|
|
|
|
49 méthodes et activités pratiques pour l'éducation aux droits de l'homme > Répondre au racisme |
Répondre au racisme
Chacun, au sein de la communauté
scolaire, se doit de lutter contre le harcèlement racial
et les incidents racistes.
Thèmes |
Éducation , La discrimination et la xénophobie, Les droits de l'homme en général |
Complexité |
Niveau 3 |
Taille du groupe |
4-50 |
Durée |
120 minutes |
Aperçu |
Cette activité se base sur un jeu de rôle et
l'examen d'un incident grave, afin d'amener les participants
à reconsidérer leur perception de la différence
culturelle. Elle implique un débat et un travail de
rédaction collectif sur les questions suivantes:
- La difficulté de sortir de son cadre de références
personnelles
- Le racisme, les stéréotypes et les différences
culturelles
- La gestion du racisme à l'école ou dans
une autre structure éducative
|
Droits corrélés |
- Egalité dans la dignité et les droits
- Droit à ne pas faire l'objet de discrimination
- Droit à la liberté de pensée,
d'opinion et de religion
|
Objectifs |
- Eveiller l'intérêt pour les droits de l'homme
et les questions de racisme
- Développer des compétences pour la participation
démocratique, la communication et la coopération
- Promouvoir la responsabilité, la justice et
la solidarité
|
Matériels |
- Grandes feuilles de papier ou tableau-papier et marqueurs
- Quatre volontaires pour présenter un jeu de
rôle
- Carte relative à l'incident grave et indications
pour les animateurs, document 1
- Politique et directives de l'école (ou de l'organisation)
concernant les incidents raciaux
- Exemplaires du document 2 - «Quelques aspects
à prendre en considération» - Possibilité
de noter ces aspects sur une grande feuille de papier
ou sur un transparent pour rétroprojecteur (facultatif)
|
Préparation |
- Lisez la présentation de l'incident critique
(document 1) et, si nécessaire, adaptez-la à
votre situation.
- Invitez quatre volontaires à préparer
un très court jeu de rôle basé sur
l'incident en question.
|
Instructions
Cette activité se déroule en deux parties: Partie
1, mise au point: Qu'entendons-nous par «racisme»?;
Partie 2, élaboration d'une politique pour la gestion des
incidents racistes à l'école (ou dans un club ou
organisation).
Partie 1. Mise au point: Qu'entendons-nous par «racisme»?
- Démarrez l'activité par une réflexion
sur le racisme. Vous pouvez essayer de faire réagir les
participants en leur racontant une blague raciste et en leur
demandant ce qu'ils en pensent. Notez leurs réponses
sur une grande feuille ou un tableau-papier.
- Les incidents racistes et les incompréhensions interculturelles
sont monnaie courante. Poursuivez par une réflexion sur
les incidents et les comportements quotidiens que les participants
considèrent racistes.
- Ensuite, travaillez sur l'incident critique. Distribuez les
feuilles de papier et des stylos. Invitez les participants à
observer le jeu de rôle et à noter quelques mots
clés qui résument leur réponse à
chacune des pauses dans la présentation. Faites mimer
le jeu de rôle par les volontaires.
- Procédez à une brève analyse des réactions
des participants:
- Qu'ont-ils noté lors de la première
pause? Qu'est-ce qui les a conduit à ces conclusions?
- Qu'ont-ils noté lors de la deuxième
pause? Qu'est-ce qui les a conduit à ces conclusions?
- De quoi ont-ils pris conscience à la fin?
Quelles suppositions avaient-ils émis?
|
Partie 2. Elaboration d'une politique pour la gestion
des incidents racistes à l'école (ou dans un club
ou organisation)
- Présentez la tâche suivante, à savoir
concevoir une politique pour l'école, le club ou l'organisation.
