|
|
|
|
Informations de référence sur
les thèmes généraux > La discrimination
et la xénophobie |
La
discrimination et la xénophobie
List of main subjects
Qu'est-ce que la discrimination?
- La xénophobie - Le racisme
-
La Conférence mondiale des
Nations Unies contre le Racisme, la Discrimination raciale, la
Xénophobie et l'Intolérance qui y est associée
(WCAR) - Immigrés, réfugiés
et demandeurs d'asile -
L'antisémitisme et la "romaphobie" - Les
invalides et les handicapés -
Homophobie ou la discrimination fondée sur
l'orientation sexuelle -
La discrimination religieuse - Le cadre juridique
What is discrimination?
Qu'il s'agisse de la Déclaration universelle des droits
de l'homme ou de tout autre accord international, aucun de ces
textes ne donne de définition spécifique de la notion
de "discrimination", même s'ils y font
souvent référence. Ces instruments, internationaux
ou régionaux, de défense des droits de l'homme et
de lutte contre des formes très précises de discrimination,
proposent des définitions différentes de ce concept,
en fonction du type de discrimination concerné.
Ainsi, dans la Convention internationale sur l'élimination
de toutes les formes de discrimination raciale, la "discrimination
raciale" est définie comme "toute distinction,
exclusion, restriction ou préférence fondée
sur la race, la couleur, l'ascendance ou l'origine nationale ou
ethnique, et qui a pour but ou pour effet de détruire ou
de compromettre la reconnaissance, la jouissance ou l'exercice,
dans des conditions d'égalité, des droits de l'homme
et des libertés fondamentales dans les domaines politique,
économique, social et culturel, ou dans tout autre domaine
de la vie publique". |
|
|
"La civilisation doit être jugée
selon la manière dont elle traite les minorités."
Le Mahatma Gandhi
|
|
La "discrimination à
l'égard des femmes" est définie par la
Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination
à l'égard des femmes (souvent désignée
par le sigle anglais "CEDAW") comme "toute distinction,
exclusion ou restriction fondée sur le sexe, et qui a pour
effet ou pour but de compromettre ou de détruire la reconnaissance,
la jouissance ou l'exercice, par les femmes, (...) des droits
de l'homme et des libertés fondamentales dans les domaines
politique, économique, social, culturel et civil, ou dans
tout autre domaine".
On peut dégager les points communs suivants de ces deux
définitions: |
|
|
"Au
cours de ma vie, je me suis consacré à la lutte
en faveur des peuples africains, contre la domination des Blancs,
et même des Noirs. J'ai poursuivi un idéal de société
libre et démocratique, où toutes les personnes vivent
ensemble dans l'harmonie et l'égalité des chances.
A cet idéal et à sa concrétisation, j'espère
consacrer ma vie. Et, s'il le fallait, je serais prêt
à mourir pour lui."
Nelson Mandela
|
|
Il y a, dans les deux cas, une
cause de la discrimination, dans la mesure où celle-ci
est fondée, par exemple, sur la "race", le sexe
de la personne ou ses origines ethniques (ou du groupe visé
par la discrimination): ainsi, la personne en question peut être
une femme et, qui plus est, une Noire, ou encore un Rom. Les personnes
ou groupes qui pratiquent une discrimination à l'égard
de ces individus considèrent que les "attributs"
précités posent problème. Mais il y a aussi,
dans les deux définitions, des actes de discrimination,
par exemple le rejet (refus d'avoir un ami noir), les restrictions
(interdiction de l'entrée d'une discothèque à
des homosexuels), l'exclusion d'une personne ou d'un groupe de
personnes (refus de recruter des femmes pour un poste donné),
etc. Ces définitions mettent également l'accent
sur les conséquences de ces actes discriminatoires
(effets qui peuvent être précisément l'objectif
même de ces actes): ainsi, tous les aspects de la discrimination
en question peuvent contribuer à empêcher la "victime"
d'exercer ses droits en tant qu'être humain et ses libertés
fondamentales, et/ou d'en jouir.
La discrimination peut être directe ou indirecte. La
discrimination directe se caractérise par la
volonté délibérée de faire
subir une discrimination à une personne ou un groupe: il
peut s'agir, par exemple, d'un bureau d'emploi qui rejette la
candidature d'un Rom, ou encore d'une agence immobilière
qui refuse de louer des appartements aux immigrés. "Il
y a discrimination directe lorsqu'une personne est moins bien
traitée qu'une autre (l'est, l'a été ou le
serait) dans une situation identique, et ce pour des raisons raciales
ou ethniques". 19
La discrimination indirecte est perceptible en termes
d'effets d'une politique ou de mesures données.
Elle a lieu lorsqu'une disposition, un critère ou une pratique
apparemment neutres place de facto une ou plusieurs personnes
membres d'une minorité en situation de désavantage
par rapport aux autres. On peut citer comme exemples un critère
de taille minimum pour le recrutement des pompiers (critère
qui, même s'il peut se justifier, exclut beaucoup plus de
femmes que d'hommes de cette profession), un grand magasin qui
refuse de recruter des personnes portant des jupes trop longues,
ou encore une administration ou un établissement scolaire
interdisant l'entrée ou l'utilisation du service en question
à des personnes portant un foulard cachant en partie le
visage. De telles règles, neutres en apparence par rapport
aux origines ethniques ou à la religion des personnes,
peuvent en fait désavantager de manière inéquitable
certains membres de groupes minoritaires ou religieux portant
souvent des jupes longues ou un foulard sur la tête.
Vous êtes-vous un jour senti victime d'une discrimination
injuste?
La discrimination à l'égard de personnes ou de
groupes pour des motifs de race, de religion, de sexe, d'origine
ethnique, d'ascendance, de nationalité ou d'orientations
sexuelles est interdite par de nombreux instruments internationaux
de protection des droits de l'homme, et par la plupart des législations
nationales.
Il n'en reste pas moins que les minorités font traditionnellement
l'objet de discriminations, qu'il s'agisse de minorités
nationales, religieuses, culturelles, ethniques ou sociales. |
|
|
La discrimination
dans le domaine de l'emploi |
Un membre du personnel de
la branche française du fabricant de meubles Ikea
a été condamné au paiement d'une amende
de 4572 euros, pour avoir recommandé à la
direction de la société de ne pas recruter
de "gens de couleur". La coupable et la société
"Ikea France" devront verser des indemnités
globales de 15 240 euros à la suite de la plainte
déposée par quatre syndicats, conjointement
avec "SOS Racisme" et le MRAP ("Mouvement
contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples").
L'employée incriminée avait rédigé
et envoyé un courrier électronique recommandant
de ne pas recruter de "gens de couleur" pour le
poste de superviseur de la distribution des catalogues publicitaires.
