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L'environnement La mondialisation Les droits de l'homme en général
Sommaire des activits
Le calendrier des droits de l'homme
 

Date clé

le 9 août
Journée internationale des populations autochtones

 

49 méthodes et activités pratiques pour l'éducation aux droits de l'homme > Les Makah et la chasse baleinière

Les Makah et la chasse baleinière

«Quoi que l'on dise, pêcher les baleines, c'est tuer, et tuer, c'est mal.» Greenpeace
Thèmes L'environnement, La mondialisation, Les droits de l'homme en général
Complexité Niveau 4
Taille du groupe 14+
Durée 150 minutes
Aperçu L'activité fait appel à un travail en groupes restreints, un jeu de rôle, des discussions et la formation d'un consensus sur les questions suivantes:
  • L'utilisation durable des ressources maritimes
  • Les droits des peuples indigènes à leur culture et à leur développement
Droits corrélés
  • Droit à prendre part à la vie culturelle
  • Droit des peuples à disposer librement de leurs ressources naturelles
  • Droit au développement et à l'exploitation des ressources naturelles
Objectifs
  • Etudier le conflit entre le droit au développement et à la vie culturelle, d'une part, et la protection de l'environnement, d'autre part
  • Développer des compétences interculturelles et réfléchir aux préjugés
  • Acquérir de l'ouverture d'esprit vis-à-vis des différences culturelles
Matériels
  • Documents
  • Stylos et papier pour la prise de note par les participants
Préparation
  • Lisez tous les documents pour vous familiariser avec le sujet. Vous pourrez ainsi faire office de personne de ressources si nécessaire.
  • Faites des copies des cartes de rôle pour chacun des groupes. Chaque participant doit avoir une carte.

Instructions

L'activité est organisée en deux parties: La partie 1 (30 minutes) est une présentation de l'activité et des questions environnementales et culturelles impliquées; et la partie 2 (90 minutes) est la simulation d'une rencontre pour l'examen de la demande de reprise de la chasse baleinière soumise par la tribu Makah à la Commission baleinière internationale (CBI). Prévoyez suffisamment de temps à la fin de l'activité pour la discussion, le compte rendu et l'évaluation.

Partie 1. Présentation des questions environnementales et culturelles (30 minutes) )

  1. Expliquez aux participants que l'activité traite des droits environnementaux et culturels. Elle est organisée autour de la demande de reprise de la chasse à la baleine soumise par la tribu Makah à la Commission baleinière internationale (CBI), et de l'opposition manifestée par les écologistes et d'autres groupes.
  2. Expliquez aux participants qui sont les Makah.
  3. Ensuite, présentez les questions traitées par cette activité. Demandez aux participants de donner leur réponse aux questions qui suivent en utilisant la technique «de haut en bas». (Pour l'utilisation de cette technique, voyez page 72.) Lisez les affirmations qui suivent une par une:
    • Les coutumes des peuples doivent être respectées tant qu'elles ne violent pas les droits de l'homme.
    • Nous devons respecter le droit des individus à choisir librement leur alimentation (végétalienne, végétarienne, omnivore).
    • La nourriture que nous consommons doit être le produit de méthodes respectueuses de l'environnement.
    • L'élevage ne doit pas faire appel à des méthodes inhumaines, telles que l'élevage intensif et les techniques d'abattage cruelles.
    • Les traditions culturelles sont essentielles pour les peuples et, à ce titre, doivent être respectées.
    • La chasse à la baleine, même sous le prétexte de culture ancestrale, devrait être interdite.

Partie 2. Simulation d'une rencontre pour l'examen de la demande de reprise de la chasse à la baleine soumise par la tribu Makah à la Commission baleinière internationale (CBI) (90 minutes)

  1. Rappelez au groupe que la tribu Makah a demandé à la Commission baleinière internationale (CBI) de pouvoir reprendre la chasse à la baleine, tandis que plusieurs groupes écologistes y sont farouchement opposés. Cette activité est la simulation d'une rencontre initiée par une organisation imaginaire appelée Crest (Culture, Rights, Environment, Sustainability and Talk). Crest est une structure indépendante qui œuvre pour la prise en compte des droits de l'homme dans les questions environnementales. Elle est en outre engagée dans la promotion de la compréhension par le dialogue. La simulation est une rencontre organisée par Crest entre 4 groupes:

    a) La tribu Makah, qui veut faire valoir sa demande de reprise de la chasse baleinière.

