LE SANGLIER AVEUGLE
Il
était une fois un chasseur qui marchait dans
la brousse avec son fusil. Tout à coup, il
aperçut deux sangliers trottinant l'un derrière
l'autre. Le chasseur visa, puis tira sur le second
sanglier. Alors il se produisit quelque chose d'étonnant.
Le premier s'enfuit en courant, tandis que le second,
immobile, semblait désemparé. Il restait
là, avec, semblait-il au chasseur, une brindille
sèche dans la gueule.
Le chasseur s'approcha doucement,
de crainte que le sanglier ne l'attaque. Il remarqua
bientôt que la bête ne bougeait plus,
n'essayant même pas de suivre son ami. Curieux,
le chasseur s'approcha pour mieux voir. Puis, il vit
que ce qu'il avait pris pour une brindille sèche
était en fait la queue du sanglier qui s'était
enfui. Alors, le chasseur compris que le sanglier
était aveugle, et que sa balle avait coupé
net la queue du premier. Il attrapa le sanglier aveugle,
et tandis qu'il le ramenait à la maison, le
sanglier ne lâchait pas la queue de son ami.
Chez lui, le chasseur nourrit le
sanglier et prit soin de lui du mieux qu'il le put.
C'est drôle. Même les
animaux ont de la considération pour leurs
semblables. Alors nous, êtres doués d'esprit,
ne devrions-nous pas prendre soin de nos parents,
de nos enfants et de nos amis lorsqu'ils ont besoin
d'aide ?
(Ce conte vient du Tigré
- Éthiopie, Afrique)
LE CONTE DE W. X. QUI PÊCHAIT
DES POISSONS POUR SA BELLE-MÈRE DANS LE FROID
DE L'HIVER
Wang
Xiang était un homme qui vécut du temps
de la Dynastie des Ch'ing. Sa mère naturelle
était morte jeune, et son père s'était
remarié avec une femme dont le nom de famille
était Zhu ; elle devint sa belle-mère.
La belle-mère était
avare et n'aimait pas Wang Xiang, c'est pourquoi elle
avait l'habitude de le calomnier devant son père.
Le temps passant, le père commença lui
aussi à ne plus aimer son fils. Malgré
cela, le fils restait gentil et prévenant vis-à-vis
de ses parents.
Un hiver, le temps était
très mauvais, et il neigeait sans interruption
pendant des jours. Il faisait si froid après
ces chutes de neige que la petite rivière d'à
côté, habituellement si chantante, était
à présent calme et gelée.
Les gens restaient à la maison
à cause du froid, et même les animaux
sortaient rarement. Le sol était complètement
recouvert de neige.
Un jour, la belle-mère de
Wang Xiang décida qu'elle voulait manger de
la carpe fraîche au dîner et en parla
à son beau-fils. Il pensa :
- Comment puis-je pêcher des
carpes fraîches alors qu'il neige toute la journée
et que les rivières sont gelées ?
Comme nous l'avons dit, Wang Xiang
était un fils prévenant. Alors, il sortit
immédiatement dans la blancheur sauvage en
quête de poissons.
Wang Xiang chercha longtemps, mais
comment pouvait-il trouver du poisson frais ?
Enfin, il se rendit près de la rivière.
Le sol était dur et froid et le vent hurlait.
Il faisait si froid que tout son corps tremblait.
Il restait debout face à
la rivière gelée pensant :
- Je ne peux rentrer à la
maison les mains vides alors que ma belle-mère
veut du poisson.
Que pouvait-il faire ? Wang
Xiang réfléchit encore et encore, mais
il ne parvint pas à trouver de solution. Alors,
de désespoir, il se mit à pleurer et
les larmes roulaient sur ses joues. Plus il pleurait,
plus les larmes coulaient, si bien qu'à la
fin, un trou se forma sur la surface glacée
de la rivière. Soudain, deux carpes jaillirent
du trou et tombèrent sur la glace. Elles étaient
venues à la vie grâce à la chaleur
des larmes de Wang Xiang
Débordant de joie, Wang Xiang
ramassa les poissons et les rapporta à sa belle-mère.
Ce miracle, comme il le fut expliqué plus tard,
était le résultat du sens du devoir
de Wang Xiang.
(Conte original chinois)
LES PIGEONS ET LE FILET DU CHASSEUR
Il
y avait une fois dans une jungle un très vieux
chêne dans lequel vivaient un grand nombre de
pigeons. Toute la journée, les pigeons volaient
aux alentours en quête de nourriture. Le soir,
ils retournaient passer la nuit dans leur chêne.
Un jour, tandis que les pigeons
cherchaient de la nourriture, comme d'habitude, un
petit cria :
- Regardez, regardez toutes ces
graines ! Regardez toutes ces graines qui jonchent
le sol ! Les autres pigeons virent qu'il avait
raison et le rejoignirent pour se poser, mais un vieux
pigeon très sage leur cria :
- Stop, n'y allez pas ! Comment
se fait-il qu'il y ait tant de graines à cet
endroit ?
