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Informations de référence sur les thèmes généraux > La mondialisation

La mondialisation

Le monde est en train de devenir un unique immense marché. Certains disent que le monde est devenu un village.

Tout le monde parle de mondialisation, mais sait-on précisément en quoi elle consiste?

La mondialisation fait référence à un processus qui se caractérise par:

  1. l'expansion des télécommunications et des technologies de l'information;
  2. la réduction des barrières nationales au commerce et à l'investissement;
  3. L'accroissement des flux de capitaux et l'interdépendance des marchés financiers.

De fait, la mondialisation promeut une mobilité accrue des personnes (jamais le trafic aérien n'a été si important) - même les migrations font l'objet d'un contrôle renforcé -, les fusions mondiales entre compagnies deviennent monnaie courante (voir les exemples dans les télécommunications et l'industrie agroalimentaire), et l'on peut s'entretenir via les ordinateurs avec les habitants d'à peu près tous les pays du monde. Enfin, les récents krachs financiers en Asie et en Amérique latine ont mis en évidence une interdépendance financière et économique croissante au niveau mondial.

Et quels sont les principaux défis de la mondialisation?

Le Fair Trade Movement (mouvement pour un commerce équitable)

Le mouvement pour un commerce équitable se propose d'étiqueter les produits et les biens dont la production respecte les pratiques sociales et les droits de l'homme. De la sorte, les consommateurs sensibles à ces questions auront la possibilité de faire un choix en utilisant leur pouvoir d'achat.

La controverse fleurit sur les conséquences actuelles et potentielles de la mondialisation. Bien des dilemmes sont identifiables et, dans de nombreux cas, les réponses sont floues. De nombreux secteurs, mais aussi des individus concernés par l'impact négatif de cette évolution - militants, érudits, économistes, chercheurs et sociologues - ont identifié les problèmes suivants, comme autant de défis à relever:

  1. La réduction de la souveraineté de l'Etat: Tandis que les gouvernements maîtrisent de moins en moins les décisions clés qui peuvent toucher leur économie et par conséquent le bien-être de leurs populations, les compagnies multinationales les plus puissantes, les structures intergouvernementales et les institutions financières privées ont une influence croissante et tendent à prendre la place des gouvernements. Voilà ce qui explique la forte réduction de souveraineté des Etats; leur rôle traditionnel est redéfini.
  2. "Economiquement ciblé": Les considérations économiques prennent le pas sur les considérations politiques et sociales. Alors que les entreprises privées et les organisations intergouvernementales - internationales ou régionales - s'imposent dans la gestion des affaires, se dessine le risque que prévalent les considérations économiques et financières sur les questions fondamentales d'ordre social, sanitaire ou environnemental.
  3. Le manque de transparence et de responsabilité: Les gouvernements, les institutions publiques et les autorités bancaires nationales qui ont traditionnellement pour mission de décider de l'avenir de leurs pays et de leurs peuples, ont vu s'éroder cette responsabilité. Si leurs actions et décisions sont généralement contrôlées, puisqu'ils sont démocratiquement responsables, il n'en va pas de même pour les entreprises multinationales ou les institutions internationales et régionales. S'agissant de violations des droits de l'homme, par exemple, il est presque impossible d'engager leur responsabilité et de contrôler leurs initiatives. En outre, dans beaucoup de ces instances, le manque de transparence des mécanismes de prises de décision est remis en question. Ainsi, il arrive qu'à l'OMC les décisions se prennent à huis-clos après des processus complexes de négociations informelles ou formelles.
  4. "Toujours moins": Avec la libéralisation des échanges, les multinationales tendent à délocaliser leurs activités dans les pays leur offrant de meilleurs avantages comparatifs. D'un point de vue pratique, cela signifie des salaires plus bas pour les travailleurs, un droit du travail moins strict, des conditions de travail plus flexibles, un droit environnemental inexistant ou non-appliqué, des impôts réduits et des charges sociales allégées, mais aussi l'absence d'assurance chômage, de sécurité sociale, etc. Dans ces circonstances, il est facile de conclure que les droits de l'homme sont les premières victimes de ces pratiques, notamment - mais pas seulement - les droits économiques et sociaux des travailleurs dans les pays d'accueil qui sont confrontés à de difficiles conditions sociales et économiques et ont besoin des investissements étrangers pour réactiver leurs économies déja fragilisées.
  5. L'homogénéisation: Certains soutiennent qu'une société unique et intégrée, fondée sur des modes de vie sociaux et culturels standardisés, nous conditionnerait à manger les mêmes mets, écouter les mêmes musiques et regarder les mêmes films, où que nous vivions et quelle que soit notre nationalité. Cette situation nierait la spécificité de chaque pays et violerait nos droits à jouir de nos propres cultures.

