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Agir |
Agir
La nécessité de militer
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«Ce
que vous faites peut sembler tout à fait insignifiant,
mais il est très important que vous le fassiez, quoi qu'il
arrive.»
Mahatma Gandhi
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L'éducation aux droits de l'homme
consiste en partie à inculquer le respect de ces droits.
Mais c'est encore bien plus que cela car, quel que soit le respect
que nous ayons pour cette notion, les violations des droits de
l'homme sont monnaie courante, dans le monde entier. Et, malheureusement,
on ne peut éliminer ces actes par la seule vertu de l'éducation
- à court terme, en tout cas.
Les jeunes en sont bien conscients - et cela peut même
saper nos efforts éducatifs dans ce domaine. Après
tout, se dit-on, à quoi sert de connaître la Déclaration
universelle des droits de l'homme si personne n'en tient compte
dans la vie réelle? A quoi sert de reconnaître qu'il
y a violation des droits de l'homme si l'on n'est pas capable
d'éliminer ce fléau? Et, de la même manière,
quelle utilité peut avoir notre compassion pour les victimes
- si cela vient simplement s'ajouter à la souffrance due
à ces violations?
Il faut certes encourager les jeunes à lutter contre
le non-respect des droits de l'homme, parce que les jeunes peuvent
effectivement changer le monde, mais aussi parce que ce sont les
jeunes eux-mêmes qui veulent ce changement. Pour ces derniers,
il peut être réconfortant, encourageant et motivant
de constater que leurs actions peuvent y contribuer; et ce combat
concret peut donner aux droits de l'homme une réalité
qu'aucun cours théorique ou aucune activité scolaire
ne peut leur conférer.
Quelles méthodes utiliser?
Dans la seconde partie du présent chapitre, nous proposons
quelques actions concrètes que tout groupe de jeunes peut
entreprendre. Mais, pour le moment, après cette brève
introduction, nous souhaitons vous suggérer quelques étapes
très simples sur la voie du militantisme: en d'autres termes,
un ensemble d'activités apparemment modestes, mais porteuses
d'un message très fort, que l'on peut regrouper dans quatre
rubriques:
- S'informer
- Porter les questions sur la place publique
- S'associer avec des organisations déjà existantes
- Obtenir des résultats!
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«Celui
qui accepte le mal sans se rebeller le cautionne.»
Martin Luther King
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Les quatre groupes d'activités précités
ont une fonction essentiellement organisationnelle; il n'est donc
pas absolument capital de les entreprendre dans l'ordre indiqué,
ou selon toute autre séquence préétablie.
Il y a, il est vrai, une certaine progression dans l'impact si
l'on suit cet ordre; mais tout cela ne doit pas être interprété
de manière trop rigide dans la mesure où, de toute
manière, bon nombre d'actions proposées relèvent
de plusieurs catégories à la fois. Le point important
à noter est que chacune de ces activités peut se
réaliser indépendamment des autres et n'exige guère
de préparation.
Les propositions en question n'ont rien de révolutionnaire
en soi; il est fort possible que ces actions fassent déjà
partie intégrante de votre travail quotidien - conception
d'affiches, débats, organisation de manifestations culturelles,
réunions avec diverses organisations, correspondances écrites,
etc. En fait, toutes ces méthodes apparemment simples sont
aussi celles des militants professionnels - et elles sont très
efficaces.
En réalité, toutes les méthodes sont bonnes!
Ce qui fait de votre travail avec un groupe donné une action
militante, ce sont les objectifs que vous vous fixez et votre
ouverture sur l'extérieur, c'est-à-dire sur l'ensemble
de la collectivité.
La planification |
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«Si vous criez "En avant!",
vous devez absolument préciser dans quelle direction il
faut aller. Car, à défaut, comprenez bien que votre
appel peut s'adresser aussi bien à un moine qu'à
un révolutionnaire et que ces deux personnes iront dans
des directions radicalement opposées!»
Anton Tchekhov
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La troisième partie de ce chapitre
est consacrée à l'organisation concrète des
choses. Certes, en principe, la planification vient toujours en
premier; toute action exige au préalable une planification
très stricte. Cependant, notre objectif n'est pas tant
de vous aider à entreprendre une action spécifique
que de vous indiquer de quelle manière adopter une approche
plus «stratégique» de votre militantisme, une
fois que vos «troupes» en auront bien compris les enjeux.
C'est lorsque votre groupe sera apparemment prêt à
mettre en uvre cette approche plus «systématique»
qu'il sera probablement utile de vous inspirer des propositions
d'action et d'en mettre en uvre quelques-unes. Ces «exercices»
permettront à votre groupe de mieux définir et formuler
vos objectifs. Et, plus vous serez en mesure d'effectuer cette
démarche, plus votre action aura des chances de réussir.
Donnez également aux membres de votre groupe la possibilité
de faire eux-mêmes des propositions; ils soumettront probablement
des idées parfaitement adaptées à leurs aptitudes
- d'où des chances de réussite encore accrues.
Quelques étapes simples sur la voie
du militantisme
S'informer: recherche et actualisation
Nul ne peut agir sans connaître les faits et les événements.