(D'après un communiqué de presse de l'agence
EFE, avril 2001) |
|
|
|
|
|
Les conséquences négatives que peuvent avoir des manifestations
importantes de discrimination - que celle-ci soit ouverte ou plus
souterraine - ont conduit certains pays à adopter une politique
dite de discrimination positive. Celle-ci (également
appelée en anglais affirmative action) favorise
volontairement une certaine catégorie, ou plusieurs catégories
ou groupes, tels que les femmes, les personnes handicapées
ou encore certains groupes ethniques - ou leur donne la préférence.
Une telle politique vise essentiellement à éliminer
certaines formes de discrimination structurelles pouvant, à
défaut, frapper certaines catégories - en général,
les minorités -, et à rééquilibrer
la représentation des différents groupes composant
la société en question.
Les dispositions concernant la non-discrimination
dans la Convention européenne des droits de l'homme
|
|
|
La discrimination, la xénophobie
et le racisme peuvent être également très
répandus dans d'autres parties du monde: ainsi, en Inde,
on compte quelque 160 millions de "Dalits" (ou "intouchables").
En ce qui concerne les Etats-Unis, certaines études ont
montré que le facteur racial était prédominant
dans les cas de condamnation à mort par la justice de tel
ou tel
Etat. Citons encore le
Rouanda où, sur une brève période de trois
mois, en 1994, près d'un million de personnes -
principalement des Tutsi - ont été massacrées.
|
|
En juin 2000, l'adoption, par
le Comité des Ministres du Conseil de l'Europe, du Protocole
No 12 à la Convention européenne des droits de l'homme
a élargi le champ de ce texte en ce qui concerne la discrimination.
Jusqu'alors, la "non-discrimination" était abordée
dans le cadre de l'article 14, interdisant la discrimination uniquement
en ce qui concernait les droits de l'homme inscrits dans cette
convention. Désormais, le Protocole 12 constitue un progrès
important, dans la mesure où il introduit une clause générale
de non-discrimination, en autorisant une action renforcée
en matière de racisme et de discrimination. Il faut noter
toutefois que ce Protocole n'entrera en vigueur qu'après
sa ratification par dix Etats.
La xénophobie
Le Dictionnaire d'anglais d'Oxford définit la "xénophobie"
comme "une peur maladive des étrangers ou des pays
étrangers". On peut dire également qu'il s'agit
d'une sorte de répulsion vis-à-vis de personnes
que l'on ne connaît pas ou qui sont originaires d'un pays
étranger.
La xénophobie est un sentiment ou une vision des choses
fondés sur des stéréotypes - images ou idées
- fabriqués par la société, et non pas sur
des faits rationnels ou objectifs.
La vision xénophobe du monde réduit des phénomènes
socioculturels assez complexes à des situations totalement
manichéennes.
"Nous" (les gens de souche) = le modèle,
les "bons", les "personnes normales", la référence
universelle, aussi bien en termes de pensée que de sentiments
- face à "Eux" (les étrangers)
= les délinquants, la menace, l'élément dérangeant,
les vagabonds, les violents, les cambrioleurs, les envahisseurs,
etc. "Nous" (les gens de souche) sommes les bons,
face à "Eux" (les autres), qui sont les
méchants.
De toute évidence, nous accordons une certaine valeur
à l'image que nous nous faisons des autres et de nous-mêmes:
"Nous" = l'élément positif, et
"eux" = l'élément négatif.
Pour façonner son identité en tant qu'individu
ou membre d'un groupe donné (ethnie, nation, etc.), il
faut prendre conscience de la diversité de la société
et de sa "différence" personnelle par rapport
aux autres - élément qui n'est pas négatif
dans la mesure ou la "diversité" n'est pas perçue
comme une menace, et que l'identification des "différences"
ne fait pas le lit de la démagogie politique. L' "autre"
doit être considéré d'abord et avant tout
comme un frère ou une sur, un congénère,
et non pas comme un étranger, un ennemi ou un rival.
A cet égard, il faut noter que, si, dans les pays d'Europe
orientale, les principales "cibles" de la xénophobie
vont être, selon toute probabilité, les membres de
groupes minoritaires, dans de nombreux pays d'Europe occidentale,
les victimes de la xénophobie seront plutôt les immigrés
et les réfugiés, y compris, d'ailleurs, ceux venus
d'Europe orientale.
Avez-vous en mémoire des exemples récents de
xénophobie dans votre pays?
Même si cette peur des étrangers que l'on désigne
sous le terme "xénophobie" est jugée inacceptable
sur un plan moral et contraire à la culture des droits
de l'homme, ce phénomène n'est pas illégal
et ne peut donc être sanctionné au niveau pénal.
Seules les manifestations de xénophobie - c'est-à-dire
les actes dus à une vision xénophobe des choses,
pouvant prendre des formes violentes (par exemple les agressions
racistes, la discrimination sur le lieu de travail, les agressions
ou violences verbales, les phénomènes de "purification
ethnique" et de génocide, etc.) - sont passibles de
sanctions dans la mesure où ils tombent sous le coup de
la loi, qui les considère comme des délits.
Le racisme |
|
|
|
|
On peut définir le "racisme"
de différentes façons. Selon l'une des définitions
possibles, le racisme consiste à croire, consciemment ou
inconsciemment, à la supériorité d'une "race"
sur toutes les autres. L'implication principale d'une telle conception
est l'idée selon laquelle la "race supérieure"
a le droit de dominer tous ceux considérés comme
"inférieurs" et d'exercer un pouvoir sur eux;
en second lieu, cette vision des choses entraîne un certain
nombre de points de vue et de comportements, individuels ou collectifs.
Toutefois, un autre problème se pose, dans la mesure où
la notion de "racisme" présuppose l'existence
de différentes "races". Or, il a été
établi, que le concept de "race" était
une concept fabriqué par la société, et que
l'on ne pouvait parler des peuples que sur la base de la notion
d' "être humain". Par conséquent, on peut
dire, au final, que le racisme existe même s'il n'y a pas
de "races".
En Europe, la tradition raciste est très ancienne. Historiquement,
les concepts de "races supérieures" et de "races
inférieures" se sont appuyés sur une différenciation
biologique. Les théories darwiniennes de l'évolution
ont été appliquées aux êtres humains,
avec un classement par "races". Le colonialisme - cette
période ou des nations européennes ont dominé
d'autres peuples ou nations en les exploitant - a été
possible grâce à l'acceptation généralisée
d'un "Darwinisme social" et d'autres théories
également "racistes". La "mission de l'homme
blanc" consistait en un "devoir" des peuples coloniaux
européens de "civiliser" d'autres peuples. L'esclavage,
autre pratique courante chez les industriels et au sein des équipes
dirigeantes européennes jusqu'au début du 19e siècle,
était également fondé sur l'idée que
les esclaves potentiels appartenaient à des "races
inférieures".
Mais aujourd'hui, les racistes mettent l'accent sur les différences
culturelles plutôt que sur une prétendue infériorité
biologique. Le racisme culturel se fonde sur le principe
d'une hiérarchie des cultures, ou sur l'idée que
certaines cultures, coutumes, traditions et histoires sont incompatibles.
