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le premier samedi de juillet
Journée internationale des coopératives

 

 

49 méthodes et activités pratiques pour l'éducation aux droits de l'homme > Ne trichez pas!

Ne trichez pas!

«La vie est un jeu de cartes: Dieu bat les cartes, le Diable les distribue et nous, nous devons jouer nos atouts.» Proverbe yougoslave
Thèmes Sport, La paix et la violence, Les droits de l'homme en général
Complexité Niveau 3
Taille du groupe 10-15
Durée 45 minutes
Aperçu C’est une simulation. Les joueurs jouent un jeu bien connu, mais simple, par exemple aux cartes ou à un jeu de société, mais certains trichent. L’activité aborde la question des conflits et la résolution des conflits.
Droits corrélés
  • Droit à participer au processus de prise de décisions
  • Egalité dans la dignité et les droits
  • Droit à un traitement équitable en vertu de la loi
Objectifs
  • Acquérir des capacités pour identifier les problèmes et leurs causes
  • Développer des compétences pour la résolution des conflits
  • Promouvoir la participation, la coopération et le respect des autres
Matériels
  • Un jeu de cartes classique ou autre (jeu des sept familles, par exemple ou ‘Uno’)
  • Des cartes de rôle
Préparation
  • Lisez les informations ci-dessous sur la résolution des conflits pour comprendre le processus.
  • Cherchez un jeu approprié. Ça devrait être simple et adaptable, pour qu’on puisse le jouer en une vingtaine de minutes. Ça peut être des cartes, par exemple quelques jeux de bataille ou vingt-et-un, un jeu de société comme le jeu de l’oie ou bien de snooker d’équipe. Choisissez un jeu qui peut être joué par un minimum de 8 personnes et durant lequel il est possible de tricher.
Secrètement, un par un, choisissez quatre participants auxquels vous confierez une mission spéciale durant l'activité. Donnez à chacun une carte de rôle. Dites à chacun qu'il doit s'agir d'un secret absolu. Expliquez-leur la simulation et donnez à chacun une carte de rôle. Dîtes à chacun qu’il doit s’agir d’un secret absolu.

Instructions

  1. Réunissez les participants et demandez-leur s’ils souhaitent participer à un jeu (de cartes ou de société – celui qui a été choisi).
  2. Vérifiez, que tous connaissent les règles générales du jeu. Dans le cas contraire, rappelez ces règles brièvement (vous pouvez être un peu vague…) Si le groupe est trop grand, divisez-le et organisez plusieurs jeux. (Vous aurez besoin de co-animateurs)
  3. Démarrez le jeu et laissez les participants jouer le plus longtemps possible. (Laissez-les essayer de remarquer ce qui se passe et développer un processus de médiation. Vous ne devez intervenir que s'ils n'en prennent pas l'initiative et que la situation devient tendue; dans ce cas, intervenez le plus délicatement possible, de préférence entre deux manches.)
  4. Lorsque la partie est terminée, laissez aux joueurs le temps de se calmer et de sortir de leurs rôles avant de passer au compte rendu.

Compte rendu et évaluation

Si les joueurs tentent de développer une stratégie pour résoudre le conflit, laissez-les faire et intervenez le moins possible! Après tout, tel est l'objectif de cette activité et, si les participants acquièrent des capacités par leur seul fait, c'est tant mieux! Le cas échéant, pensez à évaluer leurs approches dans le cadre du compte rendu.

Pendant la partie, essayez d'amener les participants à trouver leur propre stratégie et solutions en gardant à l'esprit le processus de résolution des conflits ou la négociation fondée sur des principes. Il existe trois étapes principales:

Conseils pour l'animateur

Si les joueurs tentent de développer une stratégie pour résoudre le conflit, laissez-les faire et intervenez le moins possible! Après tout, tel est l'objectif de cette activité et, si les participants acquièrent des capacités par leur seul fait, c'est tant mieux! Le cas échéant, pensez à évaluer leurs approches dans le cadre du compte rendu.