    b) La High North Alliance-HNA (Alliance du Grand Nord), organisation faîtière qui représente les chasseurs de baleines et de phoques. La HNA œuvre en faveur de l'avenir des cultures côtières et de l'exploitation durable des mammifères marins. Elle soutient les Makah.

    c) La Sea Shepherd Conservation Society -SSCS (Associacion pour la protection des mammifères marins), organisation qui enquête sur les violations des lois, règlements et traités internationaux de protection des espèces sauvages marines. Elle est opposée aux Makah.

    d) Greenpeace, organisation d'activistes environnementaux, qui est contre les Makah.

  2. Crest a pour rôle la médiation entre les 4 groupes. La discussion va être axée autour des quatre questions suivantes:
    • Faut-il autoriser la chasse baleinière?
    • Faut-il considérer différemment la chasse baleinière lorsqu'elle est une tradition culturelle?
    • Si la chasse baleinière doit être autorisée, à quel niveau doit-elle l'être?
    • Quelles politiques de gestion faut-il alors mettre en oeuvre?
  3. Demandez à deux volontaires de représenter Crest et répartissez les autres participants en quatre groupes égaux. Distribuez les cartes de rôle. Les groupes ont 30 minutes pour analyser les informations et se préparer à défendre leurs positions relativement à la demande de la tribu Makah.
  4. Lorsque les groupes sont prêts, réunissez-les en plénière. Demandez aux deux représentants de Crest d'organiser la simulation de réunion, qui devra durer 60 minutes. L'objectif de la rencontre est de partager des informations, de discuter et de parvenir à un accord sur les quatre questions précitées.
  5. Crest ouvre la réunion avec une brève déclaration sur les droits de l'homme et le contexte écologique des discussions. La tribu Makah présente ensuite sa position. Puis la discussion démarre.
  6. A la fin de la discussion, passez au compte rendu et à l'évaluation.

Compte rendu et évaluation

Demandez au groupe de réfléchir au processus de la discussion, afin d'évaluer les possibilités réelles de parvenir à un consensus.

  • Etait-ce difficile de jouer les différents rôles?
  • Quelle est la chose la plus intéressante que les participants ont appris?
  • Qu'est-ce qui rend un argument convaincant? Le fait qu'il fasse appel aux sentiments ou bien à des arguments logiques?
  • Etait-il difficile de voir l'autre aspect des arguments? Etait-ce difficile à accepter?
  • Dans la réalité, à quel point est-ce difficile d'accepter les pratiques culturelles des autres peuples lorsqu'elles paraissent cruelles, incompréhensibles ou immorales?
  • A quel moment le choc des cultures devient-il de la discrimination?
  • A quel point est-il difficile de faire preuve d'ouverture d'esprit vis-à-vis des différences culturelles?
  • Est-ce que la mondialisation est forcément synonyme de perte de culture? Une culture qui change est-elle une culture perdue? Ne devrait-on pas considérer les changements culturels comme processus positifs d'un monde en évolution?
  • Les revendications de droits, lorsqu'elles sont conflictuelles, se règlent généralement devant les tribunaux. Est-ce un moyen équitable de régler ces questions?
  • A quelles revendications faut-il donner la priorité, aux revendications du droit à la nourriture et à la vie, ou à celles de protection et de préservation des espèces?

Terminez la session par un nouveau vote par la technique «de haut en bas», afin de voir si les participants ont changé de position à l'égard de la chasse baleinière. Répétez les questions posées dans la partie 1.

Conseils pour l'animateur

 

Compte tenu de la complexité des questions abordées, cette activité convient davantage à un groupe «mûr» en possession de solides compétences en matière de discussion. De plus, il y a beaucoup d'informations à assimiler, et le texte figurant sur les cartes de rôles suppose un certain degré de connaissance des droits de l'homme et de la terminologie environnementale. Vous pouvez prévoir d'organiser l'activité en deux sessions et, dans l'intervalle, de donner aux groupes le temps de lire leurs cartes de rôle et de réfléchir aux questions qui se posent.

