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L'éducation aux droits de l'homme et Reperes, un bref guide à l'usage des praticiens > Comprendre le concept d'éducation aux droits de l'homme |
L'Éducation aux droits de l'homme et les autres
secteurs éducatifs
Un monde fondé
sur les droits de l'homme
Les droits de l'homme touchent à tous les aspects de
notre vie. En fait, la violation de ces droits est au cur
de la quasi-totalité des problèmes du monde actuel:
violence, pauvreté, enjeux liés à la mondialisation,
à l'environnement, inégalités économiques,
trafics d'êtres humains ou encore non-respect de la loi
- sans parler des guerres et conflits qui contribuent à
détruire une partie de notre planète.
Bien qu'à l'origine, la notion de «droits de l'homme»
soit limitée aux sphères civique et politique, on
reconnaît aujourd'hui qu'elle doit s'appliquer également
aux domaines social, culturel et économique. A l'heure
actuelle, on parle même d'une troisième génération
de droits de l'homme, incluant les droits collectifs et les problèmes
liés à l'avenir de l'humanité. Tout cela
a des implications importantes pour notre travail d'éducateurs:
il faut savoir, en effet, que les différentes facettes
de l'éducation - portant respectivement sur la mondialisation,
l'environnement, la paix et les relations interculturelles, entre
autres éléments - sont autant de formes d'éducation
aux droits de l'homme. Tous ces aspects concernent effectivement
les droits de l'homme, et il s'agit globalement, par toutes ces
dimensions, d'édifier une culture du respect des droits
de l'homme.
Quels ont été, ces vingt dernières années,
dans votre pays, les principaux changements dans le domaine des
droits de l'homme?
Le présent manuel vise à traiter l'ensemble du
champ des droits de l'homme. Ce chapitre analyse en particulier
le lien entre de nombreux aspects - sinon l'ensemble - de l'éducation
aux droits de l'homme et d'autres secteurs éducatifs, tels
que l'éducation au développement, à la paix,
à l'environnement, à la citoyenneté, etc.
Toute personne engagée dans l'un ou l'autre de ces secteurs
trouvera dans ces pages des analyses susceptibles de l'intéresser.
Qu'est-ce qu'une «question
de droits de l'homme» ?
Presque tous les problèmes de violation des droits de
l'homme peuvent être qualifiés de «questions
de droits de l'homme» . Aujourd'hui, la communauté
internationale reconnaît trois «générations»
distinctes de droits, concernant respectivement différentes
dimensions de l'activité humaine:
Une première génération
de droits (Les droits liés à la liberté)
Il s'agit des droits civiques et politiques - tels que la liberté
d'expression, la liberté d'association, le droit à
la vie, le droit à une justice équitable, le droit
de participer à la vie politique de son pays, entre autres.
Tous ces domaines (et d'autres encore, dans la même sphère)
sont traditionnellement abordés dans le cadre du système
éducatif officiel - notamment par l'éducation à
la citoyenneté, l'instruction civique, l'éducation
politique /l'éducation à la démocratie, ou
encore une formation juridique.
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«Les droits de toute l'humanité sont restreints si les droits d'un
seul homme sont menacés»
John Kennedy
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Une deuxième
génération de droits (Les droits liés
au principe d'égalité)
Il s'agit des droits sociaux, économiques et culturels
- tels que le droit à un niveau de vie décent, le
droit au travail, le droit d'adhérer à un syndicat,
le droit à la santé et le droit à l'éducation.
Ces aspects sont souvent négligés - tout au moins
dans le cadre du système éducatif formel. A l'école,
les cours d'économie, par exemple, traitent rarement des
droits en question, alors que l'on peut affirmer qu'ils le devraient.
Ces droits liés à la notion d'égalité
sont parfois traités dans le cadre d'une sorte de «programme
parallèle» - en d'autres termes, bon nombre d'activités
moins formelles, également effectuées dans le cadre
de l'école ou de groupements de jeunesse, ou encore les
travaux réalisés dans le cadre de groupes éducatifs
dirigés par un tuteur, ou dans le contexte de l'éducation
sociale et sanitaire. Dans l'ensemble, d'ailleurs, on reconnaît
de plus en plus - et à juste titre - que cette deuxième
génération de droits est tout aussi importante pour
la citoyenneté que la première génération,
généralement plus facilement acceptée.
Une troisième génération
de droits (Les droits liés à la solidarité)
On parle également à ce sujet de «droits
émergents» , dans la mesure où, à l'heure
actuelle, ils sont en cours de reconnaissance et d'acceptation.