Pendant la partie, essayez d'amener les participants à trouver leur propre stratégie et solutions en gardant à l'esprit le processus de résolution des conflits ou la négociation fondée sur des principes. Il existe trois étapes principales:

1. Prendre conscience du conflit.

  • Ne discutez pas des positions. (Dans le cas de cette activité, ne discutez pas pour savoir qui a tort et qui a raison.)
  • Identifiez le problème. (Clarifiez ce qui s'est passé.)
  • Dissociez la personne du problème. (Ne laissez pas les joueurs se disputer, orientez la discussion sur le comportement qui pose problème.)

2. Identifiez ce qui ne va pas et tentez de trouver des solutions.

  • Axez la discussion sur les intérêts et non sur les positions. C'est-à-dire, essayez de trouver un terrain d'entente. (Veulent-ils jouer ou pas?)
  • Imaginez des options bénéfiques pour tous. Proposez des solutions qui semblent équitables et qui satisferont tout le monde. (Par exemple, faites-leur rejouer la dernière manche. Demandez aux participants si le fait de clarifier les règles les aiderait. Devrions-nous avoir une discussion sur ce point? Devrions-nous convenir de pénalités? D'autres idées?)

3. Appliquez les solutions adaptées.

  • Insistez sur les critères objectifs. (Dans ce cas, définissez des règles et des pénalités.)
  • Participation. Veillez à ce que les joueurs qui se disputent participent et prennent en charge la responsabilité de résoudre le problème. Les solutions imposées sont généralement moins susceptibles de fonctionner; il est bien mieux d'impliquer les personnes concernées dans la recherche de solutions mutuellement convenues.

Sachez que, même s'il existe effectivement trois étapes dans la résolution des conflits, dans la pratique, il est difficile de les séparer; il est normal que ces étapes se chevauchent!

Ne soyez pas impressionné par le niveau de compétence requis pour encadrer cette activité; il n'est pas nécessaire de posséder un diplôme en matière de résolution des conflits, ni d'avoir été capable de résoudre tous les conflits rencontrés! Par contre, pour vous aider à développer vos capacités, pourquoi ne pas mener une réflexion sur votre expérience des conflits, afin d'essayer de les analyser dans le cadre des trois étapes décrites précédemment?

Les rôles fonctionnent mieux si vous les définissez tout spécialement pour le jeu que vous voulez jouer avec les participants.

Variantes

 

Si le groupe avec lequel vous travaillez dépasse les 15 personnes, vous pouvez constituer des sous-groupes et organiser deux-trois parties en même temps. Mais cela n'est envisageable qu'avec l'aide de plusieurs co-animateurs! Vous pouvez aussi changer les joueurs d’une partie à l’autre, ce qui donne du dynamisme au jeu et qui rend plus difficile la découverte des ‘joueurs secrets’.

Vous pouvez aussi demander à une partie de groupe d’observer. Ils peuvent jouer le rôle d’observateurs uniquement, et donner du feedback pendant le débriefing à la fin du jeu ; ou bien ils peuvent faire office de médiateurs, dans ce cas, vous devez les conseiller sur la façon de remplir cette mission. Assurez-vous qu’il n’y a pas trop d’observateurs.

Suggestions de suivi

Si le groupe souhaite mettre en pratique ses compétences en matière de négociation fondée sur des principes, vous pouvez lui proposer l'activité «Que chaque voix soit entendue» , qui concerne la mise en place de structures de représentation au sein d'une organisation (conseil de classe ou de club, par exemple).

Idées d'action

Axez l'activité sur le changement personnel. Demandez aux participants de conserver à l'esprit les trois phases de la résolution des conflits en cas de problème, quelle que soit son envergure: avec les parents, les enseignants ou des amis. Prévoyez la possibilité d'échanger les expériences et de faire le point sur la progression des participants dans l'acquisition de compétences.

Informations supplémentaires

Le conflit surgit à tous les niveaux de l'activité humaine, du niveau personnel au plan international.