L'un des objectifs essentiels de cette activité est de confronter les participants aux limites de leurs propres perspectives culturelles et de les amener à reconsidérer leur attitude vis-à-vis de l'exploitation durable des espèces naturelles. La chasse baleinière est un sujet très sensible pour beaucoup dont les avis à ce sujet sont souvent très arrêtés. Par conséquent, travailler sur ce thème est à la fois difficile et excitant. Un autre objectif est d'offrir aux participants l'occasion d'acquérir des compétences pour le développement d'un consensus; c'est pour cette raison que l'activité a été conçue en tant que réunion dans laquelle une organisation imaginaire, Crest, joue le rôle de médiateur. Avant de démarrer l'activité, vous souhaiterez peut-être vous référer aux informations sur le développement de consensus.

Il vaut la peine de vérifier que les participants comprennent pleinement le sens des termes et des concepts introduits par les cartes de rôle. Par exemple:

Peuples indigènes

Il n'existe pas de distinctions claires permettant de définir la notion de «peuple indigène» sans ambiguïté. D'une manière générale, ce sont les descendants de peuples qui étaient les premiers occupants de terres avant que n'arrivent les colonisateurs et que ne soient tracées des frontières entre les états. Généralement marginalisés dans leurs états, leur mode de vie est tribal.

Principe de précaution

Selon le principe de précaution, «lorsqu'une activité menace la santé humaine ou l'environnement, des mesures de protection de l'environnement doivent être prises, même si les relations de cause à effet sur l'environnement ne sont pas parfaitement établies du point de vue scientifique». Cela implique donc: de prendre des mesures face à l'incertitude; de renverser la charge de la preuve sur ceux qui sont à l'origine des risques; d'envisager des alternatives aux activités potentiellement nuisibles; et de promouvoir des méthodes participatives pour la prise de décision.

Durabilité

En 1989, la Commission mondiale de l'ONU pour l'environnement et le développement, aussi appelée Commission Brundtland, a défini le développement durable comme un développement répondant aux besoins du présent sans compromettre la capacité des futures générations à répondre à leurs propres besoins. «L'utilisation durable» est un terme qui ne s'applique qu'aux ressources renouvelables; cela signifie d'utiliser ces ressources au niveau de leur capacité de renouvellement. Il existe un principe mondialement convenu d'utilisation durable des ressources naturelles mondiales, fondé sur des recherches scientifiques et des données objectives.

Variantes

Si les participants ne sont pas très nombreux, vous pouvez ne former que deux groupes: la tribu Makah et la High North Alliance d'un côté, et Greenpeace et la Sea Shepherd Conservation Society, de l'autre.

Vous pouvez aussi présenter cette activité à la manière d'une table ronde. Désignez une personne pour représenter chacun des groupes, les Makah, la High North Alliance, la Sea Shepherd Conservation Society et Greenpeace. Invitez-les à présenter leurs arguments, puis passez aux questions de l'audience. A la fin, votez sur les quatre questions. De cette façon, vous pourrez amener les participants à réfléchir sur les droits de l'homme et les aspects culturels et environnementaux de la question; par contre, vous ne pourrez pas pratiquer l'élaboration de consensus.

Suggestions de suivi

La mondialisation fait partie des thèmes soulevés par cette activité. Si les participants souhaitent poursuivre leur réflexion sur la mondialisation, ils devraient apprécier l'activité «Un glossarie de la mondialisation» .

Idées d'action

Apportez votre soutien à des peuples autochtones en achetant leur production artisanale que vous trouverez dans des boutiques vendant des produits issus du commerce équitable. Rendez-vous dans une de ces boutiques la prochaine fois que vous avez un cadeau à faire.

Informations supplémentaires

High North Alliance web site: www.highnorth.no, The Sea Shepherd International: www.seashepherd.com, Commission baleinière internationale: www.iwcoffice.org, Peuple Makah: http://content.lib.washington.edu/aipnw/renker/contemporary.html, Greenpeace: www.greenpeace.org.