Il s'agit des droits collectifs d'une société
ou d'un peuple - tels que le droit à un développement
durable, le droit à la paix ou encore à un environnement
sain. Certains secteurs de l'éducation s'intéressent
de plus en plus spécifiquement à ce type de droits
- notamment l'éducation environnementale, l'éducation
à la paix et l'éducation au développement.
(On trouvera au Chapitre 4 de plus amples informations sur ces
différentes «générations» de droits).
«L'une ou l'autre des questions analysées par votre
groupe est-elle liée aux droits de l'homme?»
Thèmes traités
dans le présent manuel
Le présent ouvrage s'organise autour de 16 thèmes
liés aux droits de l'homme - dont on pourra voir qu'ils
sont directement pertinents par rapport à une ou plusieurs
générations de droits.
- L'éducation
- L'égalité entre les sexes
- L'environnement
- La citoyenneté
- La démocratie
- La discrimination et la xénophobie
- La mondialisation
- La paix et la violence
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- La pauvreté
- La santé
- La sécurité humaine
- Le sport
- Les droits de l'enfant
- Les droits de l'homme en général
- Les droits sociaux
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Ces domaines sont tous d'égale importance. En fait, ils
sont liés à un point tel que le fait d'aborder l'un
de ces secteurs entraîne nécessairement une connexion
avec tel ou tel autre. C'est là une conséquence
directe du fait que les droits de l'homme sont indivisibles,
interdépendants et interconnectés: on
ne peut traiter telle ou telle catégorie de droits de manière
isolée, car tous les droits sont liés entre eux
par des voies diverses et intimes.
Le graphique figurant en page suivante illustre en partie cette
interdépendance. D'autres illustrations étaient
également possibles: on aurait pu, par exemple, redessiner
le cercle extérieur quasiment au hasard et faire quand
même apparaître les liens. Les thèmes situés
sur le cercle extérieur se mêlent, tout comme les
domaines éducatifs inscrits dans le cercle central. De
même, les frontières entre les première, deuxième
et troisième générations de droits ne sont
pas clairement tracées. L'éducation, par exemple,
fait traditionnellement partie de la deuxième génération
de droits; or, c'est un domaine également indispensable
à une participation politique efficace du citoyen (droit
de première génération) et à la défense
du développement durable (droit de troisième génération).
Par conséquent, les analyses qui suivent doivent apparaître
comme des réflexions possibles parmi d'autres. Quoi qu'il
en soit, elles permettront d'illustrer la pertinence des différents
thèmes précités par rapport à bon
nombre de domaines éducatifs d'actualité, ainsi
que les recoupements entre ces différents secteurs éducatifs.
L'éducation à
la citoyenneté
L'éducation à la citoyenneté vise à faire des
jeunes des citoyens actifs et responsables. En 1997, le Conseil
de l'Europe mettait en place le Projet d'Éducation à la
citoyenneté démocratique; le rapport de juin 2000
relatif à ce projet soulignait, à cet égard,
l'importance de la justice sociale et de l'égalité
des droits. Dans son ouvrage intitulé Citizenship
and Social Class (Cambridge University Press, 1950), T.H.
Marshall indique que la citoyenneté n'est effective que
si elle garantit trois grandes catégories de droits; cet
auteur définit les trois composantes de la citoyenneté
de la manière suivante:
- une composante civile, incluant les droits liés
aux libertés individuelles;
- une composante politique - autrement dit, le droit
de prendre part à l'exercice du pouvoir, ainsi que le
droit de vote et de participation aux institutions parlementaires;
- une composante sociale, celle de la citoyenneté,
liée au droit de jouir du niveau de vie dans la norme,
ainsi que d'une égalité en matière d'accès
à l'éducation, à la santé, au logement
et à des revenus minima.
L'éducation individuelle
et sociale |
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«Toute
personne a le droit de prendre part librement à la vie
culturelle de la communauté, de jouir des arts et de participer
au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent.»
Déclaration universelle des
Droits de l'Homme, article 27
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Dans de nombreux pays, il existe une forme
d'éducation relative à la fonction de l'individu
dans la société, qui prépare les jeunes à
quelques-uns des défis qu'ils devront personnellement relever.
