|
|
|
|
Informations de référence sur les thèmes généraux
> L'environnement |
L'environnement
|
|
|
"Si le désert grandit, la
forêt disparaît, la malnutrition s'accroît,
et si les habitants des zones urbaines vivent dans de très
mauvaises conditions, ce n'est pas à cause du manque de
ressources, mais à cause de la politique mise en oeuvre
par nos gouvernants, par l'élite. Refuser les droits et
les intérêts du peuple, c'est provoquer une situation
ou seule la pauvreté à un avenir prospère
en Afrique. ... Seuls les êtres libres, ayant des droits,
mûrs et responsables, sont à même de participer
au développement et à la protection de l'environnement."
Intervenant à une réunion
publique du WECD, Nairobi, 23 septembre 1986 |
|
Il est impossible de séparer
l'environnement - les déserts, les forêts et les
zones urbaines - des populations et des questions de droits de
l'homme, en particulier celles de justice sociale et de développement.
Et cela n'est pas seulement vrai en Afrique, mais partout dans
le monde, y compris en Europe. L'environnement et les hommes sont
liés: toute l'activité humaine a une incidence sur
l'environnement et l'environnement a des répercussions
sur la vie humaine. Un exemple en est "l'effet de serre":
300 années d'utilisation du pétrole, du charbon
et du gaz pour alimenter le développement industriel tout
autour du monde ont contribué significativement au réchauffement
planétaire. Les catastrophes naturelles subséquentes,
observées ces quatre dernières années, affectent
les populations tout autour de la terre. Et les peuples des pays
riches du Nord, largement responsables des émissions de
dioxyde de carbone, sont mieux à même de se protéger
de ces "désastres naturels" que ceux des pays
en voie de développement du Sud. Ce sont là des
questions de justice, et donc aussi de droits de l'homme.
Parmi les autres exemples mettant en évidence le lien
entre l'environnement et les droits de l'homme, citons:
- les terres agricoles infestées de mines anti-personnel
pendant les conflits, qui menacent la sécurité
des populations;
- les populations contraintes par la pauvreté de cultiver
sur des terres à faible rendement, aggravant ainsi la
désertification et la pauvreté;
- l'accident de Baia Mare, responsable d'une pollution au cyanure
d'abord dans le Szamos, puis dans le Tisza et finalement dans
le Danube.
Notre patrimoine environnemental
L'environnement est à la fois notre fournisseur en matières
premières nécessaires à notre développement
et la poubelle de nos déchets. Pourtant, pour maintenir
la vie sur terre, il faut des températures stables, de
l'oxygène et une eau propre. Notre planète terre
n'est pas un espace infini; tout y est interconnecté, par
la chaîne alimentaire, les cycles de l'eau et de la roche.
La nature possède certes une certaine faculté de
résistance, mais les graves perturbations de ses cycles
par la pollution, les pratiques agricoles nuisibles, les projets
d'irrigation ou la surpêche déstabilisent l'équilibre
naturel. La catastrophe de Tchernobyl en Ukraine, la mort des
arbres de la Forêt-Noire en Allemagne, la désertification
de l'Espagne méridionale, la maladie de la vache folle
en Angleterre, l'assèchement de la mer d'Aral en Ouzbékistan
et le projet de barrage d'Ilisu en Turquie sont autant d'exemples
de la façon dont les hommes détruisent, sous prétexte
de développement, le patrimoine environnemental, source
de toute l'activité économique et de la vie elle-même.
|
|
|
Les
catastrophes naturelles à l'échelle planétaire15
Catastrophes naturelles |
1996 |
2000
|
Ouragans |
62 |
99 |
Inondations |
69 |
|
Sécheresses |
9 |
46 |
|
|
Pouvez-vous citer des exemples locaux? Par exemple, quel est
l'impact sur votre environnement proche de la construction de
nouvelles routes, de l'industrie minière et d'autres développements?
L'idée de développement durable
En 1989, la Commission mondiale des Nations Unies pour l'environnement
et le développement (CMED) - aussi appelée Rapport
Brundtland - a promu le principe de "développement
durable", défini comme un développement qui
réponde aux besoins présents sans compromettre l'aptitude
des générations futures à satisfaire leurs
propres besoins. En 1992, la Déclaration de Rio y a donné
suite en affirmant que les êtres humains sont au centre
des préoccupations touchant le développement durable
et qu'ils ont droit à une vie saine et productive en harmonie
avec la nature. Le vrai problème urgent est de savoir comment
aborder les questions de droits de l'homme associées à
la pauvreté, à la mondialisation et au droit au
développement dans un cadre qui ne détruise pas
l'environnement qui nous fait vivre.