 Documents
 

Le peuple Makah (les Makah ou la tribu Makah) vit dans une réserve située à l'extrême Nord-Ouest de la péninsule Olympic dans l'état de Washington, aux USA. Ce parc couvre actuellement une superficie de 27.000 acres (environ 15.000 ha). En juillet 1999, la tribu a été estimée par recensement à 1.214 membres (inscrits); mais seuls 1.079 membres vivent actuellement sur la réserve. Le taux de chômage moyen est d'environ 51%. Pratiquement 49% des ménages ont des revenus en dessous du seuil de pauvreté fédéral; 59% des ménages ont des revenus considérés comme inférieurs à la norme.

Malgré cette triste description, les Makah possèdent de très fortes traditions et nombre d'entre eux, après avoir obtenu un diplôme universitaire, reviennent à la réserve pour mettre leurs compétences au service de la clinique locale ou de l'école publique.

Source: http://content.lib.washington.edu/aipnw/renker/contemporary.html

 

 
Cartes de rôle
 

Carte de rôle de CREST (Culture, Droits, Environnement, Durabilité et Dialogue)

Votre position relativement à la chasse baleinière est neutre. Votre rôle est de fournir des informations sur les droits de l'homme et la législation environnementale, et d'assurer la médiation entre les groupes. A ce titre, vous devez veiller à ce que la discussion reste axée sur la question à trancher et apporter des éclaircissements en cas de problèmes de compréhension et d'interprétation. Vous devez aider les groupes à dépasser leurs différences pour rechercher leurs points communs dans le but de parvenir à un consensus sur les questions suivantes:

  • Faut-il autoriser la chasse baleinière?
  • Faut-il considérer différemment la chasse baleinière lorsqu'elle est une tradition culturelle?
  • Si la chasse baleinière doit être autorisée, à quel niveau doit-elle l'être?
  • Quelles politiques de gestion faut-il alors mettre en oeuvre?

Commencez par saluer tout le monde. Définissez le cadre de la discussion. Pendant 2 minutes, plantez le décor en résumant les principaux aspects de la question du point de vue des droits de l'homme et de l'environnement, en citant si vous le voulez les extraits ci-dessous. Vous devez aussi souligner que certains sont opposés à la chasse baleinière pour des raisons morales.

Puis, avant de passer à la discussion générale, demandez à la tribu Makah d'expliquer pourquoi elle souhaite rétablir la chasse baleinière. Au bout de 40 minutes de discussion, passez à la synthèse.

 

Quelques informations de référence sur les droits de l'homme, la culture et l'environnement

L'article 1 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, stipule:

  1. Tous les peuples ont le droit de disposer d'eux-mêmes. En vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et assurent librement leur développement économique, social et culturel.
  2. Pour atteindre leurs fins, tous les peuples peuvent disposer librement de leurs richesses et de leurs ressources naturelles, sans préjudice des obligations qui découlent de la coopération économique internationale, fondée sur le principe de l'intérêt mutuel, et du droit international. En aucun cas, un peuple ne pourra être privé de ses propres moyens de subsistance.

Article 15:

1. Les Etats parties au présent Pacte reconnaissent à chacun le droit:
a) De participer à la vie culturelle;
b) De bénéficier du progrès scientifique et de ses applications.

Le préambule de la Déclaration de Vienne de 1993 stipule que «tous les droits de l'homme sont universels, indissociables, interdépendants et intimement liés. La communauté internationale doit traiter les droits de l'homme globalement, de manière équitable et équilibrée, sur un pied d'égalité et en leur accordant la même importance… il convient de ne pas perdre de vue l'importance des particularismes nationaux et régionaux et la diversité historique, culturelle et religieuse».

En 1981, la CBI a décidé d'accorder un «permis autochtone pour la chasse baleinière de subsistance», c'est-à-dire pour une chasse à des fins de consommation autochtone locale, et menée par ou au nom de peuples aborigènes, indigènes ou autochtones qui partagent des liens communautaires, familiaux, sociaux et culturels forts en lien avec une dépendance traditionnelle à la chasse baleinière et à l'exploitation des baleines.

