Jour noir

Niveau 3

Theme I & M

Quelles images associez-vous à l'expression de «jour blanc» ?

Quelles images associez-vous à l'expression de «jour noir» ?

En disant «l'avenir est noir», nous signifions que les choses se présentent mal. En anglais, on emploie l'expression de «black mark» pour parler de mauvaise note, en français, «noir» signifie aussi souvent «marqué par le mal» : magie noire, messe noire, roman noir, etc. Le noir est-il toujours associé au mal - et, par association, les Noirs sont-ils mauvais ?

Thèmes abordés

• Comment les valeurs sont-elles transmises par le langage ?

• Les stéréotypes et les préjugés

• Les dangers d'une utilisation de la langue sans aucun sens critique

Objectifs

• Prendre conscience du fait que la langue n'est pas dénuée d'appréciation de valeur.

• Prendre conscience de la façon dont le langage peut refléter la discrimination à l'égard des minorités.

• Apprendre à apprécier l'importance de l'emploi d'un langage non discriminatoire.

Durée: 45 minutes

Taille du groupe

Indifférente. Les participants pourront être divisés en groupes de travail de 6-8.

Préparation

• Un grande feuille de papier et un marqueur par groupe

• Un agrandissement du tableau ci-dessous, punaisé, afin que chacun puisse le voir

Instructions

1. Divisez le groupe en sous-groupes de 6-8 personnes.

2. Demandez aux sous-groupes de se répartir dans la pièce pour travailler.

3. Donnez à chaque groupe une feuille de papier et un marqueur, afin que chacun reproduise le tableau suivant :

+

0

-

 

 

 

 

 

4. Expliquez-leur que cette activité concerne le langage que nous employons. Ils doivent donc réfléchir à des expressions faisant intervenir les termes de : Blanc, Noir, Indien, Rom (Tsigane), Juif, Arabe, Russe, etc. Tandis qu'ils trouvent des expressions, ils doivent réfléchir à la façon dont les termes précités sont employés. Si la phrase a une connotation positive, ils doivent l'écrire dans la première colonne, si elle a une connotation neutre dans la deuxième colonne et si elle a une connotation négative dans la troisième. Par exemple, l'expression «l'avenir est noir» fait référence à un avenir incertain et troublé : il faut donc la placer dans la troisième colonne. L'expression «d'été indien» s'emploie dans la cas d'une arrière saison clémente : elle concerne donc la première colonne. Consacrez 15 minutes à cette partie de l'activité.

5. Demandez à présent aux groupes de se pencher sur les expressions figurant dans la troisième colonne - à connotation négative -, de réfléchir à des alternatives et de les écrire dans la quatrième colonne qui pourrait être intitulée : «langage alternatif».

6. Lorsque les groupes ont terminé, exposez les tableaux et demandez à chacun de lire les expressions trouvées.

Compte rendu et évaluation

L'évaluation doit être centrée autour des expressions trouvées :

• Quelle est la colonne la plus remplie ?

• Quelle sorte de termes trouvons-nous dans les 1ère, 2ème et 3ème colonnes ?

• Le langage n'étant pas neutre, quelles sont les valeurs exprimées par notre langage à propos de notre culture et des autres cultures ?

• Est-il important d'employer un langage sans connotation négative à propos des autres cultures ? Pourquoi ? Si oui, comment modifier notre langage ?

Conseils pour l'animateur

Si le groupe est international, il peut être intéressant de répartir les participants en groupes en fonction de leur langue maternelle, afin de procéder à une analyse comparative.

Quelquefois, le débat qui fait suite à cette activité s'oriente sur le langage «politiquement correct». Tel n'est pas l'objectif de cette activité. Il s'agit plutôt de s'interroger pour savoir pourquoi il est plus courant de donner une connotation positive au terme de «Blanc» qu'à ceux de «Noir» ou de «Tsigane», et vice-versa. Mais, si la question de pose, vous devrez l'aborder et non la négliger.

Souvent, les participants avancent que, lorsqu'ils emploient des expressions du type «Elle est d'une humeur noire», c'est-à-dire de mauvaise humeur, ils ne pensent pas aux Noirs et ne font aucune discrimination. Dans ce cas, il est important de différencier les attitudes personnelles des valeurs transmises par la langue. Très souvent, nous employons des phrases sans être conscients de leur origine et donc des valeurs implicitement contenues. Le débat est le même à propos des expressions du langage sexiste.

Suggestions de suivi

Demandez à chacun de faire attention à la façon dont il s'exprime, mais aussi d'étudier le langage des médias et de la publicité. Organisez un concours pour trouver des phrases délibérément utilisées pour encourager les préjugés et la discrimination, ou amusez-vous à rechercher l'origine d'expressions courantes.

Vous pouvez approfondir votre réflexion sur le rôle des médias s'agissant de transmettre et de perpétuer les préjugés avec «Les partis pris des médias» (page 165). Si vous aimez les mots et les calembours, essayez «Concours Euroblagues» (page 89), pour explorer les implications des jeux de mots, tant pour les utilisateurs que pour les personnes visées.