Contes et légendes du monde

Niveau 2

Theme G & I

Les contes sont l'une des formes d'expression les plus intéressantes et les plus significatives d'une culture. Ancrés dans l'histoire, transmis verbalement, les contes véhiculent aussi les principales valeurs culturelles. Cette activité fait appel aux contes pour explorer nos perceptions (et nos préjugés) des différentes cultures.

Thèmes abordés

• Les perceptions et les images que nous avons des cultures différentes de la nôtre

• L'ethnocentrisme et les stéréotypes

Objectifs de l'activité

• Éveiller la curiosité des participants à propos des contes d'autres cultures et peuples.

• S'attaquer aux stéréotypes et aux préjugés au sujet des valeurs des autres cultures.

• Éveiller la curiosité à l'égard des autres peuples, cultures, musiques et langues.

• Remettre en question les opinions des participants et instaurer une bonne ambiance au sein du groupe.

Durée: 60-90 minutes

Taille du groupe: 4 personnes minimum

Préparation

• Choisissez plusieurs contes (ou tous) et préparez un exemplaire de la «version A» pour chacun des participants.

• Préparez aussi des photocopies des contes dans leur intégralité, que vous distribuerez à la fin et, si vous le désirez, des exemplaires en langue originale.

Instructions

1. Distribuez à chaque participant une copie des contes (version A), et donnez-leur 15 à 20 minutes pour les lire.

2. Demandez-leur d'essayer de deviner leur origine. Cela fonctionnera mieux si vous leur donnez un choix de réponses : Europe méridionale, Europe septentrionale, Europe centrale, Europe orientale, Afrique, Moyen-Orient, Amérique du Sud, Asie, Amérique du Nord, etc.

3. Puis demandez-leur de former des groupes de 4-6 pour échanger leurs opinions et discuter des raisons de leurs choix.

4. Demandez à présent à chaque groupe d'arrêter une décision commune concernant l'origine de chaque conte. Accordez-leur 30-45 minutes pour discuter.

5. En plénière, demandez à chaque groupe de présenter ses conclusions et les raisons de ses choix. Cela conduira très certainement à des discussions qui amèneront certains à revoir leurs décisions et à suggérer d'autres idées.

6. Vous devrez décider du moment opportun pour mettre un terme à cette discussion. Puis distribuez les versions intégrales des contes (avec les versions en langue originale), ou lisez les versions intégrales et indiquez leur origine.

Compte rendu et évaluation

Si vous le jugez approprié, commencez la discussion en demandant aux participants s'ils ont aimé ces contes, s'ils ont été surpris par leur origine, s'il était difficile de deviner leur origine et pourquoi, etc.

Puis, poursuivez la discussion en vous concentrant sur ce qui a conduit les participants vers leurs décisions, et sur les valeurs et les éléments qu'ils associent aux différentes cultures.

Conseils pour l'animateur

Les contes expriment souvent des valeurs fondamentales et un même conte peut exister dans différentes versions dans plusieurs pays, compte tenu des variations des conditions géographiques et climatiques, de la religion, des valeurs, etc.

L'activité fonctionne mieux si les participants sont en mesure de dépasser les circonstances d'ordre strictement pratique (comme le climat, ou l'existence d'un animal donné dans une région donnée, etc.) pour considérer les valeurs (ou la morale) véhiculées par le conte.

Suggestions de suivi

Une activité de suivi envisageable, notamment dans le cadre d'un groupe multiculturel, consiste à demander aux participants d'apporter des contes de leur pays ou culture pour une prochaine session. Cette activité peut aussi être une façon intéressante de rapprocher les générations.

Si vous aimez lire des histoires, vous aimerez peut-être aussi jouer : «Limite 20» vous garantit un moment amusant et plein d'action ! Si vous aimez les collages, essayez «Portraits».

CONTES - VERSIONS A (à distribuer en premier)

 

LE SANGLIER AVEUGLE

Il était une fois un chasseur qui marchait dans la brousse avec son fusil. Tout à coup, il aperçut deux sangliers trottinant l'un derrière l'autre. Le chasseur visa, puis tira sur le second sanglier. Alors il se produisit quelque chose d'étonnant. Le premier s'enfuit en courant, tandis que le second, immobile, semblait désemparé. Il restait là, avec, semblait-il au chasseur, une brindille sèche dans la gueule.