Certes, ce type d'éducation peut recouper en partie l'éducation
à la citoyenneté, mais il concerne également
la vie de chacun, par exemple en termes de loisirs - et notamment
en ce qui concerne le sport, l'appartenance à des clubs
ou associations, la musique, les arts ou toute autre forme de
culture. Enfin, cette éducation de type individuel peut
également concerner les relations que chacun pourra entretenir
personnellement avec les autres. Les droits de l'homme y sont
liés de deux manières essentielles: d'une part,
le problème de l'épanouissement personnel et des
relations avec les autres a une dimension sociale et morale, à
laquelle répondent les valeurs liées aux droits
de l'homme; et, d'autre part, du fait que le droit de participation
à la vie culturelle est également reconnu par la
Déclaration universelle des droits de l'homme et par d'autres
traités internationaux. Si les jeunes auprès desquels
vous travaillez personnellement sont à même
de revendiquer ce droit, il est, ailleurs dans le monde, des jeunes
gens qui n'en bénéficient pas.
L'éducation aux valeurs / L'éducation
morale |
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«Aujourd'hui, le plus grand fléau est l'indifférence. Savoir
et ne pas agir, c'est cautionner les injustices. La planète
est désormais un tout petit «village» . Et ce
qui se produit dans d'autres pays nous concerne forcément.»
Elie Wiesel, Prix Nobel de la Paix
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Si la transmission des valeurs fait également
partie des programmes scolaires dans certains pays, cela soulève
fréquemment deux questions fondamentales: d'une part, quelles
sont les valeurs à transmettre dans ce cadre? Et, d'autre
part, comment être certain que les valeurs en question ne
sont pas exclusivement liées à notre propre culture?
C'est là une problématique courante pour bon nombre
de ceux qui s'engagent dans ce type d'éducation, et le
concept de «droits de l'homme» est un bon moyen d'y
répondre. En effet, les droits de l'homme ne reposent pas
seulement sur des valeurs communes à toutes les grandes
religions et à toutes les grandes civilisations, ils sont
également considérés comme universels par
la quasi-totalité des nations. On ne saurait reprocher
à quiconque de vouloir transmettre les valeurs liées
aux droits de l'homme!
L'éducation à
la citoyenneté mondiale
La mondialisation est un problème qui préoccupe
de nombreux jeunes d'aujourd'hui; c'est un sujet à part
entière dans le cadre du présent ouvrage. D'une
manière générale, la notion d'éducation
à la citoyenneté mondiale consiste en une analyse
des différents modes de vie et de comportement sur notre
planète. Cette forme d'éducation revêt une
certaine importance, car elle situe l'individu non seulement dans
sa collectivité ou société propre, mais aussi
à l'échelle planétaire. On peut y avoir recours
pour poser un certain nombre de problèmes liés aux
droits de l'homme, mais également pour sensibiliser chacun
aux violations de ces droits, perpétrées en divers
points du globe. L'éducation à la citoyenneté
mondiale permet aux jeunes d'évaluer les effets de leurs
actes et de prendre conscience de leur responsabilité individuelle.
L'» Institute of Global Éducation » , organisation non
gouvernementale et à but non lucratif dépendant
des Nations Unies, a été créé en 1984,
en tant qu'université mondiale pour la paix. Cette institution
s'est fixé pour objectif de contribuer à la création
d'un monde où la paix et l'alimentation décente
de tous sont des valeurs communes - un monde également
caractérisé par la responsabilité en matière
environnementale, par la justice sociale, et où chacun
peut s'épanouir au maximum dans un esprit général
de coopération.
L'éducation interculturelle
Il y a un lien tout naturel entre éducation à
la citoyenneté mondiale et éducation interculturelle,
cette dernière permettant d'analyser notre interaction
avec d'autres cultures, d'autres sociétés ou groupements
sociaux. A l'heure actuelle, toutes les sociétés
se caractérisent par un degré croissant de multiculturalisme
et de diversité culturelle. Dès lors, la reconnaissance
et le respect des droits des minorités sont de plus en
plus importants. Aujourd'hui, nous sommes contraints de réviser
nos anciennes conceptions - qui faisaient de chaque société
nationale une entité homogène sur le plan culturel.
Désormais, ce type de vision est dépassé
du fait d'un double processus - l'intégration européenne
et l'interdépendance économique et sociale accrue
des différentes parties du monde. Même dans les régions
qui ne connaissent pas de grands flux d'immigration, les conflits
pouvant éclater ici ou là s'expliquent le plus souvent
par l'incompréhension des différentes populations
composant telle ou telle collectivité et le choc de leurs
modes de vie particuliers. Ainsi, les conflits de l'Irlande du
Nord, de l'ex-Yougoslavie, ou encore de la région du Caucase
sont la triste illustration de l'incapacité à respecter
et à côtoyer d'autres cultures.
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«Tous différents
mais non pas indifférents!»
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L'éducation interculturelle peut
également contribuer de manière efficace à
la lutte contre ces phénomènes des sociétés
modernes que sont le racisme, la discrimination raciale et l'intolérance.