Une méthode consiste à recourir à des accords
internationaux sur les questions spécifiques. Par exemple,
lors de la Conférence sur les changements climatiques des
Nations Unies, tenue à Kyoto, les pays industrialisés
se sont engagés à réduire leurs émissions
de gaz à effet de serre. Les négociations concernant
les pays en voie de développement sont allées bon
train, tout comme les critiques quant à l'efficacité
ultime et à l'équité de l'accord définitif.
Une autre méthode envisageable est celle de l'approche
par les droits de l'homme, qui garantirait que les principes de
justice et d'égalité sont au centre de tous les
accords. De l'avis de certains, les questions environnementales
sont déja suffisamment prises en considération par
la législation en vigueur relative aux droits de l'homme,
par exemple via le droit à la propriété,
à la santé et à la vie. D'autres évoquent
cependant des droits environnementaux neufs ou "émergents".
Il serait également envisageable d'ajouter un droit de
l'homme à l'environnement à la liste des droits
de l'homme existants. Ainsi, le projet de Déclaration de
principe sur les droits de la personne et l'environnement de 1994
affirme: "Toutes les personnes ont le droit à un environnement
sans danger, sain et écologiquement rationnel. Ce droit
et d'autres droits de l'homme, y compris les droits civils, culturels,
économiques, politiques et sociaux, sont universels, interdépendants
et indivisibles." |
|
|
"Le
mouvement environnemental ne peut survivre que s'il devient un
mouvement de justice. En tant que mouvement purement écologique,
il mourra ou deviendra un simple "vernis vert" pour
les entreprises. Tout défenseur sincère de l'environnement
ne saurait se contenter d'un tel rôle. Par contre, en tant
que mouvement écologique porté par la justice, ses
possibilités sont illimitées."
Vandana Shiva
|
|
Certains, notamment les écologistes,
s'opposent à la revendication d'un droit de l'homme relatif
à l'environnement. Ils redoutent que, si la vie et la santé
humaines deviennent les buts de la protection de l'environnement,
celui-ci ne soit protégé que pour une seule et unique
raison: le bien-être des hommes. C'est pourquoi ils sont
davantage partisans d'une approche holistique des droits de l'homme:
selon eux, les hommes font partie intégrante de la biosphère
(le réseau de la vie terrestre) et, à ce titre,
leur devoir à l'égard de l'humanité va de
pair avec leur devoir à l'égard de la protection
environnementale. Ainsi, plus globalement, les droits de l'homme
devraient tenir compte des valeurs intrinsèques, des besoins
des générations futures, ainsi que des intérêts
conflictuels des Etats et des peuples.
Certains avancent même que les autres espèces qui
peuplent la terre devraient jouir de "droits de l'animal",
de la même façon que les humains ont des droits de
l'homme.
Juridiquement, les animaux n'ont pas de droits en tant que tels.
Ils sont toutefois souvent protégés par la législation.
Ainsi, il existe des lois dans la plupart des pays européens
pour garantir le bien-être et les conditions de vie des
animaux de ferme.
Le concept de droits de l'homme environnementaux constitue une
autre avancée que certains discutent. Cette approche entend
concilier la philosophie des droits de l'homme et les principes
écologiques. Les droits de l'homme (comme la dignité
humaine, la liberté, la propriété et le développement)
doivent refléter le fait que les individus n'opèrent
pas seulement dans un environnement politique et social, mais
également dans un environnement naturel. De même
que chaque individu doit respecter la valeur intrinsèque
de ses congénères humains , il doit aussi
respecter la valeur intrinsèque des autres êtres
vivants qui partagent sa vie (animaux, plantes et écosystèmes).
|
|
|
Les droits de l'homme
environnementaux |
Ces droits de l'homme spécifiques
peuvent être perçus comme une réponse
à la situation écologique mondiale. Ils sont
le produit de notre temps, comme les droits politiques et
civils furent le produit d'événements historiques
antérieurs. |
|
|
|
|
|
L'un des plus grands défis que doivent relever les enseignants - et ceux
qui travaillent aujourd'hui avec la jeunesse - consiste à
faire comprendre à leur public le concept dual de respect
d'une part de la dignité humaine et d'autre part de la
valeur intrinsèque de la vie, afin qu'ils sachent comment
vivre cette philosophie; en d'autres termes, il s'agit de "penser
globalement et d'agir localement" et de trouver de nouveaux
modes de vie durables.
Participation des jeunes et des organisations
de jeunesse
Les écoles, les organisations environnementales non gouvernementales
et d'autres institutions dans tous les pays offrent aux jeunes
la possibilité de s'impliquer activement dans les questions
environnementales. Au niveau local, ils peuvent contribuer à
rendre leurs maisons, écoles et clubs de jeunes plus respectueux
de l'environnement, et participer aux processus locaux de prises
de décision. Au niveau régional et national, ils
peuvent influencer la discussion publique et le débat politique
en écrivant des lettres, en donnant des représentations
et en manifestant (pacifiquement) sur les questions qui les concernent.