Par conséquent, l'information est l'une des étapes
majeures d'un militantisme efficace, car génératrice
d'une manne d'idées qui vous aidera dans votre action.
Mais il ne faut pas voir dans cette quête d'information
un processus nécessairement austère et statique.
En fait, l'information est partout, et il faut se montrer inventif
quant à l'exploitation des différentes sources existantes.
Etudiez la situation locale
- Recherchez, dans la presse locale et nationale, des articles
sur la violation des droits de l'homme.
- Entrez en contact avec les personnes concernées par
les affaires qui vous intéressent ou vous troublent tout
particulièrement: il faut savoir, par exemple, si quelqu'un
a déjà engagé une action dans ce domaine.
- Effectuez, sur un panneau mural, une sorte de «collage»
des différentes affaires en question, en reliant toutes
celles concernant le même type de droits; et continuez
à suivre ces affaires.
- Examinez, avec votre groupe, les différentes approches
possibles de la question concernée.
- Dialoguez avec des membres de minorités ou de groupes
défavorisés, afin de connaître leurs préoccupations.
Quels sont les faits? Et où se produisent-ils?
Quelle est la situation dans votre pays, par
rapport aux pays étrangers?
- Déterminez les traités internationaux que le
gouvernement de votre pays a signés, et analysez la teneur
de ces textes.
- Recherchez si des ONG opérant dans le domaine des droits
de l'homme (telles que Amnesty International, la Fédération
internationale des Ligues des droits de l'homme ou encore «Human
Rights Watch») se préoccupent de la situation dans
votre pays.
- Examinez l'action éventuelle de votre gouvernement
à ce sujet.
- Déterminez s'il existe, dans votre pays, des ONG qui
luttent contre les violations des droits de l'homme.
Etudiez la situation mondiale
- Déterminez le secteur des droits de l'homme qui vous
intéresse le plus, et les régions du monde où
les droits en question sont particulièrement menacés.
- Sur une carte du monde, signalez les lieux de ces violations.
- Choisissez un pays ou une région précis (en
dehors de votre propre pays), et examinez les principaux foyers
de violation dans la région en question.
- Déterminez les organisations qui travaillent sur ce
dossier national ou régional - et entrez en relations
avec elles afin d'obtenir de plus amples informations.
- Explorez les sites Internet ou les publications des ONG internationales
et des organisations intergouvernementales (Conseil de l'Europe,
Nations Unies, PNUD, HCR, etc.)
Action!
Exemple: Enquêtez sur votre environnement immédiat
Dans la perspective d'une action concrète, une enquête
peut être un mode d'approche intéressant de votre
collectivité locale. On peut ainsi «prendre la température»
et voir de quelle manière la population locale réagit
à certains problèmes; cela permet de déterminer
les modes d'action appropriés et viables pour votre communauté.
Le dialogue avec la population locale est également un
excellent moyen de faire connaître votre action, d'informer
les autres et d'obtenir éventuellement des soutiens supplémentaires.
Toute enquête de ce genre peut également s'allier
à une forme d'action plus concrète.
Avez-vous une bonne connaissance des points de vue de la population
locale?
Qui interroger?
L'enquête peut être réalisée:
-
- auprès de familiers - vos amis et votre famille;
- dans votre école - auprès des élèves
ou des enseignants (ou de ces deux groupes à la fois);
- dans la rue;
- auprès de groupes minoritaires, ou d'autres catégories
défavorisées;
- auprès d'autres groupes de jeunes;
- dans les entreprises;
- par envoi postal de formulaires à remplir (et à
récupérer à une date ultérieure).
Sur quoi faut-il enquêter?
Le contenu de votre enquête pourrait porter sur quelques-uns
des domaines suivants. Voir l'activité «To
vote or not to vote», en page 283, pour de plus amples
informations sur la conduite de ce type d'enquête.
- Déterminez ce que les gens savent des droits de l'homme:
Connaissent-ils leurs droits s'ils tombent sous le coup de la
loi?
Connaissent-ils les lois anti-discrimination?
Savent-ils (par exemple) si une loi spécifique est à
l'étude, dans ce domaine?
Connaissent-ils les voies de recours en cas de violation de
leurs droits?
- Déterminez ce qui leur paraît important:
Quels aspects des droits de l'homme les préoccupent le
plus dans leur vie quotidienne?
Où se produisent, selon eux, les cas de violation les
plus graves?
Se sentent-ils concernés (par exemple) par un point particulier
ou une forme de violation particulière?
Ont-ils jamais entrepris une action à propos de tel ou
tel aspect?
- Déterminez si les gens sont prêts à agir
à propos de tel ou tel point qui les préoccupe:
Seraient-ils disposés à manifester, de quelque
manière que ce soit, leur mécontentement sur tel
ou tel point?
Seraient-ils prêts à participer à une manifestation
de rue?
Seraient-ils prêts à signer une pétition
au sujet de
?
Seraient-ils disposés à adresser une lettre (ou
à signer une lettre collective) à un membre du
gouvernement?
Quels aspects vous préoccupent? Seriez-vous prêt
à agir - de quelque manière que ce soit - dans les
domaines concernés?