Le chasseur s'approcha doucement, de crainte que le sanglier ne l'attaque. Il remarqua bientôt que la bête ne bougeait plus, n'essayant même pas de suivre son ami. Curieux, le chasseur s'approcha pour mieux voir. Puis, il vit que ce qu'il avait pris pour une brindille sèche était en fait la queue du sanglier qui s'était enfui. Alors, le chasseur compris que le sanglier était aveugle, et que sa balle avait coupé net la queue du premier. Il attrapa le sanglier aveugle, et tandis qu'il le ramenait à la maison, le sanglier ne lâchait pas la queue de son ami.

Chez lui, le chasseur nourrit le sanglier et prit soin de lui du mieux qu'il le put.

C'est drôle. Même les animaux ont de la considération pour leurs semblables. Alors nous, êtres doués d'intelligence, ne devrions-nous pas prendre soin de nos parents, de nos enfants et de nos amis lorsqu'ils ont besoin d'aide ?

LE CONTE DE W. X. QUI PÊCHAIT DES POISSONS POUR
SA BELLE-MÈRE DANS LE FROID DE L'HIVER

W. X. était un homme qui vécut il y a fort longtemps. Sa mère naturelle était morte jeune, et son père s'était remarié avec une femme dont le nom de famille était Z. ; elle devint sa belle-mère.

La belle-mère était avare et n'aimait pas W. X., c'est pourquoi elle avait l'habitude de le calomnier devant son père. Le temps passant, le père commença lui aussi à ne plus aimer son fils. Malgré cela, le fils restait gentil et prévenant vis-à-vis de ses parents.

Un hiver, le temps était très mauvais, et il neigeait sans interruption pendant des jours. Il faisait si froid après ces chutes de neige que la petite rivière d'à côté, habituellement si chantante, était à présent calme et gelée.

Les gens restaient à la maison à cause du froid, et même les animaux sortaient rarement. Le sol était complètement recouvert de neige.

Un jour, la belle-mère de W. X. décida qu'elle voulait manger du poisson frais au dîner et en parla à son beau-fils. Il pensa :

- Comment puis-je pêcher du poisson frais alors qu'il neige toute la journée et que les rivières sont gelées ?

Comme nous l'avons dit, W. X. était un fils prévenant. Alors, il sortit immédiatement dans la blancheur sauvage en quête de poissons.

W. X. chercha longtemps, mais comment pouvait-il trouver du poisson frais ? Enfin, il se rendit près de la rivière. Le sol était dur et froid et le vent hurlait. Il faisait si froid que tout son corps tremblait.

Il restait debout face à la rivière gelée pensant :

- Je ne peux rentrer à la maison les mains vides alors que ma belle-mère veut du poisson.

Que pouvait-il faire ? W. X. réfléchit encore et encore, mais il ne parvint pas à trouver de solution. Alors, de désespoir, il se mit à pleurer et les larmes roulaient sur ses joues. Plus il pleurait, plus les larmes coulaient, si bien qu'à la fin, un trou se forma sur la surface glacée de la rivière. Soudain, deux poissons jaillirent du trou et tombèrent sur la glace. Ils étaient venus à la vie grâce à la chaleur des larmes de W. X.

Débordant de joie, W. X. ramassa les poissons et les rapporta à sa belle-mère.

Comme W. X., nous ne devrions jamais perdre espoir.

LES PIGEONS ET LE FILET DU CHASSEUR

Il y avait une fois un très vieux chêne dans lequel vivaient un grand nombre de pigeons. Toute la journée, les pigeons volaient aux alentours en quête de nourriture. Le soir, ils retournaient passer la nuit dans leur chêne.

Un jour, tandis que les pigeons cherchaient de la nourriture, comme d'habitude, un petit cria :

- Regardez, regardez toutes ces graines ! Regardez toutes ces graines qui jonchent le sol ! Les autres pigeons virent qu'il avait raison et le rejoignirent pour se poser, mais un vieux pigeon très sage leur cria :

- Stop, n'y allez pas ! Comment se fait-il qu'il y ait tant de graines à cet endroit ?

- Qu'importe ! dit un autre pigeon. Allons-y, mangeons ces graines tous ensemble !

Tout le vol de pigeons se posa, excepté le vieux pigeon sage. Ils commencèrent alors à festoyer, tandis que le vieux pigeon les observait à distance. Lorsque les pigeons eurent fini leur festin, ils voulurent s'envoler - mais ne le purent pas. Ils était pris au filet et commencèrent à crier, désespérés :

- Au secours, nous sommes prisonniers, au secours !

Le vieux pigeon sage leur répondit :

- Ne vous inquiétez pas.

Mais l'un des pigeons cria :

- Regardez, quelqu'un vient par là ! C'est le chasseur qui vient nous prendre !