- Menez une brève réflexion sur les différents
acteurs au sein de leur école ou club. Par exemple, au
sein de l'école, on trouve des élèves,
des enseignants, un chef d'établissement, des personnels
d'entretien, des bibliothécaires, des chauffeurs d'autobus
et des surveillants de récréation, par exemple.
- Ensuite, demandez aux participants de se répartir en
groupes de quatre à cinq personnes pour réfléchir
aux devoirs et aux responsabilités des membres de la
communauté scolaire relativement aux incidents racistes.
L'objectif est de rédiger des orientations sur la manière
dont les divers acteurs doivent gérer ces incidents.
Donnez aux groupes 30 minutes pour discuter et préparer
un compte rendu des points clés sur le tableau-papier.
- Demandez aux participants de se réunir en plénière
pour présenter leur travail. L'animateur devra faire
une synthèse des points clés et inviter les participants
à les comparer avec les politiques ou directives existantes
dans leurs écoles.
- A présent, encouragez chacun des groupes à
travailler au développement d'un point particulier (mesure
ou directive). Par exemple: si leur école semble avoir
besoin de directives sur le racisme et la discrimination, alors
l'un des groupes doit s'atteler à cette tâche.
Les groupes doivent aussi discuter de la façon de présenter
les fruits de leur réflexion en plénière,
par exemple en utilisant des photos, des collages et le langage
corporel.
- En plénière, demandez aux groupes de présenter
leurs résultats et discuter de la manière de concrétiser
leurs idées.
Compte rendu et évaluation
Commencez par évaluer l'activité en soi, puis
abordez la question de ce que les participants ont appris et ce
qu'ils pourraient faire ensuite.
- Le racisme est-il très présent dans votre école,
club ou organisation et dans la société d'une
manière générale?
- Quels sont les groupes qui en souffrent le plus? Pourquoi?
Ces groupes étaient-ils aussi la cible du racisme il
y a vingt ou cinquante ans?
- Les participants voient-ils le racisme différemment
depuis cette activité? En quoi? Donnez des exemples.
- A qui incombe la responsabilité d'empêcher les
incidents racistes dans votre école où organisation?
- Revenez sur l'incident critique. Qu'auraient dû faire
les enseignants, le père d'Abdallah et le principal pour
assurer un règlement équitable de cette affaire?
- Disposer d'une politique pour gérer les incidents
racistes est important, mais ne serait-il pas encore mieux de
ne pas en avoir besoin? Que peut-on et pourrait-on faire pour
gérer les causes des comportements racistes à
l'école mais aussi dans la société ?
Conseils pour l'animateur |
|
|
|
|
Faites attention aux antécédents
des membres de votre groupe et adaptez l'activité en conséquence.
Les participants s'impliqueront davantage s'ils se sentent concernés.
D'autre part, vous devez être préparé aux
émotions que l'activité ne manquera pas de susciter.
Il est important d'être attentif aux participants qui ont
le sentiment d'avoir été victimes de discrimination
dans le cadre scolaire. Il peut être intéressant,
plutôt que de se concentrer sur une seule étude de
cas, de réunir différents exemples et perspectives.
Cette approche vous permettra de prendre en compte l'aspect des
relations de pouvoir; comme par exemple les implications du racisme
au niveau des pairs et le racisme émanant d'un enseignant
ou du principal.
Si vous optez pour la provocation en racontant une blague raciste
en guise d'introduction, veillez à faire en sorte qu'elle
ne vise pas un des membres de votre groupe. Dans tous les pays,
il existe des blagues sur les habitants des autres pays. Vous
pouvez lancer la discussion en demandant aux participants d'en
raconter une ou deux. Puis, vous pouvez débattre de la
frontière entre les plaisanteries racistes et non-racistes.
Par exemple, les blagues sur les Turcs et les Pakistanais sont-elles
nationalistes ou racistes? (voir ci-dessous «Informations
supplémentaires»)
Il se peut qu'à la fin de l'étape 4 de la partie
2 les conclusions ne soient pas suffisamment orientées
pour que les participants puissent les utiliser dans l'étape
suivante. Dans ce cas, vous pouvez mettre à profit le document
2, «Quelques aspects à prendre en considération»,
et encourager les participants à développer les
quatre premières étapes.
