L'arbre de vie

Niveau 3

Theme M

- D'où venons-nous ?
- D'où venaient nos parents et nos grands-parents ?
- Combien de nos proches sont allés s'installer dans d'autres pays ?

Cette activité invite les participants à explorer leurs arbres généalogiques
et, probablement, à constater que beaucoup de leurs proches ont été des étrangers quelque part.

Thèmes abordés

• Le nationalisme et la "pureté ethnique»

• L'empathie à l'égard des étrangers, des immigrants et des réfugiés

• L'identité

Objectifs

• Faire appréhender aux participants leur propre réalité et leurs antécédents culturels.

• Prendre conscience des relations entre nous-mêmes et le monde.

• Générer l'empathie à l'égard des personnes déplacées ou immigrées, et à l'égard d'autres minorités.

• Réfléchir à l'identité des participants et à leurs perceptions du monde.

• Susciter la curiosité des participants vis-à-vis des autres cultures.

• Prendre conscience des partis pris et des préjugés culturels et sociaux.

• Comprendre la culture "nationale" dans sa relativité.

Durée

Partie A : Planning = 30 minutes

Partie B : Recherche = 1 semaine ou 1 journée, selon le temps disponible

Partie C : Partage des arbres généalogiques = 30-60 minutes, selon la taille du groupe

Évaluation : 30 minutes

Taille du groupe: 3-20

Préparation

• Un modèle d'arbre généalogique

Instructions

Part A

1. Expliquez aux participants le concept d'arbre généalogique.

2. Demandez aux participants si eux - ou des membres de leur famille - ont déjà songé à reconstituer leur arbre généalogique.

3. Invitez-les à essayer, chez eux, avec leurs parents ou des membres de leur famille, de tracer leur arbre généalogique en remontant le plus loin possible. Pour introduire un élément de compétition, dites-leur que celui d'entre eux qui remontera le plus loin sera le meilleur.

4. Lorsqu'ils se renseigneront à propos de leurs ancêtres, les participants devront notamment s'intéresser à :

• Leurs ancêtres ayant émigré ou ayant quitté leur ville ;

• leurs ancêtres venant d'un autre pays, en tant qu'immigrants ou réfugiés, ou ayant épousé un ou une étrangère ;

• leurs ancêtres ayant été lesbiennes ou homosexuels, ou ayant épousé un membre d'une minorité ;

• leurs ancêtres pratiquant une autre religion, parlant une autre langue, etc.

Partie B

Donnez aux participants le temps (entre un jour et une semaine, selon vos possibilités) de reconstituer leur arbre généalogique.

Partie C

Ensuite, invitez les participants à partager leurs découvertes. Deux possibilités se présentent :

1. Les participants présentent leur arbre généalogique en expliquant jusqu'à quelle époque ils sont remontés. S'ils le désirent, ils peuvent préciser si certains de leurs parents venaient d'un autre pays ou ont quitté leur pays. Il est important que les participants ne se sentent pas contraints de faire des révélations contre leur gré.

2. Les participants ne montrent pas leur arbre généalogique, mais l'animateur les invite à parler de ce qu'ils ont découvert au sujet de leur famille.

Compte rendu et évaluation

Selon la taille du groupe, cette partie de l'activité peut se dérouler en groupes de travail restreints. Chaque groupe devra ensuite faire un compte rendu sur les points communs découverts au sein du groupe, comme par exemple :

• Pourquoi certains de vos parents ont-ils émigré vers un autre pays ou immigré dans votre pays ?

• Pensez-vous qu'il est normal que nous dressions des barrières face au besoin que rencontrent certains de refaire leur vie dans un autre pays ?

• Avez-vous déjà songé à partir à l'étranger ?

• Si oui, comment souhaiteriez-vous être traité lors de votre arrivée ?

• Que ressentiriez-vous, si vous ne pouviez pas pratiquer votre religion, parler votre langue, ou encore si vous étiez privé de certains de vos droits ?

Conseils pour l'animateur

Il se peut que certaines questions et découvertes soient d'ordre très personnel. Il arrive même que certains parents ne souhaitent pas révéler à leurs enfants une réalité qu'ils jugent désagréables ou déshonorantes (un membre de la famille ayant fait de la prison, ou étant homosexuel, etc.). C'est la raison pour laquelle aucun des participants ne doit se sentir contraint de faire des révélations contre son gré.

De la même façon, il est important que règne au sein du groupe une atmosphère de confiance qui permette l'expression des différences. Les participants seront peu disposés à faire des révélations à propos de leur famille s'ils craignent l'exclusion.

Il faudra que vous soyez en mesure de donner des conseils sur la façon de faire un arbre généalogique.

Vous pourrez en outre introduire un élément de compétition en disant que plus l'arbre comportera de branches ou de feuilles (représentant les membres de la famille), meilleur il sera.

Cette activité convient parfaitement si l'on veut faire prendre conscience aux participants du fait, qu'à travers l'histoire, les individus se sont toujours déplacés.

Les meilleurs exemples en sont les mouvements de colonisation et les peuples qui, en Europe, ont souvent été sur la route : les Juifs et les Rom ont souvent dû quitter leur pays de résidence ; les guerres ont toujours provoqué des déplacements de populations, de même que les changements de frontières dans la plupart des pays européens.

Outre ces mouvements forcés, il ne faut pas oublier les mouvements de population saisonniers (vacances d'été à l'étranger, travaux de récolte saisonniers, etc.).

Souvent, les jeunes (mais aussi les moins jeunes) ne sont pas conscients de cette réalité. Nous sommes aussi très fiers de notre passé en tant que nation, sans penser au fait que nos ancêtres venaient probablement d'un autre pays ou avaient émigré vers d'autres continents. Si nous trouvons cela normal, alors pourquoi percevrions-nous de manière négative les mouvements ou l'existence d'autres personnes dans notre pays et pourquoi voudrions-nous les empêcher ?

Suggestions de suivi

Si la recherche des origines de votre famille vous a intéressé, vous pouvez poursuivre avec «Le sens de l'histoire» (page 185), afin de découvrir l'histoire de votre pays, démarche intéressante car, très souvent, l'enseignement scolaire est basé sur l'approche nationaliste et ethnocentrique de la majorité.