Dans ce contexte, les boycotts de consommateurs ont parfois réussi à corriger des pratiques commerciales contraires au droit et à l'éthique. En outre, certaines compagnies et organisations s'efforcent de développer des stratégies commerciales permettant de dépasser les problèmes de la mondialisation.

Plus spécifiquement, s'agissant de la libéralisation des échanges commerciaux, voici quelques-unes des principales institutions intergouvernementales internationales et régionales qui l'ont promue:

  • l'Organisation mondiale du commerce
  • le Fonds monétaire international
  • la Banque mondiale
  • le Forum économique mondial. Un cercle privé réunissant les 2000 compagnies les plus puissantes du monde. Elles se retrouvent chaque année à Davos en Suisse.
  • Les associations régionales de commerce comme l'Union Européenne, l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) et la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC).

Savez-vous d'où viennent les vêtements que vous portez ou la nourriture que vous mangez?

La Déclaration universelle des droits de l'homme, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et la Charte sociale européenne révisée, ainsi que la Charte communautaire des droits sociaux fondamentaux des travailleurs et la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne (bien que cette dernière ne soit pas encore juridiquement contraignante), sont quelques-uns des instruments internationaux et régionaux particulièrement concernés par la question de la mondialisation. Il vaut la peine de se souvenir que la Sous-commission des Nations Unies de la promotion et de la protection des droits de l'homme, ainsi que la Sous-commission pour la prévention de la discrimination et la protection des minorités ont toutes deux adopté des résolutions sur les droits de l'homme et la mondialisation, la première sur la libéralisation du commerce et son impact sur les droits de l'homme (Résolution 1999/30) et la seconde sur les droits de l'homme en tant qu'objectifs premiers du commerce, de l'investissement et de la politique financière (Résolution 1998/12).

Quelques-uns des effets supposés positifs de la mondialisation

"La Sous-commission de la promotion et de la protection des droits de l'homme... demande à tous les gouvernements et aux forums de politique économique de tenir pleinement compte des obligations et principes des droits de l'homme dans la formulation de la politique économique internationale."

1. Une redéfinition de la citoyenneté: Une nouvelle dimension de la citoyenneté émerge: la citoyenneté mondiale. Elle allie le concept traditionnel de citoyenneté à l'exercice des droits politiques et juridiques ou à des obligations comme le vote. En effet, être un citoyen mondial aujourd'hui exige d'être davantage critique des produits consommés et des conditions de leur production, d'être plus conscient des questions mondiales comme la pauvreté, qui accable le monde, les problèmes environnementaux ou la violence. D'autre part, certains affirment que la mondialisation sociale et culturelle va à l'opposé de l'homogénéisation; au contraire, de nouvelles pratiques et identités résulteraient du processus d'interaction.
2. Une mobilité accrue et des communications accélérées : En dépit du fossé technologique qui à l'évidence se creuse entre les nantis et les démunis - un des aspects les plus négatifs de cette évolution -, l'une des conséquences positives de l'ouverture des frontières et du développement d'Internet et des autres technologies, c'est qu'il est devenu de plus en plus facile de voyager d'un pays à l'autre ou de communiquer avec les gens tout autour du monde. C'est l'occasion de partager et d'apprendre les uns des autres et d'autres cultures, en acquérant espérons-le davantage de tolérance et de respect.