Variantes
L'activité peut être adaptée de sorte à
permettre d'aborder des questions telles que les brimades. Si
c'est effectivement une question qui se pose, vous pouvez explorer
l'activité «Avouns-nous le choix?,
avant de commencer à élaborer une politique pour
lutter contre les brimades.
Suggestions de suivi.
Reprenez le travail effectué une à deux fois par
an, par exemple. Les politiques exigent d'être revues régulièrement
si l'on veut qu'elles atteignent les objectifs fixés. Tandis
que la société change, il convient de les actualiser
pour toujours répondre aux défis dans des conditions
changeantes.
Le groupe souhaitera peut-être s'intéresser au
racisme dans les décisions commerciales. L'activité
«L'accès aux médicaments»,
aborde diverses questions - dont le racisme - soulevées
lors du procès qui, en 1990, a opposé le gouvernement
d'Afrique du Sud et les sociétés fabriquant les
traitements contre le sida.
Idées d'action
Poursuivez le travail sur les politiques au sein de votre école
ou organisation et veillez à ce qu'elles soient appliquées.
Le groupe pourrait aussi s'associer à des projets antiracistes
conduits dans d'autres pays. Par exemple, «Des écoles
sans racisme», programme mis en uvre en Belgique, exige
qu'au moins 60% de la population scolaire signe une convention
commune de lutte contre la discrimination. (www.ecolesansracisme.be)
|
|
|
Informations supplémentaires
|
|
Définitions
du racisme |
Le racisme, d'une manière
générale, concerne des comportements, des
mots ou des pratiques qui désavantagent certaines
personnes du fait de leur couleur, culture ou origine ethnique.
Ses formes les plus subtiles sont aussi graves que ses formes
manifestes.
Le racisme institutionnalisé
est l'échec collectif d'une organisation à
fournir des services adaptés et professionnels à
certaines personnes du fait de leur couleur, culture ou
origine ethnique. Cette forme de racisme se détecte
dans des processus, attitudes et comportements qui équivalent
à de la discrimination - préjugés involontaires,
ignorance, manque de prévenance et stéréotypes
racistes - parce qu'ils désavantagent les membres
des minorités ethniques. Les incidents racistes et
le harcèlement peuvent se produire dans n'importe
quelle institution éducative, indépendamment
du nombre d'élèves d'antécédents
ethniques différents.
Un incident raciste est tout
incident perçu comme raciste par la victime ou une
autre personne. |
|
Que peut-on
considérer comme un incident raciste? |
Les actes ci-dessous peuvent
être considérés comme des incidents
racistes.
Le harcèlement physique:
Il englobe les formes les plus évidentes d'attaques
violentes ou d'intimidations physiques à l'encontre
des enfants et des adultes issus des minorités, mais
également les cas d'intimidation «mineurs»
qui, à la longue, ont un effet cumulatif.
Le harcèlement verbal:
Les insultes adressées aux groupes minoritaires et
les railleries touchant aux antécédents ou
à la culture d'une personne (ex.: musique, tenue
vestimentaire ou façon de se nourrir) en sont les
exemples les plus évidents. Mais il existe d'autres
formes de harcèlement verbal, moins évidentes,
qui impliquent les enseignants, les élèves
ou d'autres adultes, comme des remarques percutantes et
blessantes parce que racistes.
La non-coopération
et le non-respect: Refuser de coopérer ou manquer
de respect aux élèves, enseignants, formateurs,
responsables de jeunesse et autres intervenants minoritaires
- peut constituer un incident raciste si la motivation raciste
est prouvée ou si la «victime» ressent
que le racisme motive l'incident en question. Le non-respect
peut être dû à un manque d'attention,
par exemple lorsqu'un enseignant ou un formateur manifeste
une totale ignorance des pratiques culturelles d'un élève
au point de le mettre mal à l'aise.