Porter les problèmes sur la place publique
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Toute
publicité est bonne |
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D'une manière générale,
la loi des nombres s'applique aussi au militantisme. Partout dans
le monde, les hommes politiques doivent tenir compte des «masses»,
parce qu'aucun individu ne possède à lui seul la
puissance d'un groupe. Autrement dit, plus vous faites adhérer
de monde à votre cause, plus vous aurez de chances d'obtenir
des résultats.
Cependant, chacun d'entre nous est pris par ses occupations,
et nous ne sommes pas toujours prêts à consacrer
du temps et de l'énergie à une cause apparemment
éloignée de notre vie quotidienne. Par conséquent,
vous devrez peut-être commencer par informer et intéresser
les gens - et ce, de manière originale et vivante, afin
de susciter une écoute réelle de leur part. Faites
rire les gens, faites-les s'arrêter et s'interroger sur
tel ou tel aspect - n'hésitez pas, même, à
les choquer. Votre objectif est en fait d'attirer l'attention!
- Concevez une affiche ou une série d'affiches, afin
d'attirer l'attention sur telle ou telle question en particulier.
Organisez une exposition, et invitez-y vos amis et votre famille.
- Créez un site Internet, afin de mieux faire connaître
le travail que votre groupe et vous-même accomplissez
dans le domaine des droits de l'homme.
- Créez également un groupe de discussion sur
Internet - et informez-en vos amis. Efforcez-vous d'y attirer
des gens de différents pays.
- Réalisez une vidéocassette, ou montez un spectacle
théâtral sur le thème des droits de l'homme
(voir l'activité «Mimez-le!»).
- Ecrivez une chanson, une comédie musicale ou une pièce
de théâtre, et concrétisez-la sur scène!
- Organisez un débat public sur une question d'actualité
liée aux droits de l'homme, et invitez-y vos amis.
- Concevez une brochure d'information sur tel ou tel aspect
des droits de l'homme; distribuez-la dans la rue ou par la poste.
- Rédigez un article dans la presse locale (ou nationale).
- Engagez-vous personnellement dans l'éducation aux
droits de l'homme! Contactez 'autres groupes de jeunes ou des
établissements scolaires locaux, et demandez-leur de
vous inviter à venir parler de votre action.
Action!
Exemple: Suscitez l'intérêt de la presse
La manifestation que vous organisez va-t-elle intéresser
un public? Comment susciter l'intérêt? |
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«Personnellement,
j'estime faire de l'éducation aux droits de l'homme lorsque
je travaille auprès de jeunes homosexuels (hommes et femmes),
que nous évoquons leur vie quotidienne, leurs sentiments
et les questions de normalité.»
Martin Krajcik, bénévole,
participant au Forum sur l'Education aux droits de l'homme.
|
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Si vous envisagez d'organiser une manifestation,
quelle qu'elle soit, adressez-vous à la presse écrite
locale, ainsi qu'aux radios et aux chaînes de télévision,
pour les amener à parler de l'événement.
Il est toujours préférable de rédiger un
communiqué qui fera gagner du temps aux journalistes. En
effet, ces derniers seront certainement plus disposés à
utiliser votre information si elle est déjà «pré-mâchée»
- plutôt que d'avoir à se déplacer pour aller
vous interroger. Un communiqué réduit également
les risques d'inexactitude dans le compte rendu des journalistes.
Eléments à avoir en mémoire:
- Le communiqué en question doit être bref et
simple - évitez le «jargon», les abréviations
ou les sigles inconnus.
- «Coiffez-le» d'un gros titre, bref et accrocheur
- résumant bien l'ensemble.
- Le premier paragraphe du communiqué doit indiquer
les quelques points fondamentaux: qui, quoi, quand, où
et comment.
- Un deuxième paragraphe précisera les choses.
- Eventuellement, donnez toute information complémentaire
ou contextuelle dans un troisième paragraphe.
- Indiquez un contact («pour plus amples informations,
veuillez contacter
») en fin de communiqué.
- Le texte doit être tapé et imprimé uniquement
sur le recto de la feuille, avec un double interligne.
S'associer avec une autre organisation
Faites une étude sur les ONG opérant
dans votre pays (ou votre région)
- En principe, vous trouverez des informations sur ce type d'organisations
en demandant à l'administration locale ou au ministère
concerné une liste des organismes à but non lucratif
officiellement enregistrés. Vous pouvez également
vous informer sur Internet ou dans les bibliothèques
locales. Si vous connaissez déjà une organisation
opérant dans votre secteur, mentionnez-la, car cette
information permettra aux autorités de vous indiquer
d'autres organismes.
- Pensez surtout à déterminer quelles ONG internationales
opèrent dans votre pays ou s'y intéressent tout
particulièrement.
- Songez également à vous renseigner sur des
organisations dont l'intitulé ne mentionne pas forcément
les «droits de l'homme». Il faut, à cet égard,
élargir considérablement cette notion, et inclure
dans votre recherche les organismes qui aident, par exemple,
les personnes handicapées, les familles à faibles
revenus, les victimes de violences familiales, ou encore les
organisations intéressées par les problèmes
d'environnement.
- Efforcez-vous d'aller voir un représentant de l'une
des ONG en question, de dialoguer avecui et d'en savoir davantage
sur le travail de son organisation; vous pouvez également
inviter l'un de ces représentants à venir s'adresser
à votre propre groupe.