Ainsi, l'exclusion et la discrimination dont sont victimes les
étrangers ou certaines minorités sont justifiées
par cette prétendue "incompatibilité"
culturelle, religieuse ou de civilisation.
Le Pouvoir, l'usage qui en est fait et les abus pouvant parfois
le caractériser, sont étroitement liés au
phénomène du racisme. En effet, le racisme peut
émaner des personnes et instances qui détiennent
le pouvoir, et être également à l'origine
de rapports de force entre les racistes et leurs victimes. En
fait, les victimes du racisme se trouvent en situation de privation
de pouvoir. Les préjugés - c'est-à-dire le
jugement négatif porté sur des individus ou groupes
différents (sans pour autant qu'il y ait une véritable
connaissance de ces personnes ou groupes) - sont également
liés au phénomène du racisme. Ainsi, on peut
considérer le racisme comme la traduction concrète
des préjugés - ceux-ci s'illustrant alors, de la
part des détenteurs du pouvoir susceptibles de mettre leurs
"idées" en pratique, dans des actes ou des types
de traitement de "l'autre".
Le racisme peut exister à différents
niveaux: |
|
|
On
estime à près de 12 millions le nombre d'Amérindiens
d'Amérique du Nord exterminés entre 1600 et 1850.
Par ailleurs, on évalue entre 10 et 20 millions le nombre
d'Africains noirs décimés par 200 ans de traite
internationale des esclaves. |
|
- au niveau individuel: il s'agit de comportements,
de valeurs et de croyances individuels, fondés sur l'idée
de la supériorité de sa "race" et de
l'infériorité des autres "races".
- au niveau interpersonnel: il s'agit d'attitudes et
de comportements concrets vis-à-vis des autres, sur la
base de cette même croyance dans la supériorité
de sa "race".
- au niveau institutionnel: il s'agit de lois officielles,
de coutumes, de traditions et de pratiques ayant pour effet
systématique d'établir des inégalités
et une discrimination raciales.
- au niveau culturel: il s'agit d'un ensemble de valeurs
et de normes sociales établissant les pratiques culturelles
"du cru" comme le modèle et le critère
de jugement - par rapport auxquelles les autres pratiques culturelles
sont considérées comme inférieures.
Toutefois, les différents niveaux de racisme sont très
étroitement liés et s'alimentent les uns les autres
de manière très dynamique. De même que la
discrimination, le racisme existe sous des formes ouvertes et
plus cachées. Mais ses manifestations les plus souterraines
et les plus "subtiles" sont aussi dévastatrices
qu'un racisme ouvertement exprimé.
A la fois sur le plan historique et dans ses manifestations contemporaines,
ces effets dévastateurs sont néfastes tout autant
pour les individus touchés que, globalement, pour les sociétés
ou ont lieu ces injustices. Le racisme a été à
l'origine d'exterminations de masse, de génocides et d'une
oppression à grande échelle. Il a souvent conduit
à la soumission de peuples entiers aux extravagances de
petites minorités détenant le pouvoir et la richesse.
Même si des progres importants ont été accomplis
pour mettre un terme à ce type d'injustices, on assiste
toujours, aujourd'hui, à certaines formes - plus ou moins
cachées - d'isolement, de discrimination et de ségrégation.
Certaines personnes perçues comme "différentes"
ou "étrangères" voient leur liberté
de mouvement restreinte, ou sont même victimes d'agressions
et d'humiliations caractérisées ou encore d'une
exclusion sociale.
Le racisme et la violence des jeunes
|
|
|
Date
clé
Le 21 mars
Journée internationale pour l'élimination de la
discrimination raciale
|
|
La violence de jeunes gens animés
par la haine raciale est aujourd'hui une réalité
dans la plupart des pays européens. On fait officiellement
état de nombreux cas de personnes (jeunes gens et/ou adultes)
agressées, battues, menacées, voire - dans les cas
les plus extrèmes - assassinées en raison de leur
nationalité, de leur aspect physique, de leur religion,
de la couleur de leur peau, de leur type de cheveux, voire de
leur barbe.
La violence raciste peut également s'exprimer de manière
plus "subtile" ou plus diffuse. Il s'agit alors de la
désignation de "boucs émissaires", ou
de la pratique de la ségrégation et de la discrimination.
Le fait d'être interpellé pour un contrôle
de police parce que l'on a un physique "différent"
(peau ou cheveux plus foncés) est également une
forme d'oppression.
La Conférence mondiale
des Nations Unies contre le Racisme, la Discrimination raciale,
la Xénophobie et l'Intolérance qui y est associée
(WCAR)
Cette troisième Conférence mondiale du nom s'est
tenue à Durban, en Afrique du Sud, du 31 août au
7 septembre 2001. Elle a généré un mouvement
international très important et de nombreuses attentes.
Près de 160 Etats et plus de 1500 ONG y ont participé.
Au cours de cette conférence, deux questions ont prédominé:
le sort des Palestiniens (avec, notamment, une initiative consistant
à désigner le Sionisme comme une pratique raciste),
et la reconnaissance de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité
(avec un droit d'indemnisation). Le texte final a avalisé
ces deux thèmes, dans le cadre d'une formulation qui s'est
révélée acceptable pour la plupart des participants
- à savoir:
"Nous sommes préoccupés
par le sort des Palestiniens, qui subissent une occupation étrangère.
Nous reconnaissons le droit inaliénable du peuple palestinien
à l'autodétermination et à la création
d'un Etat indépendant. Nous reconnaissons également
le droit à la sécurité de toutes les nations
de la région - y compris Israël -, et invitons tous
les Etats à soutenir le processus de paix et à le
conduire à bon terme, dans les délais les plus brefs."
Des excuses vis-à-vis du phénomène de l'esclavage
ont été également présentées
dans le cadre de ce texte final, sans que l'on aille pour autant
jusqu'à prévoir une indemnisation. La reconnaissance
de la traite des esclaves et de l'esclavage en tant que crimes
contre l'humanité a constitué, pour bon nombre de
participants, un moment historique dans le sens du rétablissement
de la dignité d'une grande partie de l'humanité.
Estimez-vous que les gouvernements des pays ayant tiré
profit de l'esclavage par le passé devraient, aujourd'hui,
procéder à une indemnisation financière?
Outre la Conférence officielle, un forum d'ONG et un
forum international de jeunesse se sont tenus les jours précédents
la WCAR. Des organisations de jeunesse, des représentants
et des délégués de jeunes auprès de
délégations gouvernementales avaient été
invités à participer. Quelque 200 jeunes adultes
représentant toutes les régions géographiques
se sont ainsi retrouvés pour discuter des problèmes
clés associés à la lutte contre le racisme
et la xénophobie.
Pour quelles raisons la propagande raciste diffusée
sur Internet devrait-elle être contrôlée ou
interdite?