- Qu'importe ! dit un autre
pigeon. Allons-y, mangeons ces graines tous ensemble !
Tout le vol de pigeons se posa,
excepté le vieux pigeon sage. Ils commencèrent
alors à festoyer, tandis que le vieux pigeon
les observait à distance. Lorsque les pigeons
eurent fini leur festin, ils voulurent s'envoler -
mais ne le purent pas. Ils était pris au filet
et commencèrent à crier, désespérés :
- Au secours, nous sommes prisonniers,
au secours !
Le vieux pigeon sage leur répondit :
- Ne vous inquiétez pas.
Mais l'un des pigeons cria :
- Regardez, quelqu'un vient par
là ! C'est le chasseur qui vient nous
prendre !
Le vieux pigeon sage leur dit alors :
- Calmez-vous. Décollez tous
en même temps et vous parviendrez à soulever
le filet.
Les pigeons s'entraidèrent
et réussirent à soulever un peu le filet.
Tous firent tant d'efforts qu'ils purent s'envoler
avec le filet. Le vieux pigeon sage les précédait.
Ils volèrent longtemps jusqu'à
un arbre. Puis, le vieux pigeon sage leur dit, en
leur montrant l'arbre :
- Vous pouvez vous installer ici.
Une bonne amie à moi habite ici, une souris.
Il appela la souris qui arriva et
rongea les mailles du filet, jusqu'à ce que
les pigeons puissent se libérer.
Tous les pigeons remercièrent
chaleureusement la souris.
(Ce conte vient d'Inde)
COMMENT LE LIÈVRE SE RETROUVA
AVEC UNE PETITE QUEUE
Dans le vignoble, le loup
creusait et plantait de nouveaux plants. Il avait
demandé au renard et au lièvre de venir
l'aider, et leur avait préparé un succulent
repas - un pot de miel. Tous trois travaillaient avec
application, mais le renard avait envie de goûter
le miel, alors il se retourna et leur cria :
- Hello, Hello !
- Que se passe-t-il demanda le loup ?
- Je suis invité à
une fête, mentit le renard.
- Alors, vas-y, répondit
le loup.
- Et reviens vite, ajouta le lièvre.
Mais
le renard courut vers le buisson dans lequel le loup
avait caché le pot de miel. Il mangea jusqu'à
ce que son ventre soit rempli du miel savoureux, puis
retourna vers le loup et le lièvre.
- Comment était la fête ?
demanda le loup curieux.
- Animée, répondit
le renard avec un sourire malicieux.
- Et la nourriture ? demanda
le lièvre.
- Douce et succulente, répondit
le renard avec ruse.
Puis, ils continuèrent à
creuser. Bientôt, le renard se retourna et cria :
- Hello ! Hello !
- Qu'y-a-t-il maintenant ?
demanda le loup.
- Je suis invitée à
une autre fête, répondit le renard.
- Alors, vas-y, dit le loup.
Puis, le renard revint. A nouveau,
le loup et le lièvre lui demandèrent
si la fête lui avait plu.
- Pas moins que la dernière
fois.
Lorsque le renard s'éclipsa
pour la troisième fois - pour finir le pot
de miel - le loup et le lièvre s'étaient
endormis, épuisés par leur dur labeur.
Lorsque le renard rusé revint,
il barbouilla le nez du lapin avec le reste de miel.
Puis, il cria :
- Debout, les dormeurs !
- Oh, tu es déjà de
retour ? Comment était la fête,
demanda le loup en bâillant ?
- C'était fini, dit le renard
avec un sourire malicieux.
- As-tu bien mangé ?
demanda le lièvre en frottant ses yeux d'un
air endormi.
- C'était excellent, dit
le renard en se léchant les babines.
Frère loup, ne vas-tu pas
à présent nous inviter à manger ?
- Bien sûr ! dit le loup
en hochant la tête. Il est midi et c'est l'heure
de déjeuner.
Et il fit un signe de tête
en direction du buisson où il avait caché
le pot de miel.
Mais, il fut vite de retour avec
le pot de miel vide et grogna :
- Quelqu'un a mangé tout
le miel ! Si je savais qui est le voleur je lui
tordrai le cou !
Alors le renard, doucereux, répondit :
- C'est le lièvre qui
a avalé le miel pendant que tu dormais, frère
loup !
- Ce n'est pas vrai ! protesta
le lièvre.
Le loup, furieux, bondit sur
le lièvre pour lui tordre le cou. Le lièvre
démarra en trombe, le souffle du loup dans
son cou.
Au bout de quelques mètres,
le loup l'avait presque rattrapé et parvint
à lui mordre un bout de queue.
Mais, heureusement pour le lièvre,
il ne réussit pas à l'attraper et à
lui tordre le cou.
Et c'est depuis ce temps que
le lièvre a une petite queue.
(Ce conte vient de Slovénie) |