- Faites un tableau des diverses ONG opérant dans votre
région: indiquez-y le type de droits qu'elles défendent,
leurs méthodes, leur portée géographique
et leurs effectifs (permanents et bénévoles) organisation
locale
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Organisation |
Nombre d'employés
(et bénévoles) |
Type de droits |
Méthodes |
Couverture géographique |
Besoin de bénévoles
pour... |
|
'Greenia' |
5 (6) |
L'environnement |
Campagnes, et éducation |
Locale |
l'organisation de
manifestations de masse. |
|
Amnesty International |
2 (12) |
Droits civils et politiques
|
Pressions autorités,
campagnes, lettres. |
Internationale |
la rédaction
de lettres |
|
«Les femmes
ont raison!» |
10 (8) |
Droits de la femme |
Education, foyers pour femmes
|
Nationale |
la distribution
de tracts et brochures. |
|
|
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D'une manière générale,
bon nombre d'organisations ont des équipes de bénévoles
et sont en mesure d'offrir une expérience sur le tas à
tous ceux disposés à faire du bénévolat
à temps partiel. Les jeunes peuvent ainsi travailler avec
des militants professionnels et acquérir une expérience
très utile, ainsi qu'un ensemble d'informations sur l'action
du secteur de l'économie sociale.
Il faut bien comprendre, cependant, que certaines organisations
peuvent se montrer prudentes en matière de recrutement
de bénévoles, tout au moins dans un premier temps,
si elles considèrent que cela va empiéter sur le
travail des permanents. Aussi, avant d'entrer en contact avec
de telles organisations, les bénévoles potentiels
doivent-ils se poser très sérieusement les questions
suivantes:
- Ai-je vraiment du temps à consacrer au bénévolat?
- Quel degré d'engagement puis-je garantir? Autrement
dit, puis-je garantir à l'organisation concernée
que je serai fiable en tant que bénévole?
- Quelles sont précisément mes compétences?
Que puis-je offrir à ce type d'organisation?
- Quelle est précisément l'action de l'organisation
concernée? Suis-je véritablement intéressé
par son domaine?
- Qu'est-ce que je compte en retirer personnellement? Ai-je
abordé ce point avec l'organisation en question?
Rejoindre un groupe local qui s'occupe des
droits de l'homme ou créer son propre groupe |
|
|
«Amnesty International inspire notre
musique. Celle-ci va directement au cur des gens et son
message est clair: vous pouvez nous adresser une lettre ou une
carte postale. Plus vous donnerez, plus vous recevrez en retour.»
Bono, chanteur du groupe
U2.
|
|
Amnesty International est une organisation
qui regroupe un certain nombre d'adhérents et s'appuie
sur le travail de plusieurs milliers de bénévoles,
dans le monde entier. Des membres de votre propre groupe souhaiteront
peut-être rejoindre Amnesty, mais vous pouvez également
envisager de créer votre propre relais. Dans ce dernier
cas, vous recevrez du matériel et un certain soutien de
la part de cette organisation; et, en retour, vous devrez l'aider
à effectuer ses campagnes et ses démarches de pression
auprès des pouvoirs concernés.
Pour de plus amples informations, il conviendra d'entrer en
contact avec la Section d'Amnesty International présente
dans votre pays, si elle existe. A défaut, adressez-vous
au Secrétariat d'Amnesty International, 1 Easton Street,
Londres, WC1X, Royaume-Uni; vous pouvez également consulter
le site Internet de cette organisation: www.amnesty.org
La Fédération internationale des ligues des
droits de l'homme (FIDH) a été la première
organisation créée dans ce domaine en 1922. Elle
a pour objectif de faire progresser le respect de tous les droits
de l'homme, tels qu'ils sont définis dans la Déclaration
universelle et les autres textes assurant la protection de ces
droits. Réunissant quelque 105 organisations représentant
86 pays, la Fédération internationale des ligues
des droits de l'homme est essentiellement un réseau de
compétences et de solidarité qui produit des rapports
fiables sur les violations des droits de l'homme perpétrées
dans de nombreux pays.
La première étape pourra consister à rechercher
s'il existe, dans votre pays, une association affiliée
à la FIDH, et à lui demander du matériel
ou des informations précises sur votre pays. A l'adresse
Internet www.fidh.org,
vous trouverez les coordonnées des différentes associations
nationales affiliées à la FIDH et vous aurez accès
aux rapports déjà publiés.
Cherchez un financement pour une ONG opérant
dans ce domaine
L'une des façons d'aider une organisation humanitaire
de ce type est de lui proposer de lui trouver des crédits
- proposition qu'elle ne pourra pas refuser! Mais, avant d'engager
une telle procédure, il convient de contacter l'ONG en
question et de s'assurer qu'elle saisit bien vos intentions et
les moyens que vous comptez mettre en uvre. Mieux vaut donc
demander l'avis des responsables de l'ONG sur le sujet. Certaines
organisations, en effet, ont des règlements très
stricts en matière de financement et peuvent refuser tel
ou tel mode.
De votre côté, réfléchissez aux possibilités
de votre groupe et à la manière la plus efficace
de trouver des crédits au sein de votre collectivité.