Le vieux pigeon sage leur dit alors :

- Calmez-vous. Décollez tous en même temps et vous parviendrez à soulever le filet.

Les pigeons s'entraidèrent et réussirent à soulever un peu le filet. Tous firent tant d'efforts qu'ils purent s'envoler avec le filet. Le vieux pigeon sage les précédait.

Ils volèrent longtemps jusqu'à un arbre. Puis, le vieux pigeon sage leur dit, en leur montrant l'arbre :

- Vous pouvez vous installer ici. Une bonne amie à moi habite ici, une souris.

Il appela la souris qui arriva et rongea les mailles du filet, jusqu'à ce que les pigeons puissent se libérer.

Tous les pigeons remercièrent chaleureusement la souris.

COMMENT LE LIÈVRE SE RETROUVA AVEC UNE PETITE QUEUE

Dans le vignoble, le loup creusait et plantait de nouveaux plants. Il avait demandé au renard et au lièvre de venir l'aider, et leur avait préparé un succulent repas - un pot de miel. Tous trois travaillaient avec application, mais le renard avait envie de goûter le miel, alors il se retourna et leur cria :

- Hello, Hello !

- Que se passe-t-il demanda le loup ?

- Je suis invité à une fête, mentit le renard.

- Alors, vas-y, répondit le loup.

- Et reviens vite, ajouta le lièvre.

Mais le renard courut vers le buisson dans lequel le loup avait caché le pot de miel. Il mangea jusqu'à ce que son ventre soit rempli du miel savoureux, puis retourna vers le loup et le lièvre.

- Comment était la fête ? demanda le loup curieux.

- Animée, répondit le renard avec un sourire malicieux.

- Et la nourriture ? demanda le lièvre.

- Douce et succulente, répondit le renard avec ruse.

Puis, ils continuèrent à creuser. Bientôt, le renard se retourna et cria :

- Hello ! Hello !

- Qu'y-a-t-il maintenant ? demanda le loup.

- Je suis invitée à une autre fête, répondit le renard.

- Alors, vas-y, dit le loup.

Puis, le renard revint. A nouveau, le loup et le lièvre lui demandèrent si la fête lui avait plu.

- Pas moins que la dernière fois.

Lorsque le renard s'éclipsa pour la troisième fois - pour finir le pot de miel - le loup et le lièvre s'étaient endormis, épuisés par leur dur labeur.

Lorsque le renard rusé revint, il barbouilla le nez du lapin avec le reste de miel. Puis, il cria :

- Debout, les dormeurs !

- Oh, tu es déjà de retour ? Comment était la fête, demanda le loup en bâillant ?

- C'était fini, dit le renard avec un sourire malicieux.

- As-tu bien mangé ? demanda le lièvre en frottant ses yeux d'un air endormi.

- C'était excellent, dit le renard en se léchant les babines.

Frère loup, ne vas-tu pas à présent nous inviter à manger ?

- Bien sûr ! dit le loup en hochant la tête. Il est midi et c'est l'heure de déjeuner.

Et il fit un signe de tête en direction du buisson où il avait caché le pot de miel.

Mais, il fut vite de retour avec le pot de miel vide et grogna :

- Quelqu'un a mangé tout le miel ! Si je savais qui est le voleur je lui tordrai le cou !

Alors le renard, doucereux, répondit :

- C'est le lièvre qui a avalé le miel pendant que tu dormais, frère loup !

- Ce n'est pas vrai ! protesta le lièvre.

Le loup, furieux, bondit sur le lièvre pour lui tordre le cou. Le lièvre démarra en trombe, le souffle du loup dans son cou.

Au bout de quelques mètres, le loup l'avait presque rattrapé et parvint à lui mordre un bout de queue.

Mais, heureusement pour le lièvre, il ne réussit pas à l'attraper et à lui tordre le cou.

Et c'est depuis ce temps que le lièvre a une petite queue.

CONTES : VERSIONS INTÉGRALES (à distribuer à la fin)

LE SANGLIER AVEUGLE

Il était une fois un chasseur qui marchait dans la brousse avec son fusil. Tout à coup, il aperçut deux sangliers trottinant l'un derrière l'autre. Le chasseur visa, puis tira sur le second sanglier. Alors il se produisit quelque chose d'étonnant. Le premier s'enfuit en courant, tandis que le second, immobile, semblait désemparé. Il restait là, avec, semblait-il au chasseur, une brindille sèche dans la gueule.

