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Date clé
Le 29 décembre
Journée internationale de la diversité biologique
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49 méthodes et activités pratiques
pour l'éducation aux droits de l'homme > Parlons
sexe! |
Parlons sexe!
«Savez-vous que Peter est homo?»
Thèmes |
Santé, La
discrimination et la xénophobie, L'égalité
entre les sexes |
Complexité |
Niveau 4 |
Taille du groupe |
10+ |
Durée |
60 minutes |
Aperçu |
Cette activité repose sur la technique du «groupe-miroir»
permettant d'analyser les attitudes en matière de sexualité
- y compris l'homophobie. |
Droits corrélés |
- Droit à se marier et à fonder une famille
- Droit à la liberté, à être
protégé de toute discrimination, et à
l'égalité de traitement
- Libertés d'expression et d'association
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Objectifs |
- Aborder les questions et les droits liés à
la sexualité - notamment l'homosexualité
- Acquérir, individuellement, une certaine assurance
pour exprimer son avis personnel sur ces problèmes
- Promouvoir la tolérance et le sentiment d'empathie
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Matériels |
- Trois chaises
- Deux animateurs
- Un espace de circulation pour les participants
- Un tableau ou un tableau-papier, et des stylos feutre
- Des petits carnets et des stylos individuels
- Un chapeau
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Préparation |
- Soyez conscient du fait que, dans de nombreux milieux,
la sexualité est un domaine sensible, et soyez
prêt à adapter votre méthodologie
ou votre thématique - ou les deux à la fois !
- Repérez quelques personnes capables de parler
de manière très ouverte de leur sexualité
- aussi bien des hétérosexuels que des homosexuels,
des bisexuels que des transsexuels (hommes et femmes).
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Instructions
- Mettez le problème en scène. Expliquez que,
si, pour la plupart des gens, la sexualité relève
de la vie privée, il n'en reste pas moins que le droit
à ne faire l'objet d'aucune discrimination fondée
sur les choix sexuels est un droit de l'homme fondamental, protégé
par la loi dans la plupart des pays européens. L'activité
en question est l'occasion d'explorer les points de vue et attitudes
au sujet de la sexualité - et notamment de l'homosexualité.
Vous pourrez ensuite détendre l'atmosphère, en
évoquant - avec la participation des membres du groupe
- des gens célèbres ayant parlé ouvertement
de leur sexualité.
- Distribuez les petites feuilles de papier et les stylos, et
demandez aux participants de formuler par écrit toutes
les questions qu'ils se posent au sujet de l'homosexualité
et de la sexualité en général, puis de
placer leur petite fiche dans le chapeau. Les auteurs des questions
doivent en principe rester anonymes.
- Expliquez aux participants que cette activité vise
à explorer les points de vue et attitudes concernant
la sexualité - et en particulier l'homosexualité.
Chacun doit se sentir libre d'exprimer son point de vue - que
celui-ci soit traditionnel ou non, polémique ou iconoclaste.
Chacun doit pouvoir exprimer un point de vue qu'il approuve
- ou désapprouve -, sans aucune crainte du ridicule ou
du mépris des autres.
- Disposez les trois chaises en demi-cercle, face au groupe.
Elles sont destinées aux «intervenants» qui
vont être placés en position de «miroir».
Les autres participants sont en position d'observateurs.
- Expliquez la règle du jeu: vous commencez par inviter
deux volontaires à se joindre à vous sur la scène
du débat (ce «miroir» dont nous parlions plus
haut). Si, à tel ou tel moment, quelqu'un souhaite rejoindre
ce clan des «animateurs», il pourra librement le faire
- mais, étant donné qu'il n'y a que trois places
à ce niveau, quelqu'un devra lui céder sa place.
La personne désirant se joindre à la conversation-animation
pourra, par exemple, venir taper sur l'épaule de l'un
des «débatteurs». Les deux personnes en question
changeront donc de position - l'animateur ou débatteur
redevenant simple observateur.
- Encouragez les participants à oser exprimer leur point
de vue personnel, mais aussi d'autres points de vue - qu'ils
ne partagent pas forcément. On pourra ainsi donner une
chance aux opinions plus polémiques, «politiquement
incorrectes», voire inimaginables, et aborder sous différents
angles le thème en question.
- En revanche, on ne doit pas autoriser les points de vue blessants
ou agressifs à l'égard de membres du groupe.
- Demandez à un volontaire de tirer une question du
chapeau, et de donner son avis sur le thème ainsi choisi.