Procédez à un «brassage d'idées»
à ce sujet et examinez avec les membres de votre groupe
les méthodes susceptibles de les satisfaire plus particulièrement.
Pourriez-vous avoir recours aux méthodes suivantes pour
financer l'action de votre groupe?
- Organisation d'une manifestation sponsorisée (marathon,
compétition de natation, etc.)
- Fabrication et vente de vos propres produits ou objets.
- Organisation d'une soirée en discothèque ou
de tout autre événement culturel payant.
- Organisation d'une vente sur des marchés, d'une vente
de charité, d'une fête, d'une foire estivale, etc.
- Porte-à-porte caritatif.
- Organisation d'une loterie.
- Proposition à un organisme caritatif de participation
à l'une de ses manifestations organisées pour
trouver des crédits.
Obtenir des résultats! |
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«N'attendez pas de chefs; agissez
seul, dans un contact direct avec chacun.»
Mère Teresa
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Cette partie du manuel aborde la question
d'actions très spécifiques qui, d'une manière
générale, ont pour objectif l'obtention de résultats
immédiats. Il s'agit essentiellement d'actions «ponctuelles»
qui, de ce fait, exigent une préparation particulièrement
minutieuse avec les membres de votre groupe. Pour ce type d'action,
il peut être en effet très décourageant de
ne pas obtenir les résultats escomptés; aussi importe-t-il
de s'assurer que chaque étape du processus a été
mûrement réfléchie. Prière de vous
reporter à la section «Organisation pratique»,
en page 305, afin d'envisager l'élaboration d'un plan d'action
adéquat.
Dans la plupart des cas, efforcez-vous d'associer à votre
travail une stratégie d'information ou de publicité:
votre démarche aura probablement un impact plus important.
Exemples:
- Organisez une manifestation de rue - afin d'attirer l'attention
sur la question des droits de l'homme concernée. Vous
pourrez ainsi intéresser le public, par exemple, à
une nouvelle loi relative au domaine en question, à un
projet de construction d'usine sur un site protégé,
aux pratiques contraires à une certaine éthique
de la part d'une entreprise réputée, à
la violationdes droits de telle ou telle minorité, à
la décision de telle administration locale de fermer
un site public, etc. Réfléchissez à la
manière de transmettre votre message et au public que
vous visez.
- Organisez une «audience publique». L'un des moyens
de changer les choses est de s'assurer que l'opinion publique
reçoit bien votre message. Dans le cadre d'une «audience
publique», d'éminents responsables locaux - tels
que des conseillers, des entrepreneurs, des administrateurs
d'établissements scolaires, ou encore des responsables
de certaines communautés - sont réunis sur un
podium, afin de répondre aux questions d'un groupe de
jeunes représentatif. Sélectionnez un «panel»
d'adultes que vous souhaiteriez inviter à l'une de ces
audiences et adressez-leur une lettre d'invitation dans ce sens.
Déterminez également la composition «idéale»
du panel de jeunes, et procédez à un brassage
d'idées afin qu'il en ressorte une liste de questions
que ces jeunes gens poseront.
- Efforcez-vous d'améliorer votre environnement local.
Réfléchissez au type d'environnement que vous
souhaitez et envisagez différentes manières de
réaliser cet objectif. L'hygiène des zones communales,
la plantation d'arbres et la culture de fleurs, l'épuration
des fossés et des mares sont, de toute évidence,
quelques-unes des premières étapes dans cette
direction; on peut, à cet égard, obtenir des résultats
satisfaisants avec des moyens très réduits. Mais
on peut avoir aussi des objectifs plus ambitieux, en tentant
d'associer au projet d'autres membres de la collectivité
ou encore en soumettant des propositions précises au
pouvoir local
- Offrez une aide à des catégories de la population
ou à des individus dans le besoin: cela peut prendre
la forme d'une aide aux personnes âgées, aux personnes
handicapées, aux catégories à faibles revenus,
aux minorités, etc. Dans ce contexte, vous pourrez soit
rechercher des crédits en vue d'un objectif très
précis, soit fournir aux personnes ou groupes en question
des vivres et des vêtements, ou encore les aider à
revaloriser leur statut, à exercer des pressions sur
le gouvernement pour défendre leurs intérêts
ou, tout simplement, leur offrir une présence et un soutien
moral.
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- Adressez une lettre à des représentants du gouvernement,
à votre député, au chef de l'Etat, aux
entreprises, à la presse ou à d'autres parties
concernées, afin de faire connaître votre position
sur telle ou telle question liée aux droits de l'homme.
C'est là l'une des techniques privilégiées
de l'organisation Amnesty International, et c'est effectivement
un moyen sûr de faire savoir aux responsables en place
que l'opinion publique se préoccupe des problèmes
en question.
En l'occurrence,
- veillez à rédiger votre lettre dans les termes
appropriés;
- votre lettre doit commencer par un énoncé clair
de votre message principal;
- déclinez votre identité, et précisez
ce que vous représentez;
- indiquez au destinataire le champ de ses responsabilités;
- soulignez au maximum trois points, étayés par
une argumentation claire;
- réaffirmez votre message en fin de lettre;
- précisez le type d'action souhaité de la part
de la personne à laquelle vous vous adressez.