La Convention des Nations Unies sur le droit de la mer stipule que l'un des grands principes généraux est l'utilisation durable optimale des ressources marines.

En 1982 est établi un moratoire sur la pêche à la baleine grise, espèce alors menacée. En 1994, la population s'étant reconstituée, avec 21.000 individus estimés, la baleine grise a été rayée de la liste des espèces menacées (Convention de Washington).

 

Carte de rôle de la tribu Makah

Votre rôle est de défendre la cause des Indiens Makah qui vivent sur la côte Nord-Ouest de l'Amérique du Nord. Dans cette activité, vous devez faire appel à vos connaissances sur les droits de l'homme et les questions environnementales, et vous inspirer des extraits traduits du site web des Makah:

«Même si notre dernière pêche à la baleine remonte à 70 ans, les cérémonies, les rites, les chants et les contes ont été transmis de génération en génération. Toute notre structure sociale est organisée autour de la chasse. Aujourd'hui, quelques Indiens Makah vivent de la pêche au saumon et au poisson des sables du Pacifique, revendue à une pêcherie locale, mais l'ancien système de partage entre la famille et les amis a survécu.»

«Ce sont les entreprises de pêche industrielles conduites par les Européens et les Américains qui ont exterminé la population de baleines. Lorsque le gouvernement américain s'est décidé à prendre des mesures de protection, les Makah ont été contraints d'arrêter eux-aussi leur pêche. A présent, la population des baleines grises est revenue à un niveau sans précédent de 21.000 individus. En conséquence, l'espèce a été retirée de la liste US des espèces menacées.»

«De plus en plus, les jeunes apprécient de posséder une identité ancrée dans leur culture et leur histoire. Faire partie d'une culture détentrice d'une longue tradition est un privilège dont peu de jeunes Américains peuvent se prévaloir.»

«Nous ne voulons pas chasser la baleine grise dans des objectifs commerciaux, bien que la rumeur coure que nous allons continuer à vendre notre pêche aux Japonais. Notre objectif est d'assurer notre subsistance et de préserver nos traditions. Nous avons demandé à pouvoir chasser 5 baleines grises par an, mais cela ne signifie pas que nous en tuerons effectivement 5. Nous serons les premiers gardiens des baleines grises afin qu'elles ne figurent plus jamais sur la liste des espèces menacées. Notre tribu est en outre la première à reconnaître la nécessité de limiter leur exploitation. Cette conscience est ancrée dans nos valeurs.»

«Les Makah pêchent avec des petits bateaux côtiers. Aucune décision n'a pour l'instant été prise concernant la technologie employée; il pourra s'agir de nos traditionnels harpons ou d'une version modifiée avec une grenade, comme celle utilisée en Alaska pour la pêche à la baleine boréale.

 

Carte de rôle de la High North Alliance (Alliance du Grand Nord)

La High North Alliance (HNA) est une organisation faîtière qui représente les chasseurs de baleines et de phoques du Canada, du Groenland, des Iles Féroé, de l'Islande et de la Norvège, ainsi que de plusieurs communautés indigènes. Elle oeuvre pour l'avenir des cultures côtières et pour l'exploitation durable des mammifères marins. Dans cette activité, vous devez faire appel à vos connaissances sur les droits de l'homme et les questions environnementales, et vous inspirer des extraits traduits du site web de la HNA:

«Les Makah ont pêché la baleine pendant 2000 ans, jusqu'à ce que les impérialistes débarquent et s'intéressent aux baleines pour leur huile. Et, parce que ceux-ci ont pillé les ressources naturelles, ce sont les Makah qui ont dû mettre un terme à leur pêche traditionnelle. Ensuite, les Makah ont attendu patiemment que la population de baleines se reconstitue. Ce qui fut fait. Mais, maintenant, les Blancs ont changé d'avis. Ils veulent en interdire l'exploitation.»

«Les cultures ne parviendront jamais à se mettre d'accord sur les animaux «spéciaux» et sur les meilleurs lorsqu'il s'agit de les manger. En Norvège du Nord, la population entretient une relation privilégiée avec les eiders. Pourtant, au Danemark, tous les volaillers qui se respectent vendent la poitrine d'eider, réputée pour être un mets fameux. Par conséquent, l'affirmation qui consiste à dire "Les baleines sont différentes" amène à la question "Mais de quoi?".»