IImmigrés, réfugiés
et demandeurs d'asile |
|
|
Dans
la ville de Francfort-sur-l'Oder, à la frontière
germano-polonaise, de jeunes "skinheads" allemands menacent
et agressent très fréquemment des étudiants
étrangers fréquentant l'université locale,
ainsi que des ouvriers étrangers. Du côté
polonais de la frontière, dans la ville de Slubice - qui
est une sorte de banlieue de Francfort-sur-l'Oder -, un autre
groupe de jeunes néo-nazis fait également la chasse
aux étrangers. Ainsi, on a eu connaissance d'un incident
au cours duquel ces jeunes gens ont "tabassé"
un étudiant, avant de lui présenter des excuses
lorsqu'ils se sont aperçus qu'il était espagnol.
Ils avaient cru que c'était un Allemand d'origine étrangère...
20 |
|
Dans l'Europe d'aujourd'hui,
de nombreux immigrés, demandeurs d'asile et réfugiés
connaissent des situations très difficiles et peuvent être
quotidiennement victimes de violations de leurs droits fondamentaux
et de leur dignité . Les réfugiés et demandeurs
d'asile ont été contraints de quitter leur domicile,
leur pays et leur famille, afin d'échapper à la
guerre, aux persécutions ou à une absence totale
de sécurité. Si une grande majorité de ces
personnes cherchent en fait refuge ailleurs qu'en Europe, un certain
nombre d'entre elles et certains groupes souhaitent se réfugier
sur le continent européen. Mais les sentiments persistants,
voire croissants, de nationalisme et de xénophobie, ou
encore, tout simplement, la démarche de politiciens xénophobes,
ont conduit de nombreux gouvernements à adopter des mesures
très strictes vis-à-vis des demandeurs d'asile -
dispositions visant essentiellement à les empêcher
d'entrer sur le territoire national concerné.
Ces réfugiés et demandeurs d'asile constituent
un groupe particulièrement vulnérable, bien que
leur statut soit défini et protégé par la
Convention de Genève de 1951. A l'heure actuelle, la plupart
des pays européens se sont dotés d'une législation
permettant la détention de ces réfugiés ou
demandeurs d'asile dans les aéroports ou à des postes
frontières - et ce, sans aucune considération pour
les droits de ces personnes. L'expulsion d'immigrés ou
de demandeurs d'asile clandestins, dont la demande a été
rejetée par les autorités concernées, est
pratique courante, et peut même constituer une forme de
"traitement dégradant".
Que se passe-t-il, dans votre pays, lorsqu'un réfugié
demande l'asile? Connaissez-vous le processus par lequel les réfugiés
doivent passer?
Les Accords de Schengen (1990) autorisent la libre circulation
des personnes à travers les frontières de 14 des
Etats membres de l'Union européenne. Cependant, si elle
a effectivement aboli ses anciennes frontières, l'UE a
créé une "frontière" plus large
en vue de protéger l'espace européen.
L'élaboration d'une politique européenne commune
en ce qui concerne les réfugiés et les immigrés
a souvent été désignée par la formule
de "Forteresse Europe", d'une part en raison de son
insistance sur l'exclusion et le rejet des réfugiés
et, d'autre part, parce qu'une telle politique montre de quelle
manière on peut occulter les réalités et
les besoins des demandeurs d'asile par crainte des migrations
économiques.
D'où sont originaires les réfugiés admis
dans votre pays? Pour quelles raisons sont-ils devenus des réfugiés?
|
|
|
Dates
clés
Le 20 juin
Journée mondiale des réfugiés
Le 18 décembre
Journée internationale des migrants.
|
|
Les politiques très restrictives,
voire xénophobes, conduites par de nombreux pays européens
contraignent bon nombre de migrants à adopter des voies
illicites afin de pénétrer sur le continent européen.
Ces personnes sont souvent la proie de responsables de trafics
organisés. La plupart de ces migrants n'atteignent jamais
l'Europe, et certains d'entre eux trouvent même la mort
en chemin - dans les mers et sur les côtes d'Espagne, dans
des navires abandonnés, en Méditerranée,
ou encore dans des trains ou des camions où ils meurent
d'étouffement.
Cette immigration clandestine peut être également
synonyme de main-d'ouvre à bon marché pour de nombreux
industriels et entrepreneurs. Ainsi, la pauvreté qui sévit
dans des pays tels que la Moldova et l'Ukraine pousse un grand
nombre d'hommes à aller chercher du travail dans les pays
d'Europe occidentale. Etant "clandestins", ces immigrés
sont forcés d'accepter de très mauvaises conditions
de travail et des salaires très bas. En outre, ils sont
souvent victimes d'un chantage de la part de leurs "passeurs",
qui confisquent leur passeport ou les menacent de les dénoncer
à la police. Très fréquemment, les jeunes
femmes connaissent le même type de situations: elles sont
victimes d'un trafic d'êtres humains, qui les force à
accepter des travaux ménagers, voire à se prostituer.
Dans la plupart des pays, on a une vision utilitaire de l'immigré.
Ce dernier n'est pas accueilli pour sa valeur intrinsèque
d'être humain susceptible de contribuer au développement
de la société en question; l'immigré est
plutôt accueilli et accepté uniquement dans la mesure
où l'on a besoin du potentiel de travail qu'il représente.
Estimez-vous que seules les personnes disposant de moyens financiers
devraient être autorisées à entrer dans votre
pays?
De nombreux jeunes gens issus de l'immigration - ce que l'on
appelle communément les immigrés de la deuxième
ou de la troisième génération - peuvent être
quotidiennement victimes de différentes formes de discrimination,
pouvant déboucher sur la violence, l'exclusion sociale
et la délinquance. L'une des expressions les plus courantes
de cette discrimination raciste sous-jacente consiste à
demander à ces jeunes de "faire un choix" entre
la culture de leurs parents et celle du pays d' "accueil".
D'autres soupçons du même type peuvent peser quant
à l'identité, l'allégeance et le patriotisme
d'autres minorités sociales ou ethniques.
L'antisémitisme et la
"romaphobie" |
|
|
"Le prix de la dignité humaine
est au cour du travail que j'accomplis auprès des immigrés.
Nous encourageons les jeunes immigrés qui s'adressent à
nous à partager leur histoire avec leurs aînés."
Mme Giulia Sanolla,
bénévole italienne au sein de l'organisation Sud
|
|
Sur l'ensemble du continent
européen, les Juifs et les Roms sont, historiquement, les
deux minorités ayant le plus souffert de la discrimination
sur la base de leur prétendue "infériorité"
et des stéréotypes négatifs attachés
à cette idée.
Ces deux minorités sont originaires de régions
extérieures à l'Europe, les Juifs provenant de ce
que l'on appelle aujourd'hui le Proche-Orient (les territoires
actuels d'Israël et de Palestine) et des rives sud de la
Mer noire, et les Roms étant originaires de l'Inde. Ces
deux peuples ont émigré à la suite de persécutions
- ayant tous deux subi, au cours des siècles, les exactions
des peuples majoritaires de l'Europe, et ayant été
tous deux considérés comme inférieurs, et,
pour une large part dans les deux cas, exterminés par les
Nazis au cours de la Seconde Guerre mondiale. Juifs et Roms ont
également souffert sous les anciens régimes communistes
du continent européen, et continuent à faire l'objet
de discriminations, de haines et de préjugés - bien
que leurs contextes sociaux respectifs soient très différents.