Conception d'un plan d'action
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«Tchi
Wen Tze réfléchissait toujours à trois fois
avant d'agir. Deux fois auraient suffi.»
Confucius
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D'une manière générale,
une action militante réussie doit être correctement
planifiée. Cela ne signifie pas pour autant qu'il faille
absolument élaborer un plan d'ensemble; en effet, si vos
objectifs sont clairs, vous pouvez prendre l'une ou l'autre des
initiatives suggérées dans ce chapitre, avec une
préparation relativement réduite. Toutefois, une
réunion de planification, tenue au sein de votre groupe,
pourra vous aider à définir très précisément
vos buts, vos capacités et les meilleures méthodes
pour y parvenir. C'est là, probablement, la première
démarche recommandable dans le cas d'objectifs ambitieux,
afin d'éviter la déception que pourrait provoquer
la non-réalisation des objectifs visés. Par conséquent,
le tout premier volet de votre action se doit d'être
efficace.
Avec votre groupe, efforcez-vous de suivre les quatre phases
suivantes:
- Déterminez très précisément votre
position: pour ce faire, effectuez une analyse globale (désignée,
ci-après, par le sigle anglais SWOT) des tenants et des
aboutissants de votre groupe.
- Définissez avec la même précision le
problème que vous souhaitez aborder et les résultats
escomptés.
- Réfléchissez au meilleur moyen d'y parvenir
- sur la base des ressources dont vous disposez.
- AGISSEZ!
Où vous situez-vous?
L'analyse globale évoquée ci-dessus (et désignée,
en anglais, par le sigle SWOT) est une manière efficace
de définir précisément le profil de votre
groupe et de déterminer également les influences
extérieures éventuelles, susceptibles de conditionner
votre action dans tel ou tel sens. |
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L'analyse «SWOT»
(exemple) |
Quels sont les points forts de votre grouppe?
- Il est important (par sa taille!)
- Nous avons du temps devant nous, et la passion
de réussir.
- Le père de Misha fait de la politique.
- Nous nous attaquons à quelque chose
de complètement nouveau.
- Gabriela est un bon orateur.
- Gabriela est un bon orateur. Bojka a un ordinateur.
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Quels sont les points faibles de votre grouppe?
- Il y a trop de chefs!
- Nous n'avons pas d'argent.
- Il y a trop peu de filles dans le groupe.
- Nous disposons d'un lieu de réunion
en plein centre-ville.
- Certains d'entre nous habitent très
loin du centre-ville.
- Nous ne fonctionnons pas toujours très
bien en tant que groupe.
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Quel est le potentiel exterieur?
- Les «droits de l'homme» sont au cur
de l'actualité.
- Nous allons entrer en période électorale.
- Des subventions sont prévues pour les
projets d'aide aux réfugiés.
- Nous avons une nouvelle mairie qui pourrait
accueillir un
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Quels sont les dangers exterieurs?
- La situation économique est précaire.
- Certains membres du groupe doivent bientôt
passer leurs examens.
- L'administration locale menace d'interdire
les réunions publiques.
- Beaucoup reprochent aux réfugiés
de prendre les emplois de la événement
théâtral. communauté.
- Il fait trop froid pour envisager une action
à l'extérieur.
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«C'est merveilleux de ne pas devoir
attendre pour changer le monde!»
Anne Frank
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En anglais, l'analyse désignée par le sigle SWOT (Strengths/Weaknesses/Opportunities/
Threats) recouvre les éléments suivants:
Strengths (Les points forts): les domaines dans lesquels
votre groupe excelle tout particulièrement.
Weaknesses (Les points faibles): les domaines
dans lesquels votre groupe n'est pas particulièrement compétent.
Opportunities (Le potentiel): les possibilités
extérieures au groupe, et dont celui-ci pourrait tirer
parti.
Threats (Les dangers): les éléments
extérieurs au groupe, susceptibles d'entraver votre action.
Répartissez votre groupe en quatre sous-groupes et demandez
à chacune de ces unités restreintes de définir
ce qui, selon elles, constitue vos points forts, vos faiblesses,
votre potentiel et les dangers éventuels. Puis, reformez
le groupe d'ensemble et comparez les analyses respectives de chaque
sous-groupe.
Les quatre cadres précédents illustrent ce que
peut être ce type d'analyse globale; cela vous fournira
peut-être des idées. Cependant, ne suivez pas forcément
ce tableau à la lettre! Chaque groupe est unique en soi
et il vous faudra découvrir par vous-mêmes vos forces
et vos faiblesses spécifiques.
Quels sont vos objectifs?
Quel est le problème précis que vous souhaitez
aborder? S'agit-il de cas d'injustice flagrants et pressants que
vous voulez réparer, ou souhaitez-vous simplement élever
votre voix contre les violations des droits de l'homme en général?
Brainstorming Issues
dées à «brasser»
Si votre groupe a travaillé à quelques exercices
proposés par ce manuel, il a probablement déjà
réuni un certain nombre d'idées. Mais, si vous entamez
à peine votre réflexion, vous pourrez recourir à
quelques-unes des suggestions ci-après (voire en ajouter
un certain nombre de votre cru). Efforcez-vous de donner aux membres
de votre groupe des informations sur chaque thème évoqué
ci-après, puis demandez-leur d'effectuer leurs propres
recherches, avant une nouvelle réunion générale
visant à déterminer collectivement vos priorités.