Débattez la question jusqu'à épuisement
du thème.
- Demandez ensuite à trois volontaires d'aborder un
autre thème, et d'entamer un autre débat - selon
les règles observées précédemment.
- Abordez autant de questions que vous le pourrez dans le temps
imparti et en fonction de l'intérêt manifesté
par le groupe. Avant de passer à la phase d'analyse et
d'évaluation, faites une courte pause,
Compte rendu et évaluation
Commencez par analyser brièvement le sentiment des participants
- aussi bien celui des débatteurs face au public que celui
des observateurs. Puis abordez les différents points de
vue qui se sont exprimés, et les enseignements que les
participants ont tirés de cette activité:
- Quelqu'un a-t-il a été choqué ou surpris
par certains points de vue? Si oui, lesquels, et pourquoi?
- Dans votre entourage, quel est le degré d'ouverture
d'esprit dans le domaine de la sexualité?
- Certains groupes sont-ils plus «ouverts» que d'autres?
Si oui, pour quelles raisons?
- Quels facteurs conditionnent l'évolution de notre
sexualité dans tel ou tel sens?
- Sur quoi reposent les valeurs des uns et des autres en matière
de sexualité?
- Le point de vue des participants sur la sexualité
diffère-t-il de celui de leurs parents et de leurs grands-parents?
Si oui, dans quel sens? Et pourquoi?
- Dans certains pays, la législation et les pressions
sociales semblent entraver le droit de tout être humain
au respect et à la dignité, à s'éprendre
de la personne de son choix, à se marier en toute liberté,
etc. Comment résoudre ce type de conflit?
Conseils pour l'animateur
Tenez particulièrement compte du contexte social dans
lequel vous opérez et adaptez l'activité en conséquence.
L'activité en question vise à permettre à
chacun de réfléchir à sa propre sexualité
et aux normes de la société dans laquelle il vit,
et à faire en sorte que tous les participants aient suffisamment
d'assurance pour exprimer leur point de vue intime, tout en restant
tolérants vis-à-vis de points de vue différents.
L'objectif n'est en aucun cas d'essayer de convaincre les uns
ou les autres, ni de parvenir à un consensus.
Avant de procéder à cette activité, il est
recommandé de s'y préparer en s'informant de manière
basique sur les questions liées à chaque sexe. A
cet égard, voici quelques-unes des questions les plus fréquemment
posées:
- Qu'est-ce que l'homosexualité?
- Quelle est la différence entre un hétérosexuel,
un homosexuel, une lesbienne, un bisexuel et un transsexuel?
- L'homosexualité est-elle une maladie?
- Comment devient-on homosexuel ou lesbienne?
- Quel est le risque d'attraper le Sida?
- Dans certains pays, l'homosexualité est acceptée
et les homosexuels peuvent se marier, alors que, dans d'autres
pays, l'homosexualité est passible de la peine de mort.
- De quelle manière les homosexuels font-ils l'amour?
Il importe également qu'en tant qu'animateurs, vous réfléchissiez
à vos propres valeurs et credo - autrement dit à
ce que vous jugez bon pour vous-même, pour votre famille
et pour les autres -, et que vous sachiez que ces valeurs vont
transparaître dans tous vos actes et vos propos (et même
dans vos interdits et vos silences). Il est essentiel d'identifier
vos propres valeurs et préjugés, et d'en comprendre
l'origine, afin qu'à leur tour, les participants puissent
s'expliquer les raisons de leurs propres valeurs.
Cette activité consiste à évoquer avec les
participants les personnalités ayant parlé ouvertement
de leur sexualité, dans le but de les amener à être
eux-mêmes ouverts sur le sujet. C'est également l'occasion
de préciser les notions d'»homosexuel» et de
«lesbienne», d'»hétérosexuel»,
de «bisexuel» et de «transsexuel» (voir les
binformations de référence).
En tant qu'animateur du groupe, vous avez un rôle essentiel
consistant à donner le ton général du débat.
A cet égard, il sera utile, par exemple, d'avoir deux animateurs.
L'un des deux pourra lancer la séance en disant, par exemple
«Savez-vous que Peter a annoncé qu'il était
homosexuel»? Dans ce cas de figure, le deuxième animateur
pourra rebondir, en déclarant «Non, je ne m'en serais
jamais douté
Peter n'a pas l'air homosexuel».
Dès lors, il est évident que la conversation est
lancée au sujet d'un ami commun aux deux animateurs - autrement
dit, à un niveau «local» et non pas théorique.