«La pêche à la baleine, comme la chasse aux phoques, est autorisée tant qu'elle est pratiquée par des peuples autochtones et à des fins non commerciales. Seule la pratique "traditionnelle" est permise, mais ce sont les étrangers qui définissent ce qui est traditionnel. Associer la chasse à la baleine et aux phoques à un mode de production non commercial revient à refuser aux peuples le droit à décider de leur propre avenir. Aucune culture n'est statique. Par contre, la politique qui veut interdire la chasse à la baleine s'apparente de facto à une tentative pour geler la situation et pour transformer une culture évolutive en un objet de musée. La pratique du commerce en soi semble être déconsidérée par la majorité des gouvernements membres de la CBI. Ironiquement, cette position est le fait de gouvernements généralement fortement partisans du mercantilisme. Apparemment, il semble que certains doivent être privés de l'accès au marché mondial. Et, s'ils veulent prendre part à l'économie mondiale, ce ne sera pas à leurs propres conditions, mais à celles définies par des étrangers.»

«Le moratoire actuel, c'est-à-dire la politique qui consiste à ne pas toucher aux baleines, est difficilement défendable avec des arguments logiques. De nombreuses pratiques dans les domaines de l'agriculture, de la pêche et de la sylviculture sont loin d'être durables, mais elles ne font l'objet d'aucune interdiction.»

«Le rapport sur les mammifères marins du Conseil de l'Europe, du 12 juillet 1993, stipule que les mammifères marins font partie des ressources vivantes des écosystèmes marins. Ils doivent de ce fait être protégés en cas de menace, et chassés seulement quand la taille de leur population le permet. La chasse peut aussi être nécessaire pour éviter la surpopulation et les déséquilibres dans les écosystèmes marins.»

«La chasse à la baleine est un bon exemple de la manière dont la coopération internationale peut transformer une situation d'exploitation abusive en exploitation durable. La coopération internationale n'est pas parfaite, mais elle peut et doit fonctionner.»

 

Carte de rôle de la Sea Shepherd et de la Whale and Dolphin Conservation Society (Association pour la protection des mammifères marins et de la société de protection des dauphins et des baleines)

La Sea Shepherd International est une organisation non gouvernementale (ONG) à but non lucratif, qui enquête sur les violations des lois, règlements et traités internationaux de protection des espèces sauvages marines. La Whale and Dolphin Conservation Society (WDCS) est l'organisation caritative mondiale la plus activement impliquée dans la protection et le bien-être des baleines, des dauphins et des marsouins.

Votre rôle est d'exposer les points de vue d'organisations impliquées dans la protection de la nature et de la vie sauvage. Vous devez faire appel à vos connaissances sur les droits de l'homme et les questions environnementales, et vous inspirer des extraits traduits des sites web de la SSCS et de la WDCS.

«La vraie raison de la demande des Makah est qu'ils savent parfaitement que le kilo de viande de baleine vaut 80 dollars au Japon, et qu'une de ces baleines peut en conséquence leur rapporter pas loin d'un million de dollars. Et cela ne s'arrêtera pas aux 5 baleines qu'ils disent vouloir tuer. Des milliers de baleines en supporteront les conséquences, car la Norvège et le Japon, et toutes ces autres nations qui veulent pêcher la baleine, comme la Russie et l'Islande, savent bien que si les Makah obtiennent le droit de chasser, cela minera l'intégrité des USA dans le mouvement international de protection des océans.»

«Nous marchons sur la corde raide en essayant de préserver d'une part le droit historique des peuples à préserver des traditions ancestrales qui assurent leur alimentation et, d'autre part, les intérêts liés à la protection et la conservation des baleines… (et) en essayant de comprendre la culture en évolution des peuples indigènes. En 1995, par exemple, la chasse à la baleine grise pratiquée par les Russes a été critiquée, parce que l'on soupçonnait que la viande de baleine n'était pas consommée par les peuples indigènes, mais par les renards élevés pour leur fourrure.»