La résolution des conflits est une approche globale fondée sur le partage des problèmes respectifs des parties en conflit. La résolution d'un conflit implique de toucher aux racines du conflit en question et de modifier les comportements (de manière à ce qu'ils ne soient plus violents), les attitudes (de manière à ce qu'elles ne soient plus hostiles), et les structures (de manière à ce qu'elles ne soient plus opprimantes). Le terme de résolution des conflits renvoie à la fois au processus (ou à l'intention d'amener ces changements), et à l'achèvement du processus.

La résolution des conflits a pour objectif premier de favoriser la diffusion de l'énergie émotionnelle négative qui sépare les parties et, ensuite, de permettre à celles-ci de comprendre et de surmonter leurs différences de manière à rechercher des solutions mutuellement acceptables qui renvoient aux racines du conflit. Ces dernières années, certains spécialistes ont employé le terme de

«transformation du conflit» pour désigner les dimensions structurelles, relationnelles et culturelles les plus profondes, et sur le long terme, de la résolution des conflits. Selon cette approche, la transformation du conflit apparaît comme le niveau le plus profond de changement dans le processus de résolution des conflits.

Vous trouverez d'autres informations sur les capacités pour la résolution des conflits sur le site www.brad.ac.uk/acad/confres qui propose également un stage d'autoformation facile, gratuit et d'excellente qualité. L'ouvrage, «Getting to Yes» de Roger Fisher et William Ury (Arrow books 1987), est un classique sur le sujet, très facile et agréable à lire.

 

Le conflit se définit ainsi: Désaccord ou incompatibilité d'objectifs entre individus ou groupes. Dérive du latin conflictus qui signifie «se battre»; il est employé pour désigner à la fois un processus et un état de fait. «Le conflit est une lutte opposant deux ou plusieurs personnes sur des questions de valeurs ou une compétition pour le pouvoir ou des ressources rares.» (Moore, 1986)

La résolution d'un conflit repose sur la coopération.

Elle est axée sur des perceptions subjectives et une vision sur le long terme. Elle viseà éliminer les causes du conflit et à améliorer la communication, dans le but de parvenir à des situations mutuellement bénéfiques sans user de la coercition.

 Documents
 
Cartes de rôle
 

Le "faiseur de règles"

Vous voulez instaurer de nouvelles règles du jeu - non pas en discutant avec les joueurs, mais en tentant de les imposer! Généralement, ces règles sont bien évidemment à votre avantage.

Les règles que vous créez peuvent être plus ou moins importantes; mais vous devez insister sur le fait que vous avez raison et que ce sont bien les règles du jeu et vous ne croyez pas que quelqu’un d’autre les connaisse!

Cela dépend du jeu, mais, vous pouvez créer une règle par exemple, qui disqualifie le joueur, s’il tarde à prendre son tour ou bien une autre, selon laquelle le joueur qui joue un “6 de carreaux”, ou marquer 1 sur le dé, peut réessayer ou reçoit des points en prime.

 

 

L'«accusateur»

Vous êtes le genre de personne qui interrompt le jeu sans arrêt en accusant les autres de ne pas jouer selon les règles. Vous pouvez accuser les autres de tarder à prendre leur tour, de ne pas bien mélanger les cartes – ou n’importe quoi.

Vous aimez susciter les discordes. Une petite dispute ne vous déplairait pas, il vous suffit d'ailleurs d'accuser les innocents!

 

 

Le «tricheur»

 

Vous passez à votre temps à tricher; en prenant des cartes ici et là, en vous attribuant des points supplémentaires et en pénalisant les autres, etc.

Commencez par tricher d’une manière discrète et secret; attendez un peu avant que votre manège ne devienne évident et provocant. Au début, vous devez nier les accusations mais, au fur et à mesure de la partie, vous devrez adapter votre rôle en tenant compte des discussions et des résolutions prises dans le cadre du processus de résolution des conflits.

 

 

Le «mauvais perdant»

Tout d'abord, faites en sorte de perdre; jouez très mal dans toutes les manches! Mais n'oubliez pas de jouer la personne qui adore gagner. Vous êtes par conséquent un très mauvais perdant: vous vous énervez, vous mettez les gagnants mal à l'aise avec vos paroles et vos comportements (par exemple, en lançant vos cartes à travers la pièce ou en criant).