3. L'ouverture graduelle des frontières: Elle devrait faciliter le développement et la mise en oeuvre de systèmes juridiques transnationaux et régionaux pour la protection des droits de l'homme et la réparation de leurs violations. La Cour européenne des droits de l'homme est un exemple d'un système régional très efficace de protection des droits de l'homme.

Le mouvement anti-mondialisation

En réponse à la mondialisation financière et économique, d'importants secteurs de la société civile inquiets de son impact négatif ont commencé à organiser un mouvement mondial pour promouvoir ce qu'ils appellent l'humanisation de la mondialisation. Ce mouvement réunit des syndicats, des ONG environnementales, des décideurs, des militants des droits de l'homme, des chercheurs, des institutions féministes, etc. - en bref tout un éventail d'institutions et d'individus soucieux de construire un monde plus équitable qui ne saurait exister selon eux tant que le néo-libéralisme, la déréglementation et la privatisation seront les principaux moteurs de la mondialisation économique; ils appellent à une mondialisation à visage humain. Certains de ces groupes ont choisi de manifester leur désaccord en participant à de grandes manifestations lors des réunions organisées par le G7+1 et d'autres institutions promouvant ces phénomènes. Malheureusement, l'aspect le plus visible en a été les violents incidents responsables de gros dégâts matériels. Mais le mouvement s'organise peu à peu. D'ailleurs, le Forum social mondial de Porto Alegre au Brésil s'est tenu en même temps que le Forum économique mondial de Davos en Suisse ce qui, pour la première fois a permis à des milliers de représentants de la société civile d'analyser les questions liées à la mondialisation et leurs conséquences, pour étudier d'autres solutions. Sous le slogan "Un autre monde est possible", les débats ont abordé des questions clés, dont la réforme de l'OMC, la défense des droits de l'homme (surtout des droits économiques, sociaux et environnementaux) et l'annulation de la dette du tiers monde.

En conclusion, nous pourrions citer Xavier Godinot d'ATD Quart Monde: "La mondialisation est un défi collectif aussi bien qu'une invitation adressée à chacun d'entre nous de réinventer de nouvelles façons d'être citoyens du monde."

Quelques ONG et institutions préoccupées par la question de la mondialisation:

Oxfam, www.oxfam.org

Fédération Internationale des Droits de l'Homme, www.fidh.org

International Forum on La mondialisation, www.ifg.org

Third World Network, www.townside.org.sg

L'Observatoire de la Mondialisation, http://terresacree.org/obsmondi.htm

ATTAC, www.attac.org

World Social Forum: www.forumsocialmundial.org.br

Connaissez-vous une autre institution ou une autre personne de votre pays qu'on puisse ajouter à cette liste?

Références

Birzeá, C., Education for democratic citizenship: A lifelong learning perspective, Conseil pour la coopération culturelle, Strasbourg, juin 2000, pp. 8-11.

Leary, V., "Globalisation and human rights", Human Rights, New Dimensions and Challenges, UNESCO, Paris, 1998, pp.265-276.

"Mondialisation et droits de l´homme", La Lettre, No.28, Fédération Internationale des Droits de l´Homme, Paris, 1999.

"Mondialisation et pauvreté", Revue QUART MONDE, No.175, Éditions Quart Monde, Paris, 2000.

Oloka-Onyango, J., Udagama, D., "Human rights as the primary objective of international trade, investment and finance policy and practice. Document de travail proposé conformément à la résolution 1998/12". Nations Unies, E/CN.4/Sub.2/1999/11, 1999.

Notes

26. Résolution de la Sous-commission de la promotion et de la protection des droits de l'homme (Commission des Droits de l'homme de l'ONU) E/CN.4/SUB.2/RES/1999/30.

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