Voici donc un certain nombre de thèmes types:
- La peine de mort dans notre pays
- Le sida sur le continent africain
- Une centrale nucléaire obsolète
- Les attitudes négatives vis-à-vis des réfugiés
- Le travail des enfants
- La liberté de la presse dans un autre pays/ dans notre
pays
- Le droit des minorités à recevoir une éducation
dans leur langue maternelle
- Les violences familiales
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«The
clever man is not he who provides the right answers; it is he
who poses the right questions.»
Claude Lévi-Strauss |
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Quels
sont, dans votre collectivité, les groupes victimes des
violations des droits de l'homme les plus graves?
Lorsque votre groupe sera prêt et que vous aurez déjà
analysé un certain nombre de problèmes de manière
assez approfondie, une première étape pourra consister
à dresser la liste de vos préoccupations lors d'une
séance générale de réflexion. Quels
sont donc les problèmes qui préoccupent le plus?
Efforcez-vous de réduire la liste à trois ou quatre
grands thèmes - peut-être ceux qui «remuent»
le plus les gens, et dont il est raisonnable de penser que votre
groupe pourra s'y attaquer. Il faudra examiner les choix des uns
et des autres, et trancher éventuellement par un vote en
cas de consensus difficile. Accordez trois voix à chaque
membre du groupe, chacun pouvant les utiliser à son gré:
chacun pourra décider de voter trois fois pour la même
cause, ou d'accorder une voix à chacun des trois thèmes
en question, ou encore répartir ses voix entre deux questions
majeures à ses yeux. Finalement, il faudra comptabiliser
l'ensemble des voix et déterminer ainsi quels thèmes
ont remporté les faveurs des membres du groupe.
Affinez vos objectifs |
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«Les
arbres et les pierres vous enseigneront des choses que nul professeur
ne pourra jamais vous apprendre.»
Saint Bernard de Clairvaux
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A ce stade, il pourra être utile d'établir
une sorte d'»arbre généalogique» du thème
que le groupe a choisi d'aborder. Cela permettra notamment de
trouver les racines du problème concerné et de mieux
en saisir toutes les composantes. Vous pourrez alors déterminer
s'il vaut mieux, en termes d'efficacité, s'attaquer à
l'une des «racines du mal» plutôt qu'aborder l'ensemble
du problème de manière frontale.
- Commencez par formuler par écrit, de manière
bien visible au centre d'une feuille, le problème que
vous souhaitez aborder.
- Au-dessous, mentionnez l'ensemble des éléments
constitutifs du problème en question, et reliez-les entre
eux afin de matérialiser les «racines» du problème.
- Considérez ces «racines» une par une et réfléchissez
à leur origine possible - en brossant ainsi un tableau
des différentes composantes du problème.
- Attaquez-vous à chaque racine du mal jusqu'au
point extrême de sa «visibilité»: vous
pourriez constater que cet «arbre» a des racines encore
plus profondes que vous ne l'imaginiez.
- De la même manière, vous pourrez aussi avoir
à développer les «branches» de cet arbre,
qui deviendront alors autant de symptômes du problème
d'origine. Et vous pourrez alors découvrir que ce thème
d'origine - celui qui vous préoccupe depuis le départ
- n'est, en vérité, que la racine ou une branche
d'un autre arbre, c'est-à-dire d'un autre problème.
- Finalement, considérez l'»arbre» dans une
vision d'ensemble. Faut-il s'attaquer au problème défini
à l'origine, ou traiter d'abord l'une de ses composantes?
Le tableau d'ensemble vous aide-t-il à trouver les moyens
de résoudre le problème en question?
Comment atteindre les objectifs fixés?
Elaboration d'une stratégie
Une fois que vous avez une idée claire des possibilités
de votre groupe et de l'aspect du problème auquel vous
souhaitez vous attaquer, vous êtes prêt à passer
à l'étape suivante, à savoir trouver la meilleure
approche du problème en question.
Vous devez réfléchir aux éléments
suivants:
- La nature précise du problème auquel vous vous
attaquez: à cet égard, quel a été
le résultat de l'exercice que nous avons baptisé
plus haut «l'arbre généalogique du problème»?
- Le public visé: qui souhaitez-vous influencer?
- Quels changements souhaitez-vous voir opérer par votre
«groupe cible»: définissez dans quel sens
vous souhaiteriez que votre action modifiât le comportement
ou la mentalité de ce groupe.
- De quelle manière ces changements pourront-ils survenir?:
songez aux facteurs susceptibles d'influer sur votre groupe
cible.
- Quelles méthodes utiliser pour amener ces changements:
considérez les différentes formes d'action exposées
dans la première partie de ce chapitre et ajoutez-y éventuellement
vos idées personnelles. Quelle semble être, en
l'occurrence, la méthode la plus appropriée?
Préparez chaque phase du plan,
et discutez-en avec l'ensemble du groupe. Vous devrez parvenir
à un consensus au sujet de chacune de ces phases car, en
cas de mécontentement de certains participants, vous risquerez
de réduire vos moyens d'ensemble.