Quel a été le sort des Juifs, dans votre pays,
au cours de la Seconde Guerre mondiale?
L'antisémitisme |
|
|
Dates
clés
Le 9 novembre
date anniversaire de la "Nuit de cristal", est devenu
la Journée internationale contre le fascisme et l'antisémitisme.
Le 30 avril
Journée du souvenir de l'Holocauste ("Yom ha Shoah")
|
|
L'antisémitisme peut
se définir comme "une hostilité à l'égard
des Juifs en tant que groupe religieux ou minorité, s'accompagnant
souvent d'une discrimination sociale, économique et politique"
21 - phénomène très répandu
au cours de l'histoire de l'Europe, jusque et y compris la période
actuelle. Les antisémites ont inventé des histoires
de complots prétendument menés par les Juifs - fantasmes
qui ont alimenté l'antisémitisme des non-Juifs (la
plus scandaleuse de ces inventions ayant été les
"Protocoles des Sages de Sion", texte diffamatoire incitant
à la violence à l'égard des Juifs, qui circule
toujours dans certains pays européens).
Vers la fin du dix-neuvième siècle, les communautés
juives de Russie ont constamment été les victimes
de pogroms (mot russe signifiant "dévastation")
qui consistaient, de la part de la population locale, dans des
actes de violence discriminatoire et systématique à
l'égard des communautés juives avec, fréquemment,
le consentement passif ou la participation active de la police
- le tout étant encouragé par une politique antisémite
des gouvernements de l'époque. L'agression des communautés
juives était également chose courante dans d'autres
pays européens, tels que la France et l'Autriche.
Puis, la montée du fascisme au cours de la première
moitié du vingtième siècle a fait subir de
nouvelles souffrances, encore plus importantes, à de nombreux
Juifs vivant en Europe, du fait que l'antisémitisme était
désormais une composante de l'idéologie des partis
fascistes au pouvoir. Ces régimes et partis fascistes ont
souvent collaboré - directement ou indirectement -, avec
le régime nazi, durant l'Holocauste.
Au cours de l'Holocauste perpétré par les Nazis
dans le cadre de la Seconde Guerre mondiale (et que l'on désigne
également sous le nom de "Shoah", mot hébreu
signifiant "désolation"), quelque six millions
de Juifs ont été systématiquement exterminés
au seul motif d'être juifs. L'Holocauste a été
le "point culminant" de la politique raciste et antisémite
du régime d'Hitler, dont la cruauté s'était
manifestée dès le 9 novembre 1938, lors de ce que
l'on a appelé la "Nuit de cristal", "pogrom"
massif organisé dans toute l'Allemagne.
Avec la réussite de la Révolution bolchevique en
Russie, les pogroms allaient cesser dans ce qui était devenu
l'Union soviétique; mais l'antisémitisme persista
tout de même sous des formes différentes - notamment
par des déplacements forcés de populations, la confiscation
de biens, ou encore des parodies de justice. Sous les régimes
communistes, l'antisémitisme se dissimulait souvent, également,
sous une politique officielle d'anti-sionisme.
Aujourd'hui, l'antisémitisme est tout aussi "florissant"
qu'autrefois, même si c'est de manière plus cachée.
Des groupes prétendant appartenir à une "race
supérieure" profanent des cimetières juifs;
des réseaux néo-nazis, comportant souvent de nombreux
jeunes, clament ouvertement leur antisémitisme; et il existe
de nombreux sites Internet et toute une "littérature"
glorifiant la propagande nazie.
La "romaphobie"
Les Roms (appelés à tort "Gitans", et
englobant le groupe des Sinti) ont toujours été
considérés comme des gens différents par
les autres peuples européens. Depuis la nuit des temps,
ce sont des nomades, des ferrailleurs ambulants, de petits artisans,
des musiciens ou des commerçants. Tout au long de leur
histoire, les Roms ont été contraints à l'assimilation;
leur langue a été interdite dans certains pays,
et les enfants ont souvent été éloignés
de leurs parents par la force. Les Roms ont été
esclaves dans de nombreux pays - le dernier en date ayant été
la Roumanie, où cet esclavage a été aboli
en 1856. Les Roms n'ont jamais disposé d'un Etat et n'ont
jamais fait la guerre à d'autres peuples. Tout au long
du vingtième siècle, on a continué à
les considérer comme des vagabonds; dans de nombreux pays,
des lois ont été adoptées afin de les contraindre
à la sédentarité.
A l'heure actuelle, les communautés roms font toujours
- plus ou moins directement - l'objet de discriminations, de persécutions
et de rejets, dans tous les pays européens.
Quelle est l'importance numérique de la communauté
rom, dans votre pays? |
|
|
Key
date
8 April
World Roma Day |
|
Le mot Porajmos désigne
le génocide des Roms et des Sinti d'Europe perpétré
par les Nazis et leurs alliés, de 1933 à 1945. Selon
les sources, le nombre de victimes de ce massacre varie entre
cinq cent mille et deux millions. Du fait du Porajmos,
les Roms d'Europe ont perdu jusqu'à 70% de ce qui faisait
leur population avant la Seconde Guerre mondiale.
Avec leur volonté d' "émanciper les Roms",
les anciens régimes communistes d'Europe ont anéanti
le mode de vie traditionnel de ce peuple. Et la famille rom traditionnelle
s'est encore plus désintégrée avec le capitalisme;
les Roms n'étant généralement pas qualifiés
pour des emplois de haute technologie, se retrouvent donc condamnés
au travail manuel, voire au chômage et à l'exclusion
sociale.
A l'heure actuelle, la population rom d'Europe est estimée
à huit à douze millions de personnes - réparties
sur l'ensemble du continent européen. La grande majorité
d'entre eux est sédentaire; mais, dans certains pays occidentaux,
les Roms sont encore nomades - totalement ou en partie seulement.
Si, en Espagne et au Portugal, les Roms ne pratiquent quasiment
plus leur langue (du fait que l'usage de celle-ci a été
réprimé, voire carrément interdit), dans
la plupart des autres pays où il existe des communautés
roms, la langue rom reste un facteur de cohésion culturelle.
Ce que l'on peut appeler la "Romaphobie" - c'est-à-dire
la discrimination et l'hostilité à l'égard
des Roms -, est un phénomène courant et très
répandu en Europe. Les Roms sont parmi les premières
communautés touchées par les conflits armés
(comme ce fut le cas en ex-Yougoslavie, où le sort des
Roms, pris entre tous les feux, fut en grande partie ignoré).