Au niveau international et mondial, ils peuvent faire entendre
leur voix grâce à des déclarations comme la
Charte de la Terre ou à travers des organisations militantes
internationales comme Greenpeace.
A tous les niveaux, les jeunes peuvent participer grâce
à Internet, aux campagnes et aux fêtes mondiales
comme la Journée mondiale de l'environnement et la Journée
de la Terre. La Journée de l'environnement, le 5 juin,
a été instituée par l'Assemblée générale
des Nations Unies en 1972. On peut la célébrer de
mille façons, par exemple par des rassemblements dans les
rues, des défilés à vélo, des concerts
verts, des concours scolaires de compositions ou d'affiches, des
plantations d'arbres, des efforts de recyclage et des campagnes
de nettoyage. Chaque année, on lance un thème particulier
d'intérêt. Entre autres thèmes, citons: "Pour
la vie sur Terre - Sauvez les mers", "Pauvreté
et Environnement - Rompre le cercle vicieux" et "Les
enfants et l'environnement" (www.unep.org).La
Journée de la Terre, le 22 avril, est coordonnée
par le Réseau de la Journée de la Terre qui travaille
avec d'autres organisations de défense de l'environnement
et des droits de l'homme - par exemple, le Sierra Club et Amnesty
International - dans le but de mobiliser le public au moyen de
célébrations et d'initiatives s'élevant contre
les abus menaçant les droits de l'homme et l'environnement.
www.earthday.net/events/events-europe.stm
|
|
|
Le prix Goldman pour
l'environnement |
Le prix Goldman pour l'environnement - le plus important
du monde - récompense le travail de militants écologistes
de la base.
- En 2000, Oral Ataniyazova a été récompensée
pour son travail auprès des communautés
d'Ouzbekhistan affectées par la crise de la mer
d'Aral. Elle s'est attachée à l'éducation,
au bien-être médical et familial comme aux
droits de l'homme des femmes et des enfants.
- La récompense de 2001 est allée à
Myrsini Malakou et Giorgios Catsadorakis qui ont travaillé
à sauver les zones humides menacées de Prespa,
dans le nord-ouest de la Grèce. L'une de leurs
réussites a été d'obtenir la signature
d'un accord entre l'Albanie, l'ex-République yougoslave
de Macédoine et la Grèce, créant
ainsi la première zone transfrontière protégée
des Balkans, modèle de collaboration pacifique
entre les pays.
|
|
|
|
|
|
Le travail du Conseil de l'Europe |
|
|
"Le salut du monde réside dans
le cur de l'homme, dans son pouvoir de réflexion,
dans la tendresse et la responsabilité humaines. Nous sommes
encore sous le coup de la croyance destructrice et vaine que l'homme
est le pinacle de la création et pas seulement une partie
de celle-ci, et que par conséquent tout lui est permis.
Nous ignorons encore comment mettre la morale au premier plan,
devant la politique, la science et l'économie. Nous sommes
toujours incapables de comprendre que la seule véritable
épine dorsale de tous nos actes - s'ils doivent être
moraux - est la responsabilité. Ma responsabilité
dépasse ma famille, mon pays, ma société,
mon succès. Ma responsabilité devant l'Existence,
qui seule l'appréciera justement."
Vaclav Havel
|
|
Le Conseil de l'Europe a lancé
son programme environnemental en 1961. Ses activités dans
ce domaine concernent surtout la protection de la nature et des
paysages. Le programme est désormais intégré
à la Direction de la Culture et des Patrimoines culturel
et naturel du Conseil. Il suit trois directions principales: la
Stratégie paneuropéenne de la diversité biologique
et paysagère, la Convention relative à la conservation
de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe (Convention
de Berne, 1979) et la Promotion de la sensibilisation à
la diversité biologique et paysagère.
L'information et la sensibilisation à la protection de
l'environnement s'effectuent grâce aux publications du Conseil
de l'Europe. Son réseau d'agences nationales contribue
aussi à la promotion de la protection de la diversité
biologique et paysagère.
Instruments et déclarations internationaux
Parmi les nombreux traités et instruments traitant des
droits de l'environnement et de l'homme qui peuvent être
utiles, citons:
- La Charte européenne sur l'environnement et la santé,
1989
- La Déclaration de Rio sur l'environnement et le développement,
1992
- Le projet de Déclaration de principe sur les droits
de la personne et l'environnement, 1994
- La Déclaration de Bizkaia sur le droit à l'environnement,
1999
- La Charte de la Terre, 2000
Références
Notes
|
|
|