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L'éducation
interculturelle propose la découverte des relations mutuelles
et l'élimination des barrières.
Kit pédagogique «Tous
différents, Tous égaux»
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La Direction de la Jeunesse et du Sport
a consacré beaucoup d'efforts à l'éducation
interculturelle - notamment par le biais des Centres Européens
de la Jeunesse et du Fonds Européen pour la Jeunesse. La
campagne «Tous différents, Tous égaux» ,
qui visait à lutter contre le racisme, la xénophobie,
l'antisémitisme et l'intolérance, a voulu répondre
à la montée de la haine raciste et de l'intolérance
visant les groupes minoritaires. L'un des objectifs déclarés
de cette campagne était «de rapprocher les individus
et de donner un nouvel élan à la lutte contre toutes
les formes d'intolérance» . Le kit pédagogique
également intitulé «Tous différents,
Tous égaux» a été conçu à
l'intention des travailleurs sociaux et des éducateurs
opérant auprès des jeunes, afin de leur permettre
d'apporter leur propre contribution à cette campagne. Cet
ouvrage définissait deux grandes directions en matière
d'éducation interculturelle:
- aider les jeunes à reconnaître par eux-mêmes
l'inégalité, l'injustice, le racisme et toutes
les formes de clichés et de préjugés;
- doter les jeunes des connaissances et compétences
nécessaires pour relever ce type de défi et, notamment,
faire évoluer ces idées préconçues.
Les objectifs et les principes de l'éducation interculturelle
ont pu être également poursuivis et respectés
par d'autres voies, et notamment celle de l'apprentissage
interculturel (concept davantage lié à l'éducation
non-formelle, tout particulièrement dans le cadre des
activités visant les jeunes à l'échelon
européen).
L'éducation contre le racisme
Le point de départ de cet aspect particulier de l'éducation
est l'idée que nous vivons désormais dans des sociétés
multiculturelles et démocratiques, où chacun a le
droit à l'équité et à la justice.
Cependant, cette approche prend également en considération
l'existence très réelle du phénomène
du racisme et des comportements racistes dans toutes nos sociétés
modernes, et les conséquences que ce phénomène
peut avoir pour les jeunes, plus particulièrement sur ceux
associés à certaines minorités - à
la fois par une connotation négative, pour ces jeunes,
du processus éducatif, et du fait que cela réduit
leurs chances de réussir ultérieurement, dans leur
vie d'adulte. L'éducation antiraciste s'efforce d'aborder
le problème des comportements, du langage et des pratiques
racistes - aux niveaux individuel et institutionnel -, et de sensibiliser
chacun au préjudice que peut causer le racisme dans la
société moderne. Ce type d'éducation vise
à contribuer à la création de sociétés
multiraciales et interdépendantes, dans lesquelles les
droits de tous les citoyens sont également respectés
et protégés.
L'éducation au
développement
L'éducation au développement est très étroitement
liée à l'éducation à la citoyenneté
mondiale. Cependant, elle concerne plus particulièrement
la troisième génération de droits - tels
que le droit à un développement durable, à
un environnement sain et à la paix. L'une des grandes priorités
de ce type d'éducation est également l'interaction
de différentes sociétés et méthodes
de développement - et c'est la raison pour laquelle, dans
notre graphique, nous avons lié l'éducation au développement
et l'éducation interculturelle. Par conséquent,
l'éducation au développement est globale, dans la
mesure où elle considère le monde comme un ensemble
indivisible, et où elle regarde vers l'avenir. |
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«
L’éducation doit encourager l’épanouissement intellectuel et affectif
de chacun. Elle doit
développer le sens des
responsabilités sociales et de la solidarité avec les groupes
plus défavorisés, et doit également permettre le respect du principe
d’égalité dans la vie
quotidienne.»
Recommandation de l’UNESCO
concernant l’éducation en vue de
la compréhension, de la
coopération et de la paix à
l’échelle mondiale, et l’éducation aux droits de l’homme et aux
libertés fondamentales
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La «Development Éducation Association»
est une organisation britannique qui opère dans ce domaine
depuis près de dix ans. Elle a défini l'éducation
au développement comme un processus d'apprentissage tout
au long de la vie, qui permet:
- d'analyser les liens entre, d'une part, les peuples des pays
«développés» du Nord et, de l'autre,
ceux des pays du Sud, dits «en développement»
et, notamment, de faire en sorte que chacun puisse comprendre
le lien entre sa vie personnelle et celle des autres habitants
de la planète;
- d'améliorer la compréhension des forces économiques,
sociales et politiques qui façonnent nos vies;
- de développer les capacités, les comportements
et les valeurs, afin que les peuples puissent agir ensemble
en vue de prendre en main leur destin et de changer le monde.