Parmi d'autres exemples récents de discrimination, on peut
citer les familles roms du Portugal illégalement privées
de tout droit de propriété sous prétexte
de "lutte contre la criminalité"; la discrimination
à l'égard des enfants roms en ce qui concerne l'accès
à l'éducation ou, plus généralement,
pour l'ensemble de ces communautés itinérantes,
le non-bénéfice des services sociaux de base (cas
du Royaume-Uni et de la France); ou, tout simplement, le non-respect
de leurs droits, pourtant reconnus. Dans de nombreux pays, les
Roms ont été les victimes de groupes fascistes et
racistes violents - agressions qui ont souvent abouti à
de véritables assassinats; quant aux enfants roms, ils
sont parfois regroupés dans le même établissement
scolaire que les enfants souffrant d'handicaps mentaux. Les villages
roms font souvent l'objet d'une ségrégation et d'un
isolement total.
Quel genre de nouvelles sur les Roms trouvez-vous dans votre
presse locale ? |
|
|
"Les gitans doivent être pourchassés
par le feu et l'épée."
Législation
espagnole du dix-huitième siècle
|
|
De nombreux enfants et jeunes
Roms grandissent dans un environnement social hostile, où
le seul soutien et la seule reconnaissance dont ils bénéficient
proviennent de leur famille ou de leur propre communauté.
Ces jeunes gens se voient privés de nombreux droits fondamentaux
(tels que l'éducation ou la santé), ou n'en ont
tout au plus qu'une jouissance très limitée. |
|
|
"Les
personnes handicapées ont le droit à l'autonomie,
à l'intégration sociale et à la participation
à la vie de la communauté."
Article 15 de la Charte sociale européenne
révisée
|
|
Cependant, à l'heure
actuelle, on prend très progressivement conscience du sort
des Roms. Au niveau mondial, l'Union internationale des Roms (International
Romani Union) est leur organisation politique la plus représentative,
jouissant d'un statut consultatif au sein de différents
organes des Nations Unies. Par ailleurs, le Centre des Droits
des Roms européens, situé à Budapest, est
la principale organisation internationale de défense des
droits de l'homme des Roms; elle est très active en matière
de sensibilisation de l'opinion publique, ainsi que de suivi et
de protection de leurs droits humains.
Les invalides et les
handicapés
L'invalidité se définit comme la condition de
personnes privées de leurs capacités à la
suite d'une maladie, d'un accident ou en raison d'un handicap
physique; le terme d' "invalidité" a également
une connotation juridique, signifiant que, sur un plan légal,
la personne en question est inapte. |
|
|
Dates
clés
Le 10 octobre
Journée internationale de la santé mentale
Le 3 décembre
Journée internationale des personnes handicapées
|
|
Cette notion d' "invalidité"
ou d' "incapacité" recouvre en fait un très
grand nombre de handicaps fonctionnels pouvant frapper toutes
sortes de personnes, dans le monde entier. On peut être
handicapé physiquement, intellectuellement, ou sur un plan
sensoriel, ou encore du fait d'un certain état de santé
ou d'une maladie mentale. Ce type d'incapacité, de condition
ou de maladie peut être temporaire ou permanent.
Le terme de "handicap" recouvre la perte ou
la réduction des possibilités de participation à
la vie de la société sur un pied d'égalité
avec les autres. Il reflète la confrontation d'une personne
invalide et de son environnement. Ces deux termes ("invalidité"
et "handicap") peuvent en fait s'utiliser dans ce type
de cas; mais ils ont chacun une connotation et un poids singulièrement
différents.
De quelle manière les personnes invalides ou handicapées
peuvent-elles participer aux activités de votre organisation?
|
|
|
Au
sein de l'Union européenne, la plupart des organisations
actives en matière de promotion des droits des personnes
handicapées font partie du Forum européen
des personnes handicapées. Au sein du Conseil de
l'Europe, les actions et politiques menées dans ce domaine
sont coordonnées par la Direction Générale
des Affaires sociales. |
|
On a évalué, en
moyenne, à 10% de la population mondiale les personnes
invalides ou handicapées. Cela revient à dire, par
exemple, que, sur les quelque 800 millions d'habitants des 43
Etats membres du Conseil de l'Europe, on compte environ 80 millions
d'invalides ou de handicapés. En dépit des progrès
accomplis ces dernières années dans de nombreux
domaines, bon nombre de handicapés rencontrent encore des
difficultés dans l'Europe d'aujourd'hui, en termes d'égalité
des chances et de participation pleine et entière à
la vie de la société: par exemple, ces personnes
ont un faible niveau d'instruction et manquent de formation professionnelle;
elles connaissent un taux de chômage élevé;
elles ont des revenus assez bas; elles se heurtent à toutes
sortes d'obstacles dans l'environnement matériel; elles
peuvent souffrir d'exclusion sociale, d'une certaine intolérance,
de certains clichés et stéréotypes, d'une
discrimination directe ou indirecte, ou encore être victimes
de violences, de mauvais traitements et d'agressions.22
Une enquête d' "Eurobaromètre" et
menée en 2001 dans les pays de l'Union européenne
a révélé que 97% des personnes interrogées
estimaient que l'intégration sociale des handicapés
devait être améliorée.23 |
|
|
Que souhaitent les
personnes handicapées? |
"Rien de spécial;
rien d'extraordinaire. Nous voulons simplement être
en mesure d'aller à l'école de notre quartier
ou secteur, d'accéder à la bibliotheque publique,
d'aller au cinéma, de prendre un autobus pour faire
nos courses au centre-ville ou pour aller voir des amis
ou des parents à l'autre bout de la ville ou du pays.
Nous souhaitons également avoir accès au bureau
de vote, comme tout le monde, les jours d'élection.
Nous voulons pouvoir nous marier, travailler et avoir les
moyens d'élever nos enfants. Nous voulons encore
des soins médicaux de bonne qualité et financièrement
abordables. Nous souhaitons enfin être considérés
comme des personnes à part entière, intégrées
à la société, et non pas comme des
individus à cacher, à prendre en pitié
ou demandant la charité." (Adrienne Rubin Barhydt,
le 10 avril 1996)
www.disrights.org
|
|
|
|
|
|
Homophobie
ou la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle
|
|
|
Date
clé
Le 7 août
Journée internationale de l'éducation et des droits
transgenres
|
|
L' "homophobie" peut se définir comme une aversion
ou une haine à l'égard des homosexuels ou de leur
mode de vie et de leur culture ou, plus généralement,
à l'égard de personnes ayant des tendances sexuelles
différentes.
Dans de nombreuses régions du monde, des personnes ayant
des penchants sexuels différents (c'est-à-dire différents
de ceux de la majorité) subissent des discriminations pouvant
aller d'insultes au meurtre. Dans de nombreux pays, l'homosexualité
reste, à ce jour, un délit - passible, dans certains
de ces pays, de la peine capitale. En Europe, même si l'on
a accompli des progrès dans ce domaine, bon nombre de gens
continuent à considérer l'homosexualité comme
une maladie, un trouble psychologique ou un comportement antinaturel.
La notion d'homosexualité recouvre différentes
réalités et différents points de vue. Voici
quelques définitions de base, dans ce domaine:
- Les bisexuels sont attirés à la fois
par des personnes du même sexe et par des personnes du
sexe opposé.