Autres incidents: On peut
citer les plaisanteries racistes et l'emploi de vocabulaire
raciste, le fait d'arborer des insignes, des badges ou des
T-shirts portant des inscriptions racistes, la distribution
de littérature ou d'affiches racistes, la présence
d'organisations racistes ou fascistes à proximité
de l'école, ou encore les stéréotypes
d'adultes pouvant conduire à la discrimination.
De nombreux incidents racistes
sont moins manifestes. Ces actions insidieuses sont souvent
les plus difficiles à repérer et à
gérer. Dans bien des cas, elles impliquent des élèves
ou des étudiants en présence d'enseignants
adultes. Il est par conséquent important que les
écoles développent des stratégies de
manière à sensibiliser l'ensemble des acteurs
de la communauté scolaire et de les responsabiliser
s'agissant de rendre compte de tels incidents et de les
gérer. |
Documents |
|
Un incident
critique - Carte de jeu de rôle
Improvisez un très court
jeu de rôle basé sur l'incident suivant. Il
doit être représenté au moyen de trois
scènes brèves, comme indiqué ci-dessous.
Lors des pauses, les animateurs demanderont aux observateurs
de noter leurs réflexions concernant ce qu'ils voient.
Scène 1. Deux enseignants
discutent dans la salle des professeurs
Au cours du mois dernier, plusieurs
incidents de vols à la tire ont été
constatés dans l'école. Une fois de plus,
de l'argent manque. Le principal, déterminé
à tirer cette histoire au clair, invite les enseignants
à l'aider à identifier le voleur. Abdallah,
un élève dont la famille est originaire d'Afrique
du Sud, est suspecté d'être le coupable, au
moins du dernier incident.
Scène 2. Conversation
entre le père d'Abdallah et le principal
Le principal convoque le père
d'Abdallah. A l'issu de leur entretien, le père d'Abdallah
rembourse l'intégralité de la somme volée
au principal.
Scène 3. Les deux
enseignants, de nouveau en pleine discussion dans les salles
des professeurs
Le fait que le père d'Abdallah
ait payé est perçu par les enseignants comme
un aveu de la culpabilité de son fils. Néanmoins,
plus tard, ils trouvent la preuve qu'Abdallah n'avait rien
à voir avec cette histoire.
|
|
Un incident
critique - Conseils pour l'animateur
Laissez les volontaires jouer
leurs rôles. Lors des pauses, vous pouvez poser des
questions et demander aux observateurs de noter un couple
de mots qui résume leur réponse à ce
stade de la présentation.
Scène 1: Au cours
du mois dernier, plusieurs incidents de vols à la
tire ont été constatés dans l'école.
Une fois de plus, de l'argent manque. Le principal, déterminé
à tirer cette histoire au clair, invite les enseignants
à l'aider à identifier le voleur. Abdallah,
un élève dont la famille est originaire d'Afrique
du Sud, est suspecté d'être le coupable, au
moins du dernier incident.
Première pause.
Première question aux observateurs: Si vous étiez
le principal, que feriez-vous?
Scène 2: Le principal
convoque le père d'Abdallah. A l'issu de leur entretien,
le père d'Abdallah rembourse l'intégralité
de la somme volée au principal.
Deuxième pause.
Deuxième question aux observateurs: Pensez-vous que
l'affaire a été résolue de façon
satisfaisante?
Scène 3: Le fait
que le père d'Abdallah ait payé est perçu
par les enseignants comme un aveu de la culpabilité
de son fils. Néanmoins, plus tard, ils trouvent la
preuve qu'Abdallah n'avait rien à voir avec cette
histoire.
Troisième pause.
Troisième question aux observateurs: Et maintenant,
que pensez-vous?
|
|
|
|