Le chasseur s'approcha doucement, de crainte que le sanglier ne l'attaque. Il remarqua bientôt que la bête ne bougeait plus, n'essayant même pas de suivre son ami. Curieux, le chasseur s'approcha pour mieux voir. Puis, il vit que ce qu'il avait pris pour une brindille sèche était en fait la queue du sanglier qui s'était enfui. Alors, le chasseur compris que le sanglier était aveugle, et que sa balle avait coupé net la queue du premier. Il attrapa le sanglier aveugle, et tandis qu'il le ramenait à la maison, le sanglier ne lâchait pas la queue de son ami.

Chez lui, le chasseur nourrit le sanglier et prit soin de lui du mieux qu'il le put.

C'est drôle. Même les animaux ont de la considération pour leurs semblables. Alors nous, êtres doués d'esprit, ne devrions-nous pas prendre soin de nos parents, de nos enfants et de nos amis lorsqu'ils ont besoin d'aide ?

(Ce conte vient du Tigré - Éthiopie, Afrique)

LE CONTE DE W. X. QUI PÊCHAIT DES POISSONS POUR SA BELLE-MÈRE DANS LE FROID DE L'HIVER

Wang Xiang était un homme qui vécut du temps de la Dynastie des Ch'ing. Sa mère naturelle était morte jeune, et son père s'était remarié avec une femme dont le nom de famille était Zhu ; elle devint sa belle-mère.

La belle-mère était avare et n'aimait pas Wang Xiang, c'est pourquoi elle avait l'habitude de le calomnier devant son père. Le temps passant, le père commença lui aussi à ne plus aimer son fils. Malgré cela, le fils restait gentil et prévenant vis-à-vis de ses parents.

Un hiver, le temps était très mauvais, et il neigeait sans interruption pendant des jours. Il faisait si froid après ces chutes de neige que la petite rivière d'à côté, habituellement si chantante, était à présent calme et gelée.

Les gens restaient à la maison à cause du froid, et même les animaux sortaient rarement. Le sol était complètement recouvert de neige.

Un jour, la belle-mère de Wang Xiang décida qu'elle voulait manger de la carpe fraîche au dîner et en parla à son beau-fils. Il pensa :

- Comment puis-je pêcher des carpes fraîches alors qu'il neige toute la journée et que les rivières sont gelées ?

Comme nous l'avons dit, Wang Xiang était un fils prévenant. Alors, il sortit immédiatement dans la blancheur sauvage en quête de poissons.

Wang Xiang chercha longtemps, mais comment pouvait-il trouver du poisson frais ? Enfin, il se rendit près de la rivière. Le sol était dur et froid et le vent hurlait. Il faisait si froid que tout son corps tremblait.

Il restait debout face à la rivière gelée pensant :

- Je ne peux rentrer à la maison les mains vides alors que ma belle-mère veut du poisson.

Que pouvait-il faire ? Wang Xiang réfléchit encore et encore, mais il ne parvint pas à trouver de solution. Alors, de désespoir, il se mit à pleurer et les larmes roulaient sur ses joues. Plus il pleurait, plus les larmes coulaient, si bien qu'à la fin, un trou se forma sur la surface glacée de la rivière. Soudain, deux carpes jaillirent du trou et tombèrent sur la glace. Elles étaient venues à la vie grâce à la chaleur des larmes de Wang Xiang

Débordant de joie, Wang Xiang ramassa les poissons et les rapporta à sa belle-mère. Ce miracle, comme il le fut expliqué plus tard, était le résultat du sens du devoir de Wang Xiang.

(Conte original chinois)

LES PIGEONS ET LE FILET DU CHASSEUR

Il y avait une fois dans une jungle un très vieux chêne dans lequel vivaient un grand nombre de pigeons. Toute la journée, les pigeons volaient aux alentours en quête de nourriture. Le soir, ils retournaient passer la nuit dans leur chêne.

Un jour, tandis que les pigeons cherchaient de la nourriture, comme d'habitude, un petit cria :

- Regardez, regardez toutes ces graines ! Regardez toutes ces graines qui jonchent le sol ! Les autres pigeons virent qu'il avait raison et le rejoignirent pour se poser, mais un vieux pigeon très sage leur cria :

- Stop, n'y allez pas ! Comment se fait-il qu'il y ait tant de graines à cet endroit ?

- Qu'importe ! dit un autre pigeon. Allons-y, mangeons ces graines tous ensemble !

Tout le vol de pigeons se posa, excepté le vieux pigeon sage. Ils commencèrent alors à festoyer, tandis que le vieux pigeon les observait à distance. Lorsque les pigeons eurent fini leur festin, ils voulurent s'envoler - mais ne le purent pas. Ils était pris au filet et commencèrent à crier, désespérés :

- Au secours, nous sommes prisonniers, au secours !