Les Eskimos du Nord de l'Alaska sont aujourd'hui économiquement très différents des peuples qui chassaient la baleine il y a un siècle. L'exploitation de l'huile a amené la pollution, le désordre et de nouveaux peuples en Alaska. Elle a aussi considérablement enrichi les populations locales. Pour l'observateur de passage, la chasse moderne en ski-bob et hélicoptère remet inévitablement en question la définition de la notion d'aborigène.»

«Tandis que la Commission baleinière internationale (CBI) continue à débattre de la question sensible de la reprise de la chasse commerciale, des centaines de baleines et leurs cousins, les petits dauphins et les marsouins, meurent chaque jour lors des chasses aborigènes, sans que personne ne le remarque.»

«Dans le contexte de la vie sauvage, le principe de précaution exige que, faute de connaître l'impact d'une action proposée sur une espèce, le bénéfice du doute soit retenu et que l'action ne soit pas entreprise tant que son coût et les pertes induites pour l'espèce ne sont pas connus.»

Carte de rôle de Greenpeace

Les partisans de Greenpeace dans le monde entier se battent pour promouvoir leurs visions et parvenir à un monde plus durable.

Dans cette activité, vous devez faire appel à vos connaissances sur les droits de l'homme et les questions environnementales, et vous inspirer des extraits traduits du site web de Greenpeace.

« Quoi que l'on dise, pêcher les baleines, c'est tuer, et tuer, c'est mal. C'est sûr, les baleines ne sont pas des êtres humains, mais valent-elles moins pour autant? La mentalité qui permet de tuer des baleines est la même que celle qui accepte le génocide d'êtres "inférieurs". Nous pensons que la formulation de "droits de l"homme' n'est que l'expression d'un chauvinisme d'espèces. Au sens le plus profond, les baleines et d'autres mammifères sensibles ont droit aux droits de l'homme, ou du moins à des droits "humanistes", c'est-à-dire à ces mêmes droits fondamentaux que nous considérons comme faisant partie de la tradition humanitaire.»

«Greenpeace ne soutient aucun programme en faveur de la chasse baleinière, mais n'est pas opposé à cette pratique à des fins purement de subsistance. Par contre, dès que se profilera une dimension commerciale, nous serons en première ligne pour nous opposer au programme.»

«Les groupes soussignés en appellent respectueusement à la nation Makah de s'abstenir de reprendre la chasse baleinière. Dans le monde entier, des peuples de toute culture considèrent les baleines comme une espèce sacrée et chaque espèce comme une nation souveraine en soi, digne de respect et de protection. Les baleines grises migrent sur d'énormes distances tous les ans, apportant du bonheur à des milliers d'observateurs amoureux. Elles ne passent que rapidement dans les eaux des Makah. Nous suggérons que des traditions spirituelles fondamentales soient respectées dans le contexte d'une planète dont la vie sauvage est en voie de disparition.»

«J'étais complètement choqué lorsque j'ai entendu dire que nous envisagions de recommencer à tuer des baleines grises - ou n'importe quelles autres baleines. Et puis nous sommes tombés sur une proposition autorisant chaque tribu Makah à tuer 5 baleines. Si les Makah obtiennent ce qu'ils veulent, d'autres tribus au Canada et en Alaska pourront dire: "Et bien s"ils peuvent tuer des baleines, nous aussi'. Moi, je pense que les Américains - qui ont une relation spéciale avec les baleines, - ne veulent absolument pas de la pêche à la baleine en ce moment.»

«Malgré le moratoire sur les baleines imposé par la communauté internationale en 1986, les baleines sont toujours menacées. Une façon efficace de protéger les baleines serait de créer des sanctuaires, c'est-à-dire des zones dans lesquelles la chasse serait interdite, non pas de façon temporaire, mais définitive.»

«Il est extrêmement difficile de déterminer avec précision le nombre exact de sujets dans les diverses populations de baleines. La taille de ces populations est connue à plus ou moins 50%. Dans la mesure où les changements sont très lents, une étude menée sur quelques années ne permet absolument pas d'affirmer qu'une population augmente ou diminue. Néanmoins, il est indubitable que la cause du déclin des populations de baleines est la pêche commerciale.»

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