- Le terme de gay se réfère aux homosexuels
masculins. Mais, dans certains milieux, on l'utilise également
pour les homosexuelles (autrement dit, les lesbiennes).
- Le terme d'homosexuel signifie, sur un plan purement
"technique" en quelque sorte, quelqu'un qui n'est
attiré que par des personnes du même sexe.
- L'hétérosexuel est quelqu'un attiré
uniquement par des personnes du sexe opposé.
- Le terme de lesbienne se réfère aux
homosexuelles - c'est-à-dire aux femmes attirées
par les femmes.
- Le transgenre est une personne avec un genre (ou identité
sexuelle) différent de son sexe biologique (par exemple,
une personne de genre masculin dans un corps de sexe féminin,
ou vice-versa).
- L'abréviation LGBT, utilisée ici, signifie
"Lesbienne, gay, bisexuel ou transgenre".
|
|
|
Dans
un rapport présenté au Parlement européen,
en juin 2001, au sujet de la discrimination d'ordre sexuel en
Pologne, 22% des LGBT déclaraient avoir subi des violences
physiques, et 77% de ces victimes précisaient n'avoir jamais
signalé ces incidents à la police par peur des réactions
de leur famille et des policiers eux-mèmes. 24
|
|
Dans l'Europe d'aujourd'hui,
la vie des LGBT varie d'une vie agréable (dans les grandes
villes d'Europe occidentale, où l'on trouve une "contre-culture"
assez vivace dans des bars, des clubs et des organisations) à
une condition carrément dangereuse (harcelement de la police,
mais aussi de la part des gens "normaux", législation
discriminatoire et meurtres animés par la haine - autant
d'éléments à l'ordre du jour dans certains
pays d'Europe orientale tels que la Bulgarie, l'Albanie, la Roumanie
et la Moldova), en passant par certaines difficultés (c'est
le cas dans les petites villes d'Europe occidentale et dans une
assez grande partie de l'Europe centrale où, toutefois,
la vision de l'homosexualité évolue très
progressivement).
Dans l'ensemble de l'Europe, les couples de lesbiennes ou de
"gays" subissent également une discrimination
sur un plan juridique, en ce qui concerne des questions telles
que le droit de se marier, de fonder une famille ou d'adopter
des enfants (en d'autres termes, ils ne peuvent, dans ces domaines,
jouir du même statut que les couples hétérosexuels).
Connaissez-vous un homosexuel ou une lesbienne célèbre,
originaire de votre pays? |
|
|
Le "triangle
rose" |
Plusieurs dizaines de milliers
d'homosexuels sont morts dans les camps de concentration
nazis. Le triangle rose et la couleur rose en général
sont communément associés aux mouvements et
à la culture homosexuels depuis que les homosexuels
ont été contraints de porter ce symbole rose
dans les camps de concentration, pour indiquer clairement
leur "déviance sexuelle" |
|
|
|
Au cours de la Seconde Guerre mondiale,
des "Témoins de Jéhovah" ont été
envoyés dans les camps de concentration nazis pour avoir
refusé de servir dans l'armée allemande. |
|
Les problèmes majeurs auxquels doivent faire face de jeunes LGBT sont,
d'une part, la discrimination que leur font subir les autres -
c'est-à-dire la violence, le harcelement et le non-accès
à certains services (l'expulsion d'un restaurant, par exemple,
est chose courante) - et, d'autre part, de fréquentes difficultés
auprès de la famille et des amis, une fois qu'ils leur
ont révélé leur "nature". Pour
bon nombre de ces personnes, il s'agit de problèmes graves
et de nombreux jeunes LGBT retardent le moment où ils vont
faire cette révélation (ce que les Anglo-Saxons
appellent le "coming out"), par crainte d'être
rejetés. De même, à l'école, la pression
peut être très forte de la part des autres élèves
- ce qui peut rendre la vie de ces jeunes LGBT très difficile.
Les couples de "gays" et de lesbiennes devraient-ils
avoir le droit de se marier?
Les jeunes sont, parmi d'autres catégories, des "cibles"
particulièrement vulnérables de la violence et de
la discrimination de caractère homophobe. Ces jeunes gens
ont souvent un sentiment de culpabilité et une véritable
interrogation sur leur identité sexuelle; ils craignent
le rejet ou une incompréhension totale de la part des autres.
Cette réaction négative des autres les place souvent
en porte-à-faux par rapport à eux-mêmes et
à la société dans son ensemble. Pire encore,
la violence pouvant être exercée à leur égard
en conduit beaucoup à la dépression, voire au suicide.
La discrimination religieuse
En Europe, l'expression la plus ancienne et visible de la diversité
est la pluralité confessionnelle. En majorité, les
Européens sont des chrétiens - même s'ils
ne sont pas toujours pratiquants; cependant, cette apparence unitaire
"cache" souvent une certaine diversité. Ainsi,
l'Europe a été autrefois déchirée
par les guerres entre Catholiques et Protestants et, plus loin
encore dans l'histoire, par des conflits tout aussi sanglants
entre Catholiques et Chrétiens orthodoxes orientaux. Chaque
confession religieuse se subdivise en de nombreuses branches,
représentant des "nuances" souvent imperceptibles
pour le profane, mais essentielles pour les croyants.
Bien qu'à l'heure actuelle il existe un certain nombre
de minorités religieuses chrétiennes en Europe,
ces confessions ont, au fil des siècles, fait l'objet de
discriminations (et en font encore l'objet aujourd'hui, dans certains
pays). Ces églises particulières ne sont pas forcément
"reconnues", ou ne jouissent pas du même statut
ou des mêmes droits (notamment dans le domaine éducatif)
que la religion officielle ou dominante.
Mais, en partie en raison du processus d'intégration et
de coopération européennes, ces différences
entre les diverses confessions chrétiennes n'ont plus autant
d'importance en termes socio-politiques. Cependant, certains idéologues
et hommes politiques estiment que la chrétienté
devrait être le fondement de l'identité européenne;
mais c'est là une position dangereuse, qui fait fi de plusieurs
millions d'Européens athées et, bien sûr,
de l'ensemble des non-Chrétiens.
Quelles sont les religions minoritaires dans votre ville ou
votre collectivité? Quels sont leurs lieux de réunion
et de culte?
De toutes les religions non-chrétiennes, le Judaisme
est peut-être celle qui a subi le plus de discriminations,
tout au long de l'histoire, sur le continent européen.
Après l'expulsion des Juifs d'Espagne et du Portugal au
15e siècle, par exemple, ceux qui avaient souhaité
rester dans ces pays furent contraints de se convertir ou de pratiquer
leur religion dans la clandestinité et dans un climat de
danger constant pour leur vie. Les préjugés et les
idées fausses sur les Juifs ont certainement alimenté
l'antisémitisme. Ces préjugés ont également
servi à justifier, tout au long de l'histoire, la discrimination
et la ségrégation dont les Juifs ont fait l'objet,
et ont probablement conduit à une certaine tolérance
passive de l'Holocauste dans certaines sociétés
majoritairement chrétiennes.