Organisation pratique |
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«Un objectif n'est pas nécessairement
fixé pour être atteint; il peut aussi servir simplement
de point vers lequel tendre.»
Joseph Joubert
«Est capable celui qui se sent capable.»
Bouddha
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Finalement, avant d'entamer concrètement
votre action, il vous faudra élaborer un plan organisationnel.
A défaut, vous vous apercevrez plus tard que certains points
essentiels n'ont pas été traités et que cela
a de graves conséquences en termes d'accomplissement de
la stratégie que vous aviez si minutieusement conçue.
Il vous faudra donc déterminer les points suivants:
- Quelles sont les missions à accomplir?
- Qui va entreprendre ces différentes tâches?
- Et à quel moment?
- Idéalement, tout doit être consigné par
écrit, afin de vérifier la progression du programme.
Pour ce faire, prévoyez deux grandes feuilles de papier
et un stylo feutre.
- Assurez-vous que tout le monde a bien compris la nature du
problème abordé. Désignez un «greffier».
Rédigez un grand titre, placé en tête de
l'une des feuilles. Etablissez, lors d'une discussion générale,
une liste exhaustive des tâches à accomplir et
inscrivez-les visiblement sur l'une des feuilles.
- En cas d'organisation d'une manifestation quelconque, considérez-en
chaque aspect à l'avance, anticipez sur l'événement,
et vérifiez à deux fois que toutes les tâches
nécessaires ont bien été prévues.
- Reprenez la liste depuis le début et déterminez
si telle ou telle tâche doit être accomplie immédiatement
(I), prochainement (P) ou ultérieurement (U). Inscrivez
l'une de ces initiales (I, P ou U) à côté
de chaque tâche.
- Réservez la seconde feuille de papier aux «décisions».
A gauche, dressez la liste de l'ensemble des tâches à
accomplir dans l'ordre souhaité; dans une deuxième
colonne, au centre, inscrivez les noms des personnes chargées
d'accomplir chacune de ces missions; enfin, dans une troisième
colonne, complètement à droite, précisez
la date butoir de chaque mission.
- Répartissez bien les tâches entre tous les membres
du groupe en évitant de désigner une ou deux personnes
seulement. Songez à ce qui pourrait arriver si ces «responsables»
tombaient malade ou étaient également surchargés
de travail par ailleurs!
Le tableau ci-dessous indique à quoi pourrait ressembler
votre «feuille de décisions»:
Feuille de décisions
Manifestation prévue:
action de rue en faveur des droits des minorités |
Mission |
Qui? |
Quand? |
Conception de tracts à distribuer
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Sally, John, Nathalie, Ben |
Réunions les 10 et 17 septembre |
Planifier l'impression des tracts |
Rumen, Ben |
Après le 20 septembre |
Réalisation de banderoles/de bannières
du groupe |
Tous les membres |
Semaine commençant le 24 septembre
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Achat de matériel pour les banderoles,
etc. |
Shila, Karen, Ivan |
Semaine commençant le 17 septembre
|
Susciter l'intérêt d'autres
personnes |
Shila, Moca, Tania |
Semaine commençant le 17 septembre
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Contacter l'administration locale |
Damien, Sue |
Date à confirmer |
Informer la police |
Damien, Sue |
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Inviter une personnalité locale
éminente à la manifestation |
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Informer les minorités |
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Rédiger les discours |
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Prévoir des rafraîchissements
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Prévoir le nettoyage et le démembrement
de la manifestation |
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Quel problème souhaitez-vous
soulever?
- e fait que les gens ne revendiquent
pas leurs droits
- l'existence de la torture
- le fait que X soit objecteur
de conscience et incarcéré à
- le fait que Y détienne
le pouvoir sans aucune légitimité
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- la discrimination dont souffre
telle minorité ethnique
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- la vente, par l'Etat en question,
d'armes de destruction massive
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Quels changements esperez-vouz?
- une prise de conscience du «groupe
cible»
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- une évolution de l'opinion
publique
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- de nouvelles compétences
- un engagement plus concret
d'un certain nombre
- d'autres acteurs la médiatisation
du problème
- une nouvelle législation
- la nomination d'un médiateur
- la réparation d'un cas
d'injustice précis
- un débat sur le problème
en question
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A quels moyens aurez-vouz recours pour
influer sur le public vise?
- des communiqués de presse
- l'Internet
- des campagnes de sensibilisation;
- des réunions publiques
- des envois postaux, des tracts,
des affiches
- de la publicité ou du
publi-reportage
- des articles et des statistiques
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Quel est le public visè?
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- les mères
- la classe politique
- le monde des entreprises
- la communauté internationale
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Comment imaginez-vouz changement?
- argument / persuasion
- par l'argumentation/ la persuasion
- par un effet d'électrochoc
sur la population, pour l'inciter à agir
ou susciter sa peur
- par la voie légale
- par des élections ou
un référendum
- par une sensibilisation accrue
du public
- par la prise de conscience
et la responsabilisation du «groupe cible»
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- par une information sur des
cas précis
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- par des pressions au niveau
public ou autre
- par des pressions à
l'échelon international
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