Le vieux pigeon sage leur répondit :

- Ne vous inquiétez pas.

Mais l'un des pigeons cria :

- Regardez, quelqu'un vient par là ! C'est le chasseur qui vient nous prendre !

Le vieux pigeon sage leur dit alors :

- Calmez-vous. Décollez tous en même temps et vous parviendrez à soulever le filet.

Les pigeons s'entraidèrent et réussirent à soulever un peu le filet. Tous firent tant d'efforts qu'ils purent s'envoler avec le filet. Le vieux pigeon sage les précédait.

Ils volèrent longtemps jusqu'à un arbre. Puis, le vieux pigeon sage leur dit, en leur montrant l'arbre :

- Vous pouvez vous installer ici. Une bonne amie à moi habite ici, une souris.

Il appela la souris qui arriva et rongea les mailles du filet, jusqu'à ce que les pigeons puissent se libérer.

Tous les pigeons remercièrent chaleureusement la souris.

(Ce conte vient d'Inde)

COMMENT LE LIÈVRE SE RETROUVA AVEC UNE PETITE QUEUE

Dans le vignoble, le loup creusait et plantait de nouveaux plants. Il avait demandé au renard et au lièvre de venir l'aider, et leur avait préparé un succulent repas - un pot de miel. Tous trois travaillaient avec application, mais le renard avait envie de goûter le miel, alors il se retourna et leur cria :

- Hello, Hello !

- Que se passe-t-il demanda le loup ?

- Je suis invité à une fête, mentit le renard.

- Alors, vas-y, répondit le loup.

- Et reviens vite, ajouta le lièvre.

Mais le renard courut vers le buisson dans lequel le loup avait caché le pot de miel. Il mangea jusqu'à ce que son ventre soit rempli du miel savoureux, puis retourna vers le loup et le lièvre.

- Comment était la fête ? demanda le loup curieux.

- Animée, répondit le renard avec un sourire malicieux.

- Et la nourriture ? demanda le lièvre.

- Douce et succulente, répondit le renard avec ruse.

Puis, ils continuèrent à creuser. Bientôt, le renard se retourna et cria :

- Hello ! Hello !

- Qu'y-a-t-il maintenant ? demanda le loup.

- Je suis invitée à une autre fête, répondit le renard.

- Alors, vas-y, dit le loup.

Puis, le renard revint. A nouveau, le loup et le lièvre lui demandèrent si la fête lui avait plu.

- Pas moins que la dernière fois.

Lorsque le renard s'éclipsa pour la troisième fois - pour finir le pot de miel - le loup et le lièvre s'étaient endormis, épuisés par leur dur labeur.

Lorsque le renard rusé revint, il barbouilla le nez du lapin avec le reste de miel. Puis, il cria :

- Debout, les dormeurs !

- Oh, tu es déjà de retour ? Comment était la fête, demanda le loup en bâillant ?

- C'était fini, dit le renard avec un sourire malicieux.

- As-tu bien mangé ? demanda le lièvre en frottant ses yeux d'un air endormi.

- C'était excellent, dit le renard en se léchant les babines.

Frère loup, ne vas-tu pas à présent nous inviter à manger ?

- Bien sûr ! dit le loup en hochant la tête. Il est midi et c'est l'heure de déjeuner.

Et il fit un signe de tête en direction du buisson où il avait caché le pot de miel.

Mais, il fut vite de retour avec le pot de miel vide et grogna :

- Quelqu'un a mangé tout le miel ! Si je savais qui est le voleur je lui tordrai le cou !

Alors le renard, doucereux, répondit :

- C'est le lièvre qui a avalé le miel pendant que tu dormais, frère loup !

- Ce n'est pas vrai ! protesta le lièvre.

Le loup, furieux, bondit sur le lièvre pour lui tordre le cou. Le lièvre démarra en trombe, le souffle du loup dans son cou.

Au bout de quelques mètres, le loup l'avait presque rattrapé et parvint à lui mordre un bout de queue.

Mais, heureusement pour le lièvre, il ne réussit pas à l'attraper et à lui tordre le cou.

Et c'est depuis ce temps que le lièvre a une petite queue.

(Ce conte vient de Slovénie)

Ces contes ont été reproduits avec l'aimable autorisa autorisation du «Sweriges Invandrarinstintet Och Museum», Centre multiculturel, Suède, 1991. Ils sont parus dans «Sagor - fran Hela Varlden» . ISBN : 91 - 971276 - 7