Parmi les autres minorités religieuses que compte l'Europe,
citons les Bouddhistes, les Hindous, les Baha'is, les Rastafaris
et les Sikhs. Ces communautés peuvent faire l'objet de
différentes formes de discrimination - en fonction du pays
où elles vivent. Et cette discrimination s'accompagne souvent
d'une attitude raciste à leur égard.
L'islamophobie
De toutes les religions non-chrétiennes, la religion
musulmane est la plus importante en Europe. C'est, dans certains
pays et régions des Balkans et du Caucase, la confession
religieuse majoritaire, et la deuxième religion en France,
en Allemagne et dans de nombreux autres pays d'Europe occidentale
ou orientale.
Le "coup de projecteur" sur les communautés
musulmanes du monde entier depuis les terribles attentats du 11
septembre 2001, aux Etats-Unis, a révélé
la fragilité des relations intercommunautaires et de notre
sens de la tolérance. Les Musulmans vivant dans des pays
occidentaux ont été étonnés que des
personnes qu'ils croyaient être leurs amis, leurs voisins
et leurs compatriotes aient pu subitement se retourner contre
eux et leur reprocher la destruction du "World Trade Center",
voire se venger sur des innocents - hommes, femmes ou enfants.
L'un des sujets les plus préoccupants, pour eux, a été
l'agression, aussi bien aux Etats-Unis qu'en Europe, d'un certain
nombre de femmes portant le foulard.
Quelles images avez-vous de l'Islam?
L'islamophobie" - c'est-à-dire, littéralement,
la peur de l'Islam, des Musulmans et de tout leur univers - n'est
pas un phénomène nouveau. C'est, en réalité,
une forme de préjugé très ancienne, qui s'est
réactualisée, avec les effets dévastateurs
que ce phénomène peut avoir aujourd'hui sur la vie
quotidienne des Musulmans, et notamment de ceux appartenant à
des communautés minoritaires.
La situation actuelle est fondée sur des préjugés
à l'égard de l'Islam, profondément enracinés
dans la plupart des sociétés européennes.
Les formes les plus courantes en sont la non-reconnaissance officielle
de la religion musulmane, le refus d'autoriser la construction
de mosquées et le défaut de structures ou de soutien
des communautés ou groupes religieux musulmans.
L'ignorance de la nature de l'Islam est la raison essentielle
de cette islamophobie. Très souvent, l'Islam est associé
uniquement au terrorisme et à l'extrémisme. Mais,
en réalité, c'est une religion de tolérance,
de solidarité et d'amour de l'autre - comme bon nombre
de religions, d'ailleurs.
Que peut faire votre organisation ou votre établissement
scolaire pour une meilleure connaissance et une meilleure compréhension
des autres religions?
L'un des préjugés les plus courants au sujet de
l'Islam est sa prétendue "incompatibilité"
avec les droits de l'homme. Cette idée est souvent inspirée
par la situation prévalant dans les pays où la religion
musulmane est majoritaire - notamment des pays arabes. L'absence
de démocratie dans beaucoup de ces pays et les importantes
violations des droits de l'homme auxquelles on y assiste sont
citées comme des exemples de cette "incompatibilité".
Et le préjugé en question consiste précisément
à considérer l'Islam comme l'unique cause de cette
situation, alors qu'il faudrait dire tout simplement que les Etats
en question ne sont pas démocratiques. Si l'on appliquait
ce type de raisonnement aux pays chrétiens, cela reviendrait
à rendre le christianisme responsable des dictatures qu'ont
connues autrefois le Portugal, l'Espagne ou encore la Grèce,
et a en conclure que les religions chrétiennes sont incompatibles
avec la démocratie et les droits de l'homme.
Les jeunes sont souvent persécutés s'ils manifestent
ostensiblement leur fidélité à l'Islam. Dans
certains pays, on a interdit aux jeunes musulmanes d'aller à
l'école avec le foulard sur la tête.
Legal framework
Il existe de nombreux textes et instruments internationaux ou
régionaux qui traitent soit de la discrimination en général,
soit de formes très spécifiques de discrimination.
En voici quelques exemples, tout d'abord au niveau des Nations
Unies:
- La Déclaration universelle des droits de l'homme (1948)
- La Convention internationale sur l'élimination de
toutes les formes de discrimination raciale (1965)
- La Convention sur l'élimination de toutes les formes
de discrimination à l'égard des femmes (1979)
- La Déclaration relative aux droits des personnes handicapées
(1975)
- La Convention No 169 de l'OIT relative aux peuples indigènes
et tribaux de pays indépendants (1989).
Dans le cadre du Conseil de l'Europe, parallèlement à
la Convention européenne des droits de l'homme, des progrès
importants ont été accomplis ces dernières
années, notamment par le biais des textes suivants:
- La Charte européenne des langues régionales
ou minoritaires (1992)
- La Convention sur la participation des étrangers à
la vie publique au niveau local (1992)
- La Convention-cadre pour la protection des minorités
nationales (1995).
Informations supplémentaires
Sur le racisme et la discrimination
- TLa Commission européenne du Conseil de l'Europe contre
le racisme et l'intolérance, www.ecri.coe.int
- Le MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié
entre les peuples): www.mrap.asso.fr
- La Ligue Internationale contre le Racisme et l'Antisémitisme
(LICRA), France, www.licra.com
- SOS Racisme (France), www.sos-racisme.org
- UNITED for Intercultural Action (UNIS pour l'Action interculturelle)
- Réseau européen contre le nationalisme, le racisme,
le fascisme et en faveur des immigrés et des réfugiés,
www.xs4all.nl/~united
- Le Réseau européen contre le racisme, www.enar-eu.org/
- Le European Monitoring Centre on Racism and Xenophobia -
EUMC (Centre de suivi européen sur le racisme et la xénophobie),,
www.eumc.eu.int
- Minorities of Europe - MoE (Minorités d'Europe, www.moe-online.com
- YYoung Women from Minorities (Jeunes femmes des minorités)
(WFM/JFM), www.wfmonline.org
Au sujet des Roms
Sur les personnes handicapées
Au sujet des immigrés et des réfugiés
On religion
- The United Religions Initiative, www.uri.org
- Baha'i Faith (site de "Baha'i World"), www.bahai.org
- On Islam - site of the Islam 21 Project, www.islam21.net
- The Forum against Islamophobia and Racism (Royaume-Uni),
www.fairuk.org
- The Sikhism home page, www.sikhs.org
- Hindu Resources on-line, www.hindu.org
- Le Conseil oecuménique des églises, www.wcc-coe.org
- Le site du Saint-Siege, www.vatican.va
- Les églises orthodoxes d'Orient, www.orthodoxinfo.com
- L'Eglise orthodoxe russe, www.russian-orthodox-church.org.ru
- Shamash: Réseau juif d'information et de discussion
sur Internet,
http://shamash.org/about.shtml
On anti-Semitism
On Gay and Lesbian issues
Références
Notes
|
|
|