Cette manière d'aborder le sujet pourra également
ouvrir le débat sur ce que les participants - et les gens
en général - savent de l'homosexualité, et
sur les attitudes et points de vue dans ce domaine.
Il faut espérer ensuite que l'un des participants-observateurs
viendra prendre le relais, et relancer le débat avec l'ensemble
du groupe. L'animateur doit, toutefois, rester dans le groupe
en tant qu'observateur, afin de pouvoir éventuellement
intervenir à nouveau en tant que débatteur. Cela
permet à l'animateur de continuer à gérer
le débat de manière plus discrète, soit en
vue d'ouvrir de nouvelles voies thématiques, soit pour
remettre délicatement à sa place tout participant
qui ne respecte pas la règle du jeu.
Si vous le souhaitez, vous pourrez également établir
en tant que règle le fait que tout point de vue très
spécifique ne pourra s'exprimer qu'une fois. Cela permet
d'éviter de «tourner en rond» autour des mêmes
aspects du sujet et de dissuader les participants de reproduire
à l'infini les préjugés les plus tenaces.
Variantes
ous pourrez aborder également d'autres aspects, tels
que:
- L'âge autorisé (pour le mariage ou pour les
premiers rapports sexuels): ce seuil doit-il être différent
pour les homosexuels?
- L'adoption et le mariage: les couples homosexuels (masculins
ou féminins) doivent-ils avoir officiellement le droit
de se marier? Et d'adopter des enfants? Indiquez les raisons
dans un sens ou dans l'autre.
- Le sida: est-il vrai que les homosexuels sont plus exposés
à cette maladie?
Suggestions de suivi |
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Les personnes intéressées
par l'étude d'autres aspects du problème de la discrimination
- par exemple, le droit des transsexuels à participer à
des compétitions sportives - pourront prendre part à
l'activité intitulée «Juste
une minute» .
Agir
On peut contacter des organisations d'homosexuels ou de lesbiennes
dans son propre pays; se renseigner sur ces associations, c'est
déjà agir ! Vous pouvez inviter un représentant
de ce type d'organisations à prendre la parole devant votre
groupe, et découvrir ainsi les problèmes d'égalité
et de droits les plus urgents qui se posent dans votre pays.
Informations supplémentaires
«La sexualité fait partie intégrante de la
vie de tout être humain. Elle influe sur notre personnalité
et nos comportements - aux plans social, personnel, affectif et
psychologique -, tels qu'ils apparaissent dans nos relations avec
les autres. Notre sexualité est conditionnée par
le sexe auquel nous appartenons, ainsi que par tout un ensemble
d'autres facteurs très complexes; elle évolue tout
au long de notre vie, de manière très marquée».
Source: Projet ASPA des technologies de l'information, http://www.aspa.asn.au/projects/human/issues.htm
Diversité sexuelle et droits de l'homme
A priori - au niveau du bon sens commun -, ces deux domaines
ne semblent pas liés. On peut dire, en effet, que le premier
(les choix en matière sexuelle) relève de la sphère
privée et individuelle, tandis que l'autre (les droits
de l'homme) relève du domaine public (droit et sphère
politique), en liaison avec la notion de citoyenneté. Toutefois,
les études historiques, anthropologiques et sociologiques
récentes indiquent que l'identité sexuelle et les
modes d'expression du désir sexuel peuvent être considérés,
selon les époques et les cultures, comme des facteurs de
remise en cause de l'ordre social existant. Dans certains contextes,
le désir à l'égard des personnes du même
sexe ou tout sentiment ambigu dans ce domaine remettent en question
ou font même complètement exploser les points de
vue traditionnels ou religieux; mais, dans d'autres contextes,
ce type de «désir» peut aussi être considéré
comme une maladie mentale.
Il y a une sorte de «force prépondérante»
en matière de relation entre diversité sexuelle
et droits de l'homme: cette force contribue à marginaliser
en permanence la notion d'égalité de tous en matière
de droits de l'homme - et cela peut être contesté.
Cette idée-force en question consiste à dire que
l'hétérosexualité est «dans l'ordre
naturel des choses» - qu'elle est, en d'autres termes, le
mode d'expression «normal» du désir sexuel. Dans
le contexte du processus de marginalisation en question, l'idée
constante est que l'hétérosexualité est «naturelle»,
donc moralement acceptable, et que d'autres formes d'expression
sexuelle sont «anti-nature», donc moralement inacceptables.
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