L’éducation relative à l’environnement
La recherche de méthodes de développement durable
est l’un des objectifs clés de l’éducation au
développement – ce qui conduit aussi, tout naturellement, à se
préoccuper de l’avenir de
l’environnement. A cet égard, les questions de développement économique
– et notamment
l’évolution des pays «en développement» - doivent être envisagées
par rapport au coût que ce
processus peut avoir pour l’humanité et pour la planète dans son
ensemble. L’éducation relative à
l’environnement vise à attirer l’attention des peuples sur ces
problèmes et à encourager une plus
grande attention et un plus grand respect à l’égard des ressources
naturelles mondiales. |
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«Il n’y a pas de voie vers la paix.
C’est la paix elle-même qui constitue notre voie.»
M. K. Gandhi |
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Et, encore une fois, cet
aspect est lié aux préoccupations relatives aux droits de l’homme.
Du fait
que la vie de l’espèce humaine dépend d’un environnement sain
et durable, les questions
environnementales se situent au tout premier plan du travail relatif
aux droits de l’homme – à l’échelon mondial et en regard de l’avenir
et du sort des générations futures. Aujourd’hui, certains n’hésitent
pas à dire qu’il faut reconnaître officiellement un «droit de
l’homme environnemental» à part entière.
L'éducation à
la paix
Les ressources naturelles de la planète ne sont pas également
réparties. Elles donnent lieu - et vont certainement continuer
à le faire - à de violents conflits entre les individus
et sociétés. Et, il y a, malheureusement, d'autres
raisons encore à ce type de conflits. Les éducateurs
travaillant dans le domaine de la paix peuvent, certes, se préoccuper
d'une répartition plus équitable ou plus intelligente
des ressources de la planète dans le but de résoudre
certains conflits qui agitent notre monde. Mais la véritable
préoccupation de ces éducateurs sera probablement
les conflits en eux-mêmes, et notamment leurs causes structurelles.
L'éducation à la paix repose sur un concept allant
bien au-delà de l'absence de guerre, et selon lequel la
paix ne peut être véritablement instaurée
que par la recherche de la justice et par la compréhension
des formes structurelles d'exploitation et d'injustice.
Il n'est guère difficile de convaincre de la nécessité
de l'éducation à la paix - visant à une meilleure
compréhension des conflits, à un respect mutuel
des peuples (qui est l'une des conditions d'élimination
des affrontements violents), et à l'acquisition de capacités
permettant de désamorcer les situations potentiellement
dangereuses et d'aboutir à un état de paix. Notre
monde a précisément besoin de cela: un authentique
droit à la vie pour chacun et un authentique respect de
chacun - y compris de ceux d'entre nous qui ont commis
des erreurs. L'éducation à la tolérance,
à la compréhension interculturelle et, fondamentalement,
au caractère intrinsèque et universel des droits
de l'homme les plus essentiels doit être l'un des chemins
majeurs pour atteindre cet objectif.
La période 2001- 2010 a été déclarée
«Décennie internationale pour une culture de la paix
et de la non-violence pour les enfants du monde entier» (UN
Doc A/RES/53/25). L'Association internationale pour la recherche
de la paix (International Peace Research Association), créée
avec le soutien de l'UNESCO, comporte une Commission d'éducation
à la paix réunissant des éducateurs soucieux
de promouvoir la culture de la paix.
L'éducation juridique
C'est là, peut-être, le secteur le plus «formel»
de tous les types d'éducation abordés jusqu'à
présent. Cependant, cette «éducation juridique»
n'est pas seulement un apprentissage des lois en vigueur; c'est
également une manière d'encourager le respect de
l'Etat de droit et des principes de justice fondamentaux inscrits
dans les traités internationaux relatifs aux droits de
l'homme.
On peut faire le lien entre l'éducation juridique et
les droits de l'homme à deux niveaux distincts: premièrement,
au niveau des droits formels spécifiques qui protègent
toute personne de pratiques judiciaires et de procès inéquitables;
et, deuxièmement, à l'échelon du droit international.
Les institutions des Nations Unies, la Cour européenne
des Droits de l'Homme et d'autres organisations régionales
sont des instances juridiques dont l'objectif est de protéger
les droits de l'homme. Mais, pour atteindre effectivement cet
objectif, nous devons apprendre à mieux connaître
et à utiliser ces institutions. Celles-ci ne sont pas faites
pour nous